En 1826, le baron Carol, mystérieux individu, disparaît dans son château. Certains pensent qu'il est devenu un fantôme. Dix ans plus tard, les autres occupants de la demeure continuent à vivre leurs vies, mais les hériteurs du baron sont dans le besoin et aimeraient bien trouver le légendaire trésor du Baron, paraît-il caché dans le château...
Réalisé et écrit par Serge de Poligny (le recommandable "La fiancée des ténèbres" deux ans plus tard), "Le baron fantôme" bénéficie de dialogues signés Jean Cocteau ; le facétieux poète s'offrant même le rôle du baron fantôme qui donne son titre au film !
"Le baron fantôme" arrive dans cet âge d'or du cinéma fantastique français de la première moitié des années quarante, tout en gardant un pied dans le réalisme poétique de la décennie précédente. Car en effet, "Le baron fantôme" n'a pas vraiment un récit fantastique. Si il rejoint - à l'évidence - notre genre préféré, c'est par son esprit qui frôle le conte de fées, par son ambiance, ses beaux décors de ruines, et quelques scènes qui vont délibérément dans la peur gothique, dans le romantisme onirique. Comme cette mémorable séquence de somnanbulisme parmi les ruines et la forêt ou la découverte de la cache du trésor. La poésie se trouve aussi en filligranes dans l'histoire : c'est dans les rêves que se découvre la vérité des coeurs.
Le film est peuplé d'acteurs de l'époque (Odette Joyeux, Alain Cuny) et de personnages truculents, tel ce faux Louis XVII qui vit aux crochets de monarchistes crédules. Un film qui marie les genres avec réussite, une jolie réussite du cinéma insolite français, à découvrir !
Vu sur Mycanal/Ciné +.