Le jour où la terre prit feu - Val Guest - 1961

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bluesoul
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The Day the Earth caught Fire (1961) – Val Guest

Message par bluesoul » lun. août 10, 2009 2:49 pm

Dans un Londres calcine par un soleil et embrase par une chaleur infernale, un homme erre dans les rues ravagees alors que des haut-parleurs essaiment des messages alarmants. Journaliste, il parvient a joindre son journal par telephone, et commence a dicter son article. La fin du monde a commence il y a exactement 90 jours...

Val Guest aime le film de genre, et aussi la science-fiction et cela se sait. Realisateur de films films comme The Quatermass Xperiment (1955), Quatermass 2 (1957) et The Abominable Snowman (1957), une grande partie de sa carriere a ete vouee a procurer des frissons science-fictionnels et autres aux spectateurs des salles obscures.

TDtEcF fait partie de ces films de fin du monde immediatement reconnaissables de par leurs titres “sensationnalistes”.

La, ou il se differencie de ses « congeneres » est dans son style de narration. En effet, et contrairement a beaucoup de films qui epousent le point de vue gouvernemental / militaire ou scientifique du desastre, donc un point de vue directement « implique » dans la creation(!) ou l’empechement(!) de la catastrophe-titre (voire les deux(!) ), TdtEcFsuivra le deroulement de la catastrophe de son debut a sa « conclusion » (quelle qu’elle soit) a travers les yeux de journalistes. Le recit suivra ainsi la constatation des « symptomes » annonciateurs du desastre, l’identification de ce dernier, son amplification, jusqu’a son epilogue...

Ce traitement, meme si original, et peu (re-)utilise depuis, risque d’etre neanmoins deconcertant pour le fantasticophile amateur de films catastrophes, et pour le spectateur lambda, car a l’arrivee, quelle que soit la nature des « manchettes » (science-fictionnelles ou non) de nos journalistes-heros, l’implication du spectateur est tres limitee, tout autant que peut l’etre celle d’un lecteur de quotidien d’ailleurs, car “subissant” l’information, plus que la “vivant”.

Le traitement est egalement peu « sensationnaliste » et tout en retenue. S’il y a des scenes de meteo devenue folle et de ravages climatiques, celles-ci restent sobres car recyclant souvent des images d’actualites de l’epoque. Leur inclusion judicieuse apporte a ce titre un certain cachet “realiste” (et pour cause).

D’autres scenes, telles le brouillard ou la tempete qui ravagent Londres ont malgre une tres belle utilisation de maquettes ont perdu de leur impact sur un public moderne. Par contre, les scenes (les seules en “couleurs” d’ailleurs) d’ouverture et de cloture du metrage, ainsi que les scenes montrant la penurie et la rationalisation de l’eau, les regroupements du public sur des places publiques pour les annonces officielles, la Tamise asechee et les orgies « aquatiques » apres l’annonce de la fin du monde programmee restent plus qu’impressionantes et contrebalancent le traitement tres (trop?) « humain » de la catastrophe, qui malgre son excellente interpretation s’apparente quand meme parfois a du melo (ici, pas a prendre au sens negatif du terme) sur un arriere-fond « apocalyptique ».

Mais, ces details ne nuisent pas a l’ensemble, tant le talent et la matrise de Val Guest eclatent a chaque instant du recit, tant dans le traitement a niveau « humain » que « spectaculaire » de son sujet, et les scenes d’ouverture et de cloture restent ainsi longtemps en memoire...

A noter aussi, le traitement "realiste" du metier de journaliste, souvent "denature", car trop romance ou galvaude, et qui ici, trouve toute sa justesse grace a d'excellents interpretes et un scripte solide.

A l’arrivee, et meme si le sujet se rapproche enorment d’un certain episode de La Quatrieme Dimension, la duree du metrage et son approche originale permettent une mise en scene toute en gravite et « realiste » de son sujet, le tout--encore une fois--excellement servi par son casting, Janet Munro, Edward Judd et surtout, Leo McKern en tete. A noter aussi l’exploitation judicieuse du contexte de nuclearisation de l’epoque, qui sans aucune demagogie se permet une critique des messages « officiels » et de la politique de l’epoque. L’un dans l’autre, un « classique » qui a malheureusement tendance a se faire oublier dans le genre souvent domine par des films plus “eclatants”, et qui a une epoque ou dereglements climatiques et penuries d’eau dans de vastes regions se font ressentir, merite d’etre revu et medite.

A voir, car loin de generer l’ennui, plutot un enrichissement intelligent du cinema de fin-du-monde.

The Day the Earth caught Fire : 4.5 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.

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Le jour où la terre prit feu - Val Guest - 1961

Message par DPG » mar. mars 28, 2023 11:32 am

Les États-Unis et l'URSS réalisent simultanément un puissant essai nucléaire dans le cercle arctique. Des séismes et des phénomènes climatiques inhabituels se produisent alors.

Sorti récemment dans la collec Make My Day, un sympathique film d'anticipation apocalyptique signé Val Guest, vieux routier du cinéma de genre british, notamment real de deux épisodes de "Quatermass" pour la Hammer. C'est dans cette veine de SF "scientifique" et réaliste qu'on se replonge ici. Le ton adopté est très sérieux, on suit les évènements à travers le quotidien d'un journal, et la multitude de détails de ce petit monde nous permet de nous immerger à merveille et de rendre crédible toute la progression. Ici, pas de révélation fracassante à chaque coin de rue, mais une enquête minutieuse, des petits détails qui s'agencent petit à petit, et un récit qui prend son temps pour avancer, doucement mais surement, vers une situation inéluctable. Un joli soin est apporté à ces personnages, tout le monde existe, du petit stagiaire au collègue bougon, du redac chef tout puissant au journaliste sur le déclin, cela participe grandement à la réussite du film, tout autant que son argument fantastique. Mais pr le reste, la partie SF existe et fonctionne bien. Pas mal de stock shots, des jolis matte painting, toute une patine "à l'ancienne" qui garde aujourd'hui encore beaucoup de charme. Un joli scope N&B usant parfois de teintes sépias, une ambiance rétro qui sait se montrer inquiétante, mais surtout, un film qui reste grandement d'actualité. Entre préoccupations écologiques, réchauffement climatique, secrets d'état, tout reste très moderne, et même le côté "guerre froide" a repris du poil de la bête au vu de l'actualité. Bref, une belle découverte, joli film de SF, sérieux et prenant, bien emballé, efficace, à voir !

Le BR en lui même offre une copie de toute beauté ! Côté bonus, une petite présentation de Thoret, simple mais efficace (à voir de préférence après visionnage pr éviter les spoilers). Une itv de 30 de Philippe Rouyer, pas inintéressante, mais un peu longue pr ce qu'il a à dire. Des intéressantes remise en contexte historique, mais pas mal de descriptions un peu plan plan de ce que le film nous raconte...

Le film est en double programme avec "Le cirque des horreurs" de Sidney Hayers

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Re: Le jour où la terre prit feu - Val Guest - 1961

Message par Manolito » sam. avr. 01, 2023 9:45 am

Une jolie perle du catalogue Studiocanal effectivement, film-catastrophe à l'écriture soignée, à l'ambiance londonienne charmante, mais aussi au propos catastrophe d'une actualité littéralement brûlante ! Une ambiance apocalyptique certes limitée par un budget restreint, mais néanmoins un film sympathique et un peu méconnu de la SF british à découvrir.

Vu sur Mycanal.

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