Inu-oh - 2022 - Masaaki Yuasa
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
Inu-oh - 2022 - Masaaki Yuasa
Le réalisateur de "Mindgame" et "Ride Your Wave" nous revient avec un nouveau métrage où l'on retrouve son style visuel expressionniste fort, au gré d'un métrage mélant fantastique, japon médiéval et musique Metal !
Au cinéma en France le 23 novembre 2022.
-
- Messages : 960
- Inscription : mar. mai 31, 2005 4:57 pm
- Localisation : pas à Paris, mais pas loin
Re: Inu-oh - 2022 - Masaaki Yuasa
Inu-oh a été projeté à l’Étrange Festival de cette année 2022.
Une avant-première a lieu ce lundi 17 octobre 20h au Grand Rex Paris en présence de Masaaki Yuasa.
Une avant-première a lieu ce lundi 17 octobre 20h au Grand Rex Paris en présence de Masaaki Yuasa.
Re: Inu-oh - 2022 - Masaaki Yuasa
Encore une réussite de Masaaki Yuasa qui, après un plus léger "Ride Your Wave", revient à son inspiration artistique plus psychédélique et audacieuse, signant une fresque sur une troupe de théâtre No du XVème siècle sous forme d'opéra-glam-rock, à la musique particulièrement dans la veine de la première période de Queen. Le premier acte est un peu aride, je n'ai pas toujours très bien suivi tout l'univers réferentiel au théâtre No. Mais les idées, fusent, l'animation est impeccable, la créativité abonde, les spectacles No sont des tours de force de chorégraphie et d'animation. De nouveau une solide réussite pour Masaaki Yuasa !
Vu au Saint-André-des-Arts.
Vu au Saint-André-des-Arts.
- Teurk le Sicaire
- Messages : 394
- Inscription : dim. mars 20, 2005 2:54 pm
Re: Inu-oh - 2022 - Masaaki Yuasa
Masaaki Yuasa n'a plus à prouver son attrait pour les expérimentations graphiques, ce qu'il confirme avec son dernier long-métrage : Inu-Oh narre la rencontre entre un jeune aveugle conteur et joueur de biwa, et un enfant monstrueusement difforme héritier d'une grande famille du théâtre. Le film prend le temps d'introduire ses personnages dans un tumulte parfois déstabilisant, mais dont l'ambiance et les sonorités raviront les amateurs de culture japonaise. Le fantastique plane sans mot dire (la naissance et la morphologie de l'enfant-gourde), tandis que Yuasa met magnifiquement en image la cécité.
Le point de rupture se produit avec le surgissement créatif résultant de la fameuse rencontre des 2 protagonistes : Inu-Oh devient alors un opéra-rock médiéval halluciné, s'inspirant du Dit des Heike pour mettre en scène l'accomplissement de soi par l'art, la subversion contestataire musicale et la contre-attitude réactionnaire du pouvoir lorsqu'on touche à l'équivalent du roman national. Le réalisateur s'amuse à rendre vaguement crédible l'organisation d'un show scénique dantesque avec les moyens d'époque, sans pour autant nuire au trip sensoriel qu'il développe avec ses longues et lancinantes séquences chantées.
Le film est d'une grande richesse thématique, abordant également l'encadrement des normes artistiques ou la place du nom comme celle du corps dans la construction identitaire, et se permet même de retomber sur ses pieds en donnant sens aux éléments les plus confus de son introduction. La conclusion est assez touchante et laisse le spectateur ébouriffé par cette drôle d'épopée. Si le public en salle n'a pas unanimement adhéré à la proposition atypique de Yuasa, j'ai pour ma part été largement conquis.
Le point de rupture se produit avec le surgissement créatif résultant de la fameuse rencontre des 2 protagonistes : Inu-Oh devient alors un opéra-rock médiéval halluciné, s'inspirant du Dit des Heike pour mettre en scène l'accomplissement de soi par l'art, la subversion contestataire musicale et la contre-attitude réactionnaire du pouvoir lorsqu'on touche à l'équivalent du roman national. Le réalisateur s'amuse à rendre vaguement crédible l'organisation d'un show scénique dantesque avec les moyens d'époque, sans pour autant nuire au trip sensoriel qu'il développe avec ses longues et lancinantes séquences chantées.
Le film est d'une grande richesse thématique, abordant également l'encadrement des normes artistiques ou la place du nom comme celle du corps dans la construction identitaire, et se permet même de retomber sur ses pieds en donnant sens aux éléments les plus confus de son introduction. La conclusion est assez touchante et laisse le spectateur ébouriffé par cette drôle d'épopée. Si le public en salle n'a pas unanimement adhéré à la proposition atypique de Yuasa, j'ai pour ma part été largement conquis.