Un couteau dans le coeur - Yann Gonzalez (2018)

[Superwonderscope]

Paris, 1979 - Anne (Vanessa Paradis) Une productrice de films porno gay, tente de recoller les morceaux avec sa monteuse qui veut la quitter. Pendant ce temps, une mystérieuse figure coiffée d'un masque de cuir noir assassine ses acteurs à grands coups de gode noir- couteau.

Présenté à cannes 2018, sorti dans une indifférence publique au yeux de l'été, le film est arrivé en Blu ray il y a une semaine.

Hommage au Giallo, couleurs baroques, ambiance fin 70's, références à la productrice Anne-Marie Tensi, Christophe Bien qu fait coucou... je suis client à la base.

Mais patatras, c'est un sacré fatras de film arty-chaud de mes couilles comme seuls les français peuvent produire. Magnifique scope, couleurs baroques, éclairages ultra-travaillés. Clair que l'amour de l'image est présent. Jusqu'à la dernière scène, superbe et éthérée, qui reste parmi les deux/trois plus belles du film. déjà parce que cela indique que le film est fini, mais aussi parce la partie technique est impeccable. le plaisir de l'oeil... un peu à l'image du film.

Déjà, Gonzalez se contrefiche de la partie thriller. On pourrait croire le contraire avec le tout premier meurtre, mélange de giallo-simili Porno (allo la Soeur d'Ursula), d'imagerie érotique gay aux multiples références plus ou moins cachées et de drame lesbien préfabriqué. Las. C'est tellement mal agencé et joué que ça m'a achevé au bout d'un quart d'heure. Vanessa Paradis est insupportable de A à Z, déclamant des dialogues ampoulés d'une manière de beuglante... rien que sa litanie au téléphone dès le début, j'avais envie de lui écraser le combiné dans la gueule pour qu'elle la ferme.
Et là... blablablabla, tournage porno, pleureuse, blablablbala, tournage porno, pleureuse... et tiens, et si on collait un meurtre? C'est l'impression qui se dégage, d'un film collage écrit n'importe comment, qui favorise la forme sur le fond. Avec des meurtres balancés ici et là, histoire de relancer l'intéret.
Les acteurs sont parfois pitié à voir et à entendre. Mon dieu Mandico, mais sortez le de l'image celui-là. Faire tourner les copains c'est bien mais au moins qu'ils sachent jouer. Là, non. c'est à hurler. L'homme-mutant aussi : l'idée est très bonne, mais dès qu'il ouvre la bouche, c'est la récitation de 6eme qui sort de sa bouche.Seul le personnage de bouche d'or reste attachant.

Parler d'une ambiance, d'un temps passé, faire parler sa veine créatrice...c'est bien aussi, encore faut-il générer suffisamment d'écriture correcte pour faire tenir tout cela. J'adore yann Collette mais son rôle est d'un peau de chagrin... même les gialli les plus minables avaient cet attrait de maintenir un minimum d'(intérêt pour l'histoire. Ca fleurte aussi avec le fantastique avec cette histoire d'oiseau aveugle... mais ça reste gratuit et dans un pur décor qui ne sert pas à grand chose. et il y a ces moments qui hurlent "hommaaaaaaaaaage" au spectateur averti qui repèrera des clins d'oeil tout partout, même à jess Franco et Miss Muerte, au passage, dans un cabaret lesbien fantasmé à l'imagerie assez drôle, se terminant dans des geysers de sang factice.

Gonzalez reste l'auteur d'un film au visuel ambitieux, mais tellement mal branlé et propret (ça n'est même pas putassier!) qu'on finit par se faire chier devant un objet qui ne sait pas ce qu'il veut être. Les scènes de cul sont tristes à mourir, les personnage aussi... et pas l'ombre d'une bite qui dépasse, aussi...pour un porno, ça fait rire. Faut rester nickel. Il n'y a guère que les films dans le film qui restent intéressants dans leur manière d'exister dans la fiction, tout comme le dernier plan qui est supposé être quoi, le Far West? Très propret là aussi. On veut parler de trucs cochons, mais le filmer de manière élégante et stylisée. Et cette fin avec le tueur... mais c'est n'importe quoi - qu'il s'agisse de premier ou de deuxième (ou 36e degré). On voit que l'auteur se contrefiche d'une motivation compréhensible ou d'un discours quel qu'il soit. C'est juste la forme qui prime, peut importe l'ambiance ou l'atmosphère.
Le film décolle à de très rares moments (le cimetière, le pique nique)... mais malgré les images pseudo-chocs (ça reste assez hypocrite dans son fondement), c'est l'ennui qui s'installe.

