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par Superwonderscope » lun. déc. 02, 2019 8:01 pm
Bon, après avoir digéré le bidule, je peux dire donc que je n'ai pas vraiment aimé. En fait, c'est une des plus belles (et ambitieuse) escroquerie cinématographique de l'année. pas étonnant que la critique officielle se soit tripoté le liquide céphalo-rachidien - et que le public s'en soit tenu éloigné partout où il est sorti.
Visuellement, Strickland maitrise. Couleurs, (alternance rouge.vert), profondeur de champ, élaboration du cadre, idées visuelles... ça foisonne de partout, un vrai plaisir de l'oeil, excitant et stimulant, idem pour la partition musicale, qui rappelle d'ailleurs furieusement un environnement italien 70's. la limite? On en reste là. Que du style, et aucune substance. Un "scénario" qui aurait pu s'arrêter au bout de presque une heure, après l'accident de Marianne Jean-Baptiste. et là, on a droit à un deuxième épisode de la robe maudite, avec exactement le même déroulement, mais avec d'autres personnages. Pourquoi? Parce que. En fait, le film aurait pu faire 10 heures, avec 10 histoires similaires que le résultat eu été le même. 118mn pour en arriver là... une idée étirée inutilement, avec un attachement minimal aux personnages. de toute façon, Strickland semble d'en fiche car il s'en débarrasse pour recommencer avec d'autres. Complètement interchangeables. Et ce faux accent (russe?) de la vendeuse, aux dialogues perclus de langages qui se veut tranchant entre ridicule et intelligence hors du commun... cela aurait pu être drôle (le film vire à la comédie, souvent)... mais non, ça se prend les pieds dans le tapis de son propre nombril qu'il se regarde trop souvent.
Il a balancé du Lynch, du cronenberg, de l'Argento (on pense ENORMEMENT à Suspiria), ça crache bien sa petite leçon cinéphile - le tout dans un Coco shaker et hop: j'accouche d'un film. Un film collage (sons abrutissants, images fixes qui ressort l'idée "ah mais c'est un film sensoriel, hein". On est pas dans le monde de Cattet/Forzani qui tourne en rond, mais pas très loin.
Marianne Jean-Baptiste est formidable en cinquantenaire désabusée, entre un fils anonyme et une vie redondante, illuminée par une robe. Voilà; le reste, entre fable consumériste parcourue de frissons surréalistes déjà vu ailleurs et film de genre arty qui pense... In Fabric devrait être arrêté pour cause de film qui merde. Très joliment élaboré, mais qui merde. Pour le coup, je préfère encore la version Hooper - plus classique, film TV, mais cohérente. (à y repenser, le film entraient aussi un cousinage avec La robe, et l'effet qu'elle produit sur les femmes qui la portent et les hommes qui la regardent d'Alex Van Wamerfdam...)
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?