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Etrange film d'épouvante gothique franco-allemand. Avec Duvivier aux commandes, c'est encore plus étrange. Cela commence comme un drame/comédie sur fond d'héritage, de malédiction ancestrale, de sorcellerie... pour se transformer en meurtre et puis en atmosphère§re d'épouvante gothique. On sent très fortement l'influence des Krimi allemands (on y retrouve par ailleurs Nadja Tiller dans le rôle de l'infirmière pas si sauveuse de vie que cela) et de belles séquences nocturnes que les films gothiques italiens n'auraient pas renié. A noter un début de film qu ressemble à énormément de fils italiens qui suivront (à savoir une arrivée en voiture des héros dans un chateau pendant le générique... donc en vrac Exorcisme Tragique, Qualcosa Stricia nel Buio, La Poupée de Satan et j'en passe...)
Le scénario mélange comme il le peut drame familial, un ton léger (Brialy et Rich en tête) pour virer ç quelque chose de plus grave au final. Comme pour l'affaire Maurizius tourné sur les lieux même du roman en Suisse, Duvivier se déplace en Allemagne pour utiliser les extérieurs et intérieurs du Chateau d'Hohenbrau (détruit depuis), ce qui ajoute une touche de réalisme bienvenu. Très belle composition du cadre (1.77:1 ici), avec plusieurs niveaux de lectures à l'intérieur de l'image. Il y des cadrages bizarres et surtout, des mouvements de caméra (travellings latéraux ou avant/arrière) d'une adresse technique remarquable. De la caméra subjective, aussi, qui donne deux trois moments inquiétants... pièces secrètes, jeux de miroir, crânes maléfiques, livres de sorcellerie, tout est is en branle pour noyer le spectateur.
Helena Manson, une actrice que j'adore (Le Corbeau forever), y possède un petit rôle mais c'est elle qui vole la vedette à tout le monde. Brialy s'avère assez mauvais, Rich fait son numéro habituel d'éternel jeune homme volage, Giller parait peu voire pas concerné (son rôle est assez mal écrit ceci posé. Charles Spaak ne l'a pas raté, tout comme Duvivier ne semble pas intéressé par diriger les interprètes masculins quelque eu en roue libre)- cela désamorce assez le ton, qui aurait pu être beaucoup plus terrifiant. Maladresses de ton qui détonne. Claude Piéplu en inspecteur de police étonne car éloigné de sa verve comique.
Le casting féminin survole sans peine l'ensemble, et rend plus crédible l'histoire. Nadja Tiller et Helena Manson, mais aussi Perette Pradier, inattendue dans un rôle plutot dramatique, qui s'en sort avec les honneurs. Edith Scob, éthérée, mystérieuse, belle, donne un plus d'étrangeté à l'ensemble... serait-elle possédée?
Pas un film parfait, loin s'en faut, mais qui ne méritait pas les mauvaises critiques dont il bénéficia à sa sortie (il faut dire que Duvivier s'en prit plein la tête par les critiques de la nouvelle vague...). les amateurs de films gothiques s'y retrouveront, car il s'agit d'un exercice francophone assez rare. En tous cas, j'étais très content de découvrir ce film - avec une fin qui
Spoiler : :
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Le film remporta toutefois un joli petit succès avec 834 010 entrées françaises.