Produit par Arte, ça ne fait aucun doute, qui cherche à iconographier Paradis, qui aura toujours été une actrice épouvantable. Intéressant sur la forme mais purée ce que ça tire en longueur. un niveau film d'art et essai français qui se branche sur les références pop et tente de jouer les transgresseurs - On pourrait presque dire que c'est une premier François Gaillard réussi ou un Cattet/Forzani qui fait quelques entrées de plus. Mais bon, ça reste au niveau d'un caniveau chicos. 98mn longues minutes.

[dario carpenter]

Oh la oui c'était pas bon ...vu au ciné l'été dernier et malgré les bonnes intentions de Gonzalez j'avais trouvé le film mal fichu, désincarné, entre le casting mauvais, l'humour pataud Porky's et le visuel même pas transcendant, un comble...ennui et grosse déception à l'arrivée.

Mon dieu Mandico, mais sortez le de l'image celui-là.

J'ai eu le même sentiment avec ses "Garçons sauvages", deux réalisateurs sincères, pleins de bonnes intentions, mais dont l'écriture ne tient pas du tout sur la durée d'un long-métrage....

[Superfly]

J'ai beaucoup aimé pour ma part. Effectivement il y a quelques petites baisses de tension (le pique nique que l'autre là haut aimé), quelques faiblesses mais c'est surtout un film sur une femme qui se perd dans son amour, sa passion etc ... Paradis est excellente de bout en bout mais oui si au bout de 2 minutes on a envie de la tuer autant arrêter le film et passer à autre chose. C'est un film où il faut se laisser aller. C'est un film romantique et faut apprécier les films romantiques. Et les comprendre. Et avoir du coeur. Je dis ça pour l'autre monsieur en haut

Un Gaillard réussi ... t'es dur quand même.

[dario carpenter]

c'est surtout un film sur une femme qui se perd dans son amour, sa passion etc ...

C'est un film romantique

sur le papier y a de ça, en théorie...mais sur l'écran il faut aussi une écriture et un casting dignes de ce nom pour l'incarner cette idée.

Paradis est excellente de bout en bout

Dans "Noce blanche" elle s'en sortait pas si mal dans mon souvenir mais là sans la trouver aussi lamentable que le dit SWS elle fait pas vraiment des étincelles non plus...est-ce dû à ses limites d'actrice, la direction de Gonzalez ou aux dialogues? les trois à la fois?

rien que sa litanie au téléphone dès le début, j'avais envie de lui écraser le combiné dans la gueule pour qu'elle la ferme.

c'est vrai que l'ouverture du film avec sa voix si peu paradisiaque donne des envies de meurtre, giallo façon le téléphone sonne toujours deux fois

Et cette fin avec le tueur... mais c'est n'importe quoi - qu'il s'agisse de premier ou de deuxième (ou 36e degré).

En effet, le pauvre Wes Craven a dû se retourner dans sa tombe..Kevin Yagher n'était pas dispo apparemment sur le tournage, hélas.

C'est un film du laisser-aller.

pas faux!

[bluesoul]

Petit lien vers la page Wiki d'Anne-Marie_Tensi (en francais, svp ) pour ceux qui, comme bibi, n'avait aucune idee de qui il s'agit.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne-Marie_Tensi

[Superwonderscope]

A noter que le film X tendance SM tourné dans le long métrage, Maléfices porno, existe bel et bien. Il a été PRODUT PAR Anne-marie Tensi et tourné en 1976, sorti en 1978 après une interdiction prônée vu le contenu porno-trash du film. Donc de ce fait tourné bien avant (et en version hétéro) que la version présentée dans le film de Gonzalez qui lui est supposé se passer en 1979.

Je rejoins en outre les retours de dario. Le seul rôle de Paradis où elle fut crédible était en effet Noce Blanche. Le reste
Je peux comprendre la volonté de romantisme désespéré prôné par la mouche, mais la manière dont l'ensemble est conçu, ça n'est pas crédible. Le trait est tellement gros et forcé, le côté outrancier du jeu de chacun(e) ne m'a pas fait croire une seule seconde à cet aspect-là de la narration. Le film est tiraillé entre son amour du film de genre, ses références obscures et sa narration disjointe :parfait pour les festivals comme Cannes. pas à 100% film de genre (à Cannes, faut pas déconner quand même, surtout en sélections officielles), avec sa touche arty plus intelligent que les autres (clins d'oeil à foison inside) et une vague histoire d'amour hystérique portée par une actrice aux limites de l'insupportable. Mal dirigée, c'est aussi sûr vu le niveau des autres qui l'entourent. Ceci posé, je n'abandonne jamais un film en cours de route (sauf Moi moche et méchant 2, mais j'ai une bonne excuse ) car je me dis toujours que quelque chose peut se passer après un dérrage que je n'aime pas et qui peut expliquer..... le tout. Pas ici.

[Superfly]

Il a été pris à Cannes car le Claire Denis ne pouvait pas y être de mémoire.

