Vu en loc’ (physique) a l’instant et TRES mitige (un euphemisme).
Bon, d’emblée trailer et contenu ne m’emballaient pas. Bibi n’est pas gamer pour 2 sous, les CGs ne me vendent pas plus que ca un film, il faut voir ce qu’on en fait et surtout, l’histoire paraissait rachitique…
A l’arrivee, c’est tout ca, et (malheureusement) plus, enfin “moins” (si je me fais comprendre).
D’abord le concept est flou.
Un film uber-geek, realise par, je dirais, un geek sur la culture geek (la pop-culture de ces dernières 40 ans en fait).
J’oserais un parallele. S’il est généralement accepte que la blockbusterisation du cinema a commence avec Jaws, Star Wars, bref, avec Spielberg et Lucas, j’aurais envie d’ajouter que la pop-culturisation s’en enfoncee dans la brèche.
Ainsi, si les chanteurs, chansons, genres musicaux et groupes (notamment) US caracolaient deja dans les charts mondiaux et que la majeure partie des pays diffusaient des series TV ricaines, je crois que c’est a partir de la fin des années 70s/debut des années 80s que l’exportation de ces dernières s’est fortement industrialisée et que le phénomène a renforce l’emergence d’une pop-culture americaine, certes, mais a un niveau mondial.
C’est peut-être aussi une question de generation. Bibi, comme beaucoup d’autres sur le forum est nee dans les années ‘70s (en 1970 pour être plus precis) et a embrasse, comme les autres, la culture des années ‘70s/‘80s, culture largement dominee par les USA. Et qui, justement, fait partie de ces années: Spielberg.
Spielberg parait un choix presque “naturel” pour mettre en boite RP1.
L’on vient a se demander ce que le film veut/voudrait dire? La culture est morte. Vive la pop-culture? La pop-culture est morte. Vive la pop-culture? Ou simplement: Vive la pop-culture? No sabio.
Venant de Spielberg, est-ce une declaration de victoire des “geeks”? Que la pop-culture avait gagne, on le savait depuis un bail!
Un constat des lieux? Un resume historique sous forme de cameo? Un chapitre final? Un epilogue sous forme de 40 ans de cameos? No sabio.
Cote contenu (le récit en soi, quoi). ‘Ben, exit la recherche de l’Arche perdue, des mines du Roi Salomon, de tresor, ou du Diamant Vert. Pas de princesse ou de peuple a libérer ou quoi que ce soit du genre. Non, on cherche…un Easter Egg
, le tout en mode MMO. Enfin, 3 Easter Eggs…’tain d’epoque.
C’est peut-être parce que bibi n’est pas gamer, mais ca ne m’a pas fait rever 2 secondes…
Plus loin, on herite de l’Oasis, mais
. Ah oui, on “herite” de 500 MILLIARDS de dollars. Je suppose que ca fait rêver…Mais, avouez que c’est TRES loin du rêve des Goonies, non?
Ensuite, les persos. Que ca soit sous forme d’avatars (80% du film) ou en live (20%), ils sont plats et sans relief.
Un chinois(?). Un japonais. Une (token) black
. Un blanc
et une blanche comme compagne du hero
.
En toute franchise, entre le pitch et la quête et les perso, bibi a plus pense a un Saturday Morning Cartoon US des années 60s que des années 2010s, tellement la quête est…bete et inintéressante, tout comme les persos en fait…
Soyons francs, en ’85 on avait envie d’être un des Goonies ou en ’84 de défendre la terre en tant que Last Starfight, mais en 2017., un “Player One”? Franchement? Lui et son equipe sont tellement fades et bof…
A ce stade, le film fait plutôt penser a la demonstration d’un nouveau jeu video par un pote chez lui, pote qui oublie de passer la manette de commande, ce qui fait qu’on s’emm… passablement.
Leurs adversaires? Comme dans les cartoons des années ‘60s: Evil Co. Ltd. Mechants (tres). Betes (plutot). Bof (tres). ‘Bref.
Autre problème: l’univers de RP1. On lance 2-3 répliques indiquant que beaucoup sont morts. Pourquoi? Pas sur. Guerre? Catastrophe ecologique? Chomage planétaire? Est-ce que ca joue? Pas vraiment. Au final, est-ce qu’on s’en fout? Assez, merci.
Les gens ne f…tent plus rien, préférant s’amuser dans l’Oasis? Ou alors tout est parti en c..illes et les gens se réfugient dans l’Oasis? No sabio.
Pour resumer: un intrigue bete, des persos ininteressants, un univers mal définis.
Que reste-t’il?
‘Ben, une course d’ouverture ENORME! A elle seule, ca merite d’être vu au cine
.
Aussi en fin de film, une avant-dernière scene intimiste avec le créateur de l’Oasis qui semble en fait être le coeur du film, mais que bizarrement Spielberg évite pendant tout le film avant d’en parler…10 minutes avant de finir le metrage…
Entre les 2, environs 120 minutes de vide meuble a coups de CGs facons 150 cameos/secondes et a vrai dire, CGs en fait nettement moins impressionnant que la trilogie de Lord of the Ring (2001 - 2003) ce qui, franchement, fait tache…
A vrai dire, en tant que “vieux” qui a vecu les annees 70s/80s en "live", le film devrait me caresser dans le sens du poil, mais que nenni.
En 1970, on luttre contre The Forbin Project. En 1982, on lutte contre le Master System dans Tron. De 1999 a 2003, on lutte contre la Matrice. En 2017, on lutte pour prendre le contrôle de l’Oasis…et de la garder online...et en profiter pour s'en mettre plein les poches. Pourquoi pas devenir Youtubeur pendant qu'on y est!
On se demande ce que ca fait de Spielberg? Un collabo? Un mec qui après des films, des series TV et des series/films d’animation veut nous vendre l’Oasis tellement on a l’impression que l’Oasis a pour but de nous occuper (ou de nous faire taire) alors que le monde va mal…
En 1991, le studio d’animation japonais Gainax avec Otaku no Video (OAV) fesait son coming out de “geeks” (“otaku" en japonais) et…se ramassait méchamment d’un point de vue critique et public. Le plus marrant est que l’OAV (Original Video Animation) est honnete, direct et…critique).
En 2017, Spielberg nous sort RP1. Le but est flou, le film n’a rien a dire a part d’etre consensuel et possède meme un sous-entendu assez nauséeux du genre: ne reflechissez pas, jouez! Ou: la vie réelle est importante, mais moins que la vie online. Et bien sur: n’oubliez pas de payer la facture de nos services!
Dans les années 70s, Spielberg et sa generation sex, drugs & rock’n’roll secouaient Hollywood. En 2018, ils n’ont plus rien a dire et préfèrent se taire ou...nous faire payer. Triste.
Bref, le film aurait du me caresser dans le sens du poil (ancien geek que je suis), mais n’a fait que (poliment) m’ennuyer au mieux (toute la partie entre la course du debut et la discussion intimiste de l’avant-fin), voire: m’inquieter quant a son message sous-jacent et me donner l’impression d’etre (excusez du peu) pris pour un c.n. .
A voir pour la course de debut et la discussion en avant-fin. Je ne crois pas le revoir ailleurs qu’a la tele un jour ou je m’ennuie.
Ready Player One: 3.5 / 5 (pour la course, le reste oscille entre l’ennui et…le rejet total! Spielberg et les annees '80s sont morts, le premier ayant faconne--et tue les deuxiemes!
)
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.