En Russie, en 1805, un officier du génie, aigri par son destin médiocre, trouve par hasard un livre d'occultisme. Dans celui-ci, il apprend qu'une aristocrate, toujours vivante, a obtenu il y a des années un secret magique lui ayant permis de gagner une fortune en jouant aux cartes. Il manoeuvre pour rentrer dans l'entourage de l'aristocrate, devenue une redoutable vieille rombière, afin de lui soutirer son secret...
Film anglais de 1949, "La reine des cartes" est inspiré de la nouvelle de Pouchkine "La dame de pique", et on trouve en producteur associé un certain Jack Clayton, futur réalisateur des "Innocents" et "La foire des ténèbres". "La reine des cartes" bénéficie d'une musique éclatante de Georges Auric, quelques années à peine après "La belle et la bête". Nous avons aussi d'excellents décors et une superbe photographie noir et blanc du tchèque Otto Heller.
"La reine des cartes" est formidablement interprété, notamment par Anton Walbrook dans le rôle principal d'Herman, tourmenté par son amertume, obsédé par ses rêves de grandeur et égaré par sa cupidité ; et surtout Edith Evans, extraordinaire dans le rôle de la détestable vieille comtesse. Magnifiquement filmé, très bien écrit, il s'agit d'un classique du cinéma fantastique anglais, plongeant notamment lors de son dénouement dans une horreur gothique d'une finesse et d'un goût remarquables. Un classique un brin oublié en France pourtant, mais qui appartient à l'inépuisable et décidemment merveilleux catalogue Studiocanal, véritable mémoire du cinéma européen. A classer parmi les grands films d'horreur anglais de l'époque, aux côtés d'"Au coeur de la nuit".
Vu sur Mycanal / Ciné +.