Autant le dire tout de suite pour ceux qui en douteraient, "Mad Heidi" est un pure film d'exploitation ou plutôt de "Swissploitation". Le ton est donné dès les crédits avec son générique détérioré façon diptyque Grindhouse. La bande-annonce du film n'aurait d'ailleurs pas dénoté à côté des fausses bandes-annonces Grindhouse des potes à Tarantino et Rodriguez. On retrouve la même générosité dans le gore décomplexé, l'excès des situations, l'humour décalé, les personnages excessifs...Dans une Suisse dystopique, tombée sous le joug d’un dictateur fasciste – et accessoirement gros nabab dans l’industrie de la tomme vaudoise -, tous les intolérants au lactose sont traqués comme des bêtes et mis à mort sans sommation. Malgré ce règne de terreur, où les opposants sont torturés à coups de fondue brûlante ou de barres entières de Toblérone, la jeune Heidi a une vie encore tranquille, protégée par le doux cocon de son chalet dans les alpages et surtout par son grand-père protecteur. Mais l’assassinat brutal de son chevrier d’amour et son arrestation soudaine va définitivement transformer cette jeune fille innocente. Etincelle manquante d’une révolution populaire, Heidi va devenir Mad, très Mad, n’hésitant plus à couper tous les salauds à l’haleine de schabziger en apéricubes sanglants. Car, comme le dit le dicton, « tout est dans l’emmental »…
Après la Blaxploitation, Mexploitation, Sexploitation, Nunsploitation, Naziploitation, il est désormais temps de faire place à la Swissploitation ! Relecture grindhouse du personnage emblématique de Heidi, ce film a fait couler beaucoup d’encre et suscité des attentes énormes auprès d’une fanbase de plus de 40.000 personnes dans le monde entier. Cette fois, ça y est: MAD MAX, KILL BILL et IRON SKY filent dans la presse à fromage gore pour une avant-première mondiale déjantée au BIFFF !!!!
Ce n'est d'ailleurs pas la seule comparaison qu'on pourrait faire avec Tarantino. Difficile en effet de ne pas penser à Kill Bill lorsque Heidi s'entraine.
Le film n'est pas parfait, ce n'est clairement pas du Tarkovsky, mais, visionné en première mondiale dans la salle chauffée à blanc du BIFFF, on a clairement passé un bon moment qui justifie les 5 étoiles. Parce que sous ses excès et ses atours de film d'exploitation, il tient la route. On ne s'ennuie pas, on se marre souvent, c'est correctement mis en image avec des acteurs qui font ce qu'il faut. Que demander de plus ? Tout est un peu over the top. Après tout, quand on va voir se genre de films, à quoi s'attend-t-on ?
En plus, ils se paient Casper van Dien en président facho jubilatoire.
Mention pour Knorr (Max Rüdlinger juste exceptionnel)(certainement le meilleur personnage du film) qui à lui seul vaut le visionnage. Et la petite Heidi (Alice Lucy) n'est pas vilaine, ce qui ne gâche rien...