Sinon tu n'aimes pas ce film car tu es homophobe et puis c'est tout !

[dario carpenter]

Le seul rôle de Paradis où elle fut crédible était en effet Noce Blanche. Le reste

J'ai un bon souvenir de "la fille sur le pont" en y repensant, mais après était-ce dû à sa prestation dans ce film, je ne sais plus..

[fiend41]

pour un film franchouillard zonard, ça semble plus osé que la moyenne (voire.. y'a t'il tant de films mélangeant divers thèmes ainsi ?!) , c'est un mix qui se laisse suivre tranquille, j'aurais bien dit que les décors sont réussis..mais en fait c'est assez vide mais bien filmé. je ne sais pas pourquoi mais le ton léger des tournages, me refaisaient penser à Sim gentil réalisateur porno amateur dans "Pinot simple flic" . si Jean Dujardin cherche un sosie c'est dans ce film !

[Dragonball]

Découvert il y a quelques jours.
J'avais, principalement grâce à Internet un peu entendu parler d'un couteau dans le coeur lors de sa sortie, plutôt en bien il me semble, certains soulignant son côté giallesque, chose qui, outre son thème assez original (Une historie de meurtre dans le milieu du porno gay !) ne pouvait que susciter ma curiosité !
Et là, alors que j'avais copieusement détesté "Les rencontres d'après minuit", caricature de truc bobo chiant,j'ai adoré "Un couteau dans le coeur" !
Faut quand même du cran (Et là on ne peut que remercier les producteurs pour leur audace) pour sortir ainsi un film à la base aussi casse gueule, avec son thème sulfureux propre à se mettre pas mal d’associations et d'amateurs de censures en tout genre à dos et surtout un traitement ultra explicite de son scénario !
Car le film se passant dans le milieu du porno gay, on a donc le droit à une multitude de scènes gay assez explicites ayant à mon avis déstabilisé plus d'un spectateurs, même averti comme on dit !
En ce sens, le film est donc beaucoup plus radicale que film comme Cruising par exemple, film que le réalisateur semble cependant particulièrement apprécier vu que les 15 premières minutes du film en sont un quasi décalque !
Mais ce qui est impressionnant dans ce film, c'est selon moi le fait qu'il ne soit comme je l'ai dis soit à la fois clairement pas pour tout le monde et en même temps à même de rassembler différentes "tribues" cinéphiles d'habitudes assez éloignées pour ne pas dire hostiles, à savoir un publique Bobo intello pour le côté souvent très arty du film et sa sensibilité, et des bisseux attiré par le côté trash et déviant de celui ci et même des fans de Vanessa Paradis dont certains sont a mon avis ressortie assez traumatisé du film ! (Je schématise hein ! )
Bref, un film à mon avis à même d'être apprécié à la fois par Les Inrocks, Télérama, Libération, Les cahiers du cinéma, Mad Movies et Vidéotopsy !
Un film qui prouve au passage que la caution "bobo intello" permet souvent de balancer les trucs les plus trash sans être emmerdé !
Parce que la scène de la fellation du god couteau, c'est quand même un peu plus hard que les tortures de Carnaval des Saw hein !
Et sur grand écran ça devait être assez impressionnant !
Sinon, j'ai trouvé Vanessa Paradis, après une première scène un peu too much, très bonne, de même que l'ensemble du casting !
Et mention spéciale à la toute dernière scène, que j’ai trouvé magnifique !
Réussir à faire émerger un sentiment de pureté au milieu d'une partouze gay, fallait quand mème le faire !

[dario carpenter]

Et sur grand écran ça devait être assez impressionnant !

euh non, pas vraiment!

On pourrait presque dire que c'est un Cattet/Forzani qui fait quelques entrées de plus.

Film présenté à Cannes avec Vanessa Paradis en tête d'affiche, sorti à l'occasion de la semaine aux tarifs réduits (fête du cinéma), budget de 3 400 000 euros quand même...et au final 48 425 entrées-France...c'est quand même pas glorieux...:

http://jpbox-office.com/fichfilm.php?id=18098

[orco]

Pas trop kiffé. Un mélange de giallo (certes il y a de très beaux plans), de comédie gaudriole à base de porno gay, avec un peu de mélo de ci de là et en plein milieu de tout ça une longue séquence pastorale étrange à la Mandico (la partie la plus réussie du film). Je n'y ai trouvé aucune cohérence, l'impression de voir des bouts de films collés entre eux avec juste ce qu'il faut de sulfureux pour faire parler du film. Ca plus une direction d'acteurs très approximative (ça commence dès le début avec une victime qui n'a pas l'air de se débattre ou d'être paniquée pour un sou) et puis Vanessa Paradis, je ne l'ai pas trouvée une seconde crédible dans ce rôle. Yann Gonzalez est quand même plus doué pour la musique, rien à redire sur la B.O.