Eve of destruction - Duncan Gibbins - 1991

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Roderick Usher
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Eve of destruction - Duncan Gibbins - 1991

Message par Roderick Usher » lun. oct. 23, 2023 2:42 pm

L'armée américaine perd Eve 8, prototype de robot d'infiltration et bombe nucléaire à retardement. le super agent anti-terroriste Jim McQuade, et le docteur Eve Simmons, créatrice du robot à qui elle a donné ses traits et une partie de sa mémoire, se mettent à sa poursuite.

Malgré les très mauvaises critiques lues à sa sortie (et même encore aujourd'hui), malgré le fait qu'il s'agisse d'un sous-Terminator (film que je trouve de plus en plus bête à chaque vision), un petit truc m'a poussé à le prendre dans ma dernière commande du Chat qui fume. Est-ce que c'est l'époque, qui vit un sursaut de vraies belles séries B sortant encore en salle? Est-ce que c'est l'image d'un cyborg en cuir rouge mitraillant les rues avec un Uzi? C'est peut-être un peu tout ça...mais en l'état, ça me rassure, j'ai encore un peu de flair car j'ai trouvé ça mortel.

L'idée d'avoir un Terminator qui devient l'incarnation des pulsions inconscientes de son créateur, après avoir subie la violence du monde qui l'entoure est une idée très bien exploitée, elle donne en sus une dimension féministe qui détonne avec les films de l'époque. On pourrait penser à une pure interprétation mais:
Spoiler : :
je ne peux pas croire que le mauvais sosie de Chuck Norris qui se fait arracher la bite (perçue par le robot comme une arme!) soit le fruit du hasard
.
Autre différence notable, le traitement des personnages, proche d'un cinéma des années 70, à hauteur d'humain, avec de longues plages dédié à leurs développements et à l'acting pur (un des gros points forts du film).
Renée Soutendijk joue la créatrice et le robot, et la facilité aurait été d'en faire un personnage froid et déshumanisé. Ce n'est pas le cas ici. Bien au contraire, c'est une part d'elle-même, de sa colère et de ses frustrations qui est lâché dans la rue et qui est perçu comme une menace. Quand à Gregory Hines, il est absolument parfait, ce n'est pas un gros tank sûr de lui, c'est un personnage réfléchi, méthodique et qui croit en ce qu'il fait.

Si les toutes dernières minutes du film sacrifient aux canons du cinéma débile de cette époque, il reste tout de même une petite série B étonnante, très bien écrite, et qui ne dévie jamais de son intrigue. Pas un chef d'oeuvre, certes, mais je regrette vraiment d'être passé à côté à sa sortie.

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Teurk le Sicaire
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Re: Eve of destruction - Duncan Gibbins - 1991

Message par Teurk le Sicaire » mer. janv. 31, 2024 6:25 pm

Le professeur Eve Simmons a pour passion de construire des robots humanoïdes pour l'armée américaine. Mais quand un modèle échappe à sa surveillance pour découvrir l'autonomie et la liberté des 90's, il faut faire appel au Major McQuade, spécialiste en mesure contre-terroriste et étonnant fils caché de Steve James et de Karim Debbache. Eve of Destruction est une série B bien troussée qui lorgne clairement vers Terminator (même si dans le bonus du BR, Damien Granger pointe plutôt les similitudes avec son rip of philippin Nasty Hunter, alias Lady Terminator) tout en parvenant à s'en démarquer avec des idées intéressantes.

Ainsi, construite sur le modèle physique et psychologique de sa créatrice, Eve-VIII se met à vouloir résoudre toutes ses problématiques personnelles, se laissant aller à ses pulsions inavouées (avec une scène érotique très croquante) et à ses désirs de vengeance familiale. Elle est également habitée d'un zeste de militantisme féministe qui ne tolère pas les agressions sexistes du quotidien (et mieux vaut ne pas emmerder une nana qui a une ogive nucléaire dans le corps). J'aime bien également l'implication émotionnelle de MacQuade qui malgré son côté rentre-dedans se montre vraiment concerné par les victimes de tout ce bordel.

Eve of Destruction a bidé à sa sortie, la faute à un manque de promo et à un choix d'acteurs peu connus (ce qui est finalement une force, Renée Soutendijk et Gregory Hines assurant une belle prestation). La réalisation est pourtant bien menée et les FX sont sympas ; la musique est plus en deçà (mais elle est motivée). Une agréable découverte.

Et Roderick, tu as raison d'évoquer le spectre de Chuck tant je me suis étonné de la ressemblance du gars !


Et pour le plaisir des belles jaquettes :

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