Sodome et Gomorrhe - 1962 - Robert Aldrich

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Manolito
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Sodome et Gomorrhe - 1962 - Robert Aldrich

Message par Manolito » sam. févr. 04, 2023 10:06 am

Titre US : Sodom and Gomorrah

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Aux temps de la Bible, Lot est le guide d'une tribu errante d'Hébreux. Ils s'installent sur un terrain au bord du Jourdain, sur lequel règne la Reine des cités Sodome et Gomorrhe. Les Hébreux installent leurs camps et cultivent les champs de leur nouveau territoire, mais ils restent à distance des villes jumelles où règnent le vice et le stupre. Lot vient néanmoins en aide à la Reine lorsque ses ennemis, les élamites menacent d'envahir le pays...

Sorti après le succès de "Qu'est il arrivé à Baby Jane ?", "le péplum "Sodome et Gomorrhe" de Robert Aldrich est en fait tourné un an avant, sur une très longue partie de l'année 1961, au Maroc et en Italie. Co-production italo-américaine d'alors oblige, deux réalisateurs sont crédités pour des raisons légales : Aldrich et Sergio Leone (avant ses westerns spaghettis). Les deux réalisateurs se sont ensuite accordés à reconnaître que Leone n'était qu'un prête-nom, n'ayant que très peu travaillé sur le métrage. Ce métrage s'inscrit donc dans la période européenne d'Aldrich, assez décevante, où il tourne des films passables comme "Trahison à Athènes".

"Sodome et Gomorrhe" est dans cette tradition de ratages devenus assez obscurs dans la filmographie d'Aldrich. Il s'agit pourtant d'un film à gros budget, co-produit par la Fox et la Titanus de Goffredo Lombardo (comme "Le guépard" peu après). Il bénéficie d'une distribution internationale, avec Stewart Granger dans le rôle de Lot, vedette d'Hollywood ("Scaramouche", "Les contrebandiers du Moonfleet") alors un peu sur le déclin. Il est secondé par l'anglais Stanley Baker qui se régale à cabotiner dans le rôle du frère pervers et incestueux de la Reine de Sodome et Gomorrhe. Et last but not least, Anouk Aimée en reine lesbienne, matant d'un oeil concupiscent ses servantes s'ébattre nues dans un bain de lait !

Nous trouvons aussi des vedettes italiennes, comme la beauté latine Pier Angeli et quelques têtes de Bis appelés à un bel avenitr à la Cinecitta, comme Giaccomo Rossi-Stuart, Anthony Steffen ou Gabriele Tinti.

La première moitié du métrage est plutôt sympa dans le genre péplum à l'italienne, avec des moyens, des costumes, une grosse figuration, avec notamment une grosse bataile avec les élamites sympathique. Aldrich insuffle des éléments sulfureux dans sa peinture de la vie à Sodome. Nous avons aussi du sadisme, un peu de gore, avec notamment une séance de torture à l'aide d'une armure à pointes rétractables qui ne dépareillerait pas dans un film de Bava !

On remarque toutefois très vite que le métrage s'égare loin de sa source, faisant notamment de Lot un personnage anachronique en croisade contre l'esclavage par exemple. La seconde partie part dans le grand n'importe quoi ; même les éléments les plus célèbres de la légende de Lot sont transformés, défigurés, deviennent des contresens. On part dans un joyeux n'importe quoi, la science-fiction n'est plus très loin ! Le dénouement, la destruction divine de Sodome et Gomorhe donne lieu à des effets spéciaux vintage aux relents de films catastrophes, rappelant "Les derniers jours de Pompéi" ou "Le colosse de Rhodes" (deux films impliquant déjà Sergio Leone).

A l'arrivée, "Sodome et Gomorrhe" est un ratage certain, un métrage trahissant les traits les plus sombres de la légende de Lot pour en faire un métrage aux intentions floues, un spectacle kitsch, sans vraie charme, une belle occasion gâchée.

Vu sur le dvd-r américain 20th century fox (attention, il est recadré en 1.33 sur du 1.85).

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