Dans une région polaire, des scientifiques découvrent un homme de Néenderthal entièrement congelé et le ramène à la vie. Il est placé dans un vivarium artificiel et étudié par un anthropologue...
Deux ans après le triomphe de "E.T.", son studio Universal propose "Iceman", sorte d'"Hibernatus" sérieux. Au lieu d'avoir un extraterrestre perdu dans l'Amérique d'aujourd'hui, nous avons un homme des cavernes revenant malgré lui à la vie de nos jours. Sa découverte dans un bloc de glace évoque la découverte de la momie néolithique d'Otzi (qui a eu lieu 7 ans après la sortie de ce métrage !) ainsi que les débuts de "La chose d'un autre monde" et de son remake.
Nous passons ensuite à des séquences science-fictionnelles sur la résurrection du Iceman un brin rébarbatives et pas très crédibles, mais passons. Le plus intéressant, et ce qui représente la plus grande partie du métrage est la cohabitation de cet homme des cavernes avec le monde moderne. Porté par un John Lone ("Le dernier empereur") absolument méconnaissable sous un maquillage très réussi, le métrage refuse alors le sentimentalisme larmoyant post-"E.T." et cherche avant tout dégager l'essence de l'humain : la sociabilité, les rituels, la religion, l'imagination, la famille, le rire, la possession... Le désespoir aussi, l'envie d'en finir même. "Iceman" contient donc de bonne scènes, très bien joué, bénéficie d'un ton digne. Mais bizarrement a un peu de mal à décoller, et puis se casse la figure avec un final ridicule. Intéressant à la base, mais moyen à l'arrivée.
Vu sur le replay d'OCS où il est encore disponible quelques jours.
Iceman - 1984 - Fred Schepisi
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
Re: Iceman - 1984 - Fred Schepisi
Redécouvert il y a quelques mois via son passage sur OCS. Je suis très client du cinéma de Schepisi, et si l'on s'en tient à sa seule mise en scène ici, je trouve qu'il s'agit de l'un de ses travaux les plus instantanément remarquables avec Barbarosa. Toutes les séquences en extérieurs sont notamment de toute beauté.
Par ailleurs, l'approche scientifique sérieuse de ce sujet de science-fiction, enrichie progressivement de considérations philosophiques, ainsi que d'une pointe de romantisme tragique, donne quelque chose de constamment stimulant et intéressant à suivre. Mais l'ensemble ne tient malheureusement pas vraiment la distance, tout particulièrement au niveau de l'écriture, et je suis totalement d'accord avec Manolito sur le côté grandement loupé de la conclusion.
Je me console en me disant que cela aurait pu être pire si le beaucoup moins subtil Norman Jewison, ici producteur seulement, l'avait réalisé, comme cela devait semble-t-il être le cas, initialement.
Par ailleurs, l'approche scientifique sérieuse de ce sujet de science-fiction, enrichie progressivement de considérations philosophiques, ainsi que d'une pointe de romantisme tragique, donne quelque chose de constamment stimulant et intéressant à suivre. Mais l'ensemble ne tient malheureusement pas vraiment la distance, tout particulièrement au niveau de l'écriture, et je suis totalement d'accord avec Manolito sur le côté grandement loupé de la conclusion.
Je me console en me disant que cela aurait pu être pire si le beaucoup moins subtil Norman Jewison, ici producteur seulement, l'avait réalisé, comme cela devait semble-t-il être le cas, initialement.