Belle - Mamoru Hosoda (2021)

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Teurk le Sicaire
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Belle - Mamoru Hosoda (2021)

Message par Teurk le Sicaire » mar. févr. 08, 2022 10:53 pm

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Jolie claque dans ma face, merci Mamoru Hosoda. Le film fait preuve d'une ambition artistique qui force le respect, parvenant à assembler en un tout cohérent des styles graphiques différents et des intrigues à échelle humaine variable. Des événements de vie les plus banals au plus tragiques qui constituent la vie de Suzu, jeune lycéenne en proie aux affres habituels de l'adolescence (acceptation de soi, amours naissants, place dans la société), Belle imbrique sans en avoir l'air ses pendants numériques quasi-fantastiques dans un récit qui dégage une réelle sincérité émotionnelle. Le choix de passages chantés est toujours risqué mais il s'avère ici une pierre angulaire de la puissance du film (la prestation tant musicale que vocale sonne vraiment juste) et même le levier essentiel de la résilience des traumas passés.

Hosoda fait le choix tout-à-fait défendable de mettre en scène l'aspect positif des réseaux sociaux dans ce qu'ils offrent de possible (re)construction à travers l'avatar, pour peu que l'on parvienne in fine à réassocier tous ses masques en un même soi. On pourrait l'accuser de naïveté car une puissance destructrice se cache également derrière ces mêmes réseaux de lien (le harcèlement par exemple, qui apparait très succinctement) mais ce serait faire un faux procès au film, comme l'a prouvé la grande richesse du débat et du récit des expériences personnelles lors du débriefing de sa diffusion ciné (merci mon cinéclub).

J'ai pour ma part beaucoup aimé le design graphique simili-disneyien de l'univers numérique qui permet de faire le pont avec l'hommage voulu à la Belle et la Bête. De nombreux choix graphiques peuvent dérouter mais ils ont le mérite de proposer des parti-pris intéressants et différents du tout-venant. Le film n'est pas parfait, il s'autorise parfois quelques facilités scénaristiques et il peut vraiment prendre au dépourvu avec son rythme imprévisible. Mais Belle est une proposition cinématographique à l'engagement sincère et indéniable, et qui a réussi à me cueillir sans que je m'y attende. Donc encore merci, Mamoru Hosoda.

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