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par Stilleben » lun. déc. 19, 2022 6:22 pm
Encore un bon film venu du Nord, la salve ne défaut pas.
Il m'avait intrigué dès son apparition dans le catalogue du dernier BIFFF.
Une sombre histoire de malédiction familiale, des fouilles archéologiques mettant à jour des sacrifices rituels du passé, la résurgence d'un dieu païen : Moloch, une légende locale attachée à une Seeress fêtée chaque année dans la localité... Tout ce que j'aime.
Le film débute par une scène traumatique dans le passé d'une enfant, puis nous amène 30 ans plus tard, dans le présent de Betriek, musicienne, 38 ans, veuve, mère d'une fillette et vivant chez ses parents dont on comprend qu'ils sont toujours marqués par le drame initial. Un homme, comme envoûté par des voix qui l'incitent à creuser dans la tourbière proche, met au jour un corps momifié avant de perdre la vie. Des archéologues se mettent au travail et découvrent bientôt d'autres corps, toutes des femmes, qui semblent avoir fait l'objet d'un sacrifice, la gorge ouverte verticalement. Dans quelques jours, la localité fêtera sa Seeress dont la légende est encore bien connue. Et bientôt, l'un des ouvriers travaillant sur le chantier archéologique, comme possédé, pénètre dans la maison, cherchant à attaquer Elske, la mère de Betriek...
Le film puise et creuse son folklore local - c'est là sa force - sans chercher la facilité, amène doucement les éléments à se mettre en place, nous familiarise avec les personnages auxquels on s'attache assurément. On a un personnage "neutre" (Betriek) sur laquelle semble s'attacher les drames, le scientifique, Jonas, qui se rapproche d'elle, rationaliste, découvre le folklore local et finit par comprendre, et les parents de Betriek et leurs proches, marqués par la tragédie et baignant dans le mythe, mais taiseux.
Bref, encore une belle réussite.