
Après la mort de son fils durant la première guerre mondiale, le menuisier Gepetto devient inconsolable. Un soir d'ivresse, il crée le pantin Pinocchio à l'image du garçon perdu. Dans la nuit, un esprit mystérieux donne vie à Pinocchio pour qu'il console Gepetto...
Après l'échec commercial de "Nightmare Alley", Del Toro nous revient avec sa version animée de "Pinocchio", tournée pour la télévision en coopération Mark Gustafson, vétéran de l'animation en volume image par image, notamment directeur de l'animation de "Fantastic Mr. Fox".
Del Toro s'approprie le matériel original de "Pinocchio" en le mettant à sa sauce, le transposant notamment dans l'Italie fasciste, ajoutant un prologue sinistre avec la mort du fils de Gepetto. il relie ainsi "Pinocchio" à des films de son univers dont "Le labyrinthe de Pan" et "L'échine du Diable".
La direction artistique est fluctuante, oscillant entre le très beau (l'au-delà, les créatures fantastiques) et le plus discutable (certains personnages comme Gepetto). L'animation est réussie, le casting vocal est de haute tenue (Christopher Waltz, Tilda Swinton, Ewan McGregor...).
Mais... J'ai trouvé que ça ne passe pas. Avec le prologue déjà, Del Toro en rajoute dans le glauque sans émouvoir pour autant, et surtout fait que son film met une plombe à démarrer. La musique de Desplat, sirupeuse et mignonne, ne fonctionne pas avec le style que veut atteindre le métrage, les chansons sont affreuses et ralentissent le film.
Si Pinocchio est à la base un livre sur l'éducation des enfants, Del Toro en fait une histoire sur les rapports père-fils, ce qui n'est pas une mauvaise idée en soi, ainsi qu'une apologie de la désobéissance. Mais le résultat est brouillon, lourd, irritant, le film trop long, l'apport de l'Italie fasciste paraît une fausse bonne idée (l'épisode du camps de jeunesse fasciste, inutile). Pinocchio n'est pas ici vraiment attachant. Les classique de Disney et de Comencini sont vraiment loin. Bref, je suis très mitigé...
Vu sur Netflix.