Un homme se réveille dans une prison composée de cellules alignées verticalement, l'une au-dessus de l'autre, à perte de vue. Une plateforme chargée de victuailles traverse chaque jour toutes les cellules, les habitants des premiers niveaux étant ceux qui mangent le plus tandis que la plateforme arrive vide dans les niveaux les plus bas...
"La plateforme" est une production espagnole - basque pour être plus précise - à tout petit budget. Il n'a pas été produit par Netflix, mais a été acheté par la plateforme ( ) pour un très grand nombre de pays hormis quelques uns, dont l''Espagne (où le film a connu une sortie classique).
"La plateforme" reprend l'astuce de "Cube" pour n'utiliser qu'un décor unique de cellule : on construit ainsi une intrigue se déroulant dans toute une série de pièces identiques. Si "Cube" et "La plateforme" partage l'idée d'une prison kafkaïenne, là où celle de "Cube" était ludico-sadique, celle de "La plareforme" est une expérience économico-philosophique sur la survie, le partage des ressources et les strates sociales. Qui recoupe un peu quelque part les inquiétudes d'un "Parasite" par exemple.
Et il faut reconnaître que c'est assez réussi, avec une bonne écriture, une excellente interprétation, "La plateforme" recelle des surprises narratives, des idées. Il y a des défauts : comme "Cube", le décor unique aboutit à une monotonie visuelle, ça tire parfois un peu à la ligne, il y a des moments de violence gratuite inutile (le combat avec les gars armés d'un sabre par exemple) qui font un peu cahier des charges, des questions qui restent trop sans réponse...
Spoiler : :
Cela étant dit, "La plateforme" est un bel exemple de l'emploi optimal d'un budget limité, et un film désespérant, peut-être trop systématiquement sombre (selon le point de vue des spectateurs), mais aussi intelligent, qui accroche le spectateur, avec en particulier un troisième acte au suspense qui ne le lâche plus !
Vu sur Netflix.