Le nouveau film de Yorgos Lanthimos est arrivé en salles le 17 janvier et le réalisateur grec nous revient avec un univers onirique qui semble généreux en effets spéciaux. Son ton bien à lui et ses obsessions semblent être pourtant bien conservées. J'ai hâte de voir ça!
Le pitch :
Bella est une jeune femme ramenée à la vie par le brillant et peu orthodoxe Dr Godwin Baxter. Sous sa protection, elle a soif d'apprendre. Avide de découvrir le monde dont elle ignore tout, elle s'enfuit avec Duncan Wedderburn, un avocat habile et débauché, et embarque pour une odyssée étourdissante à travers les continents. Imperméable aux préjugés de son époque, Bella est résolue à ne rien céder sur les principes d'égalité et de libération.
J'ai personnellement trouvé ça excellent. Ça fonctionne très bien. J'avais un peu peur en voyant la bande annonce aux couleurs pétantes, mais franchement, on est vite embarqué.
"Que sert-il à un homme de gagner le monde s'il perd son âme?"
Marc 8:36
Bon j'ai eu du mal à accrocher, le film m'a paru assez creux surtout étiré sur 2h20 avec pas mal de situations "transgressives" répétitives parfois vaguement amusantes au début, mais sur la longueur que ça patine...c"est dommage car les acteurs font leur boulot et il y a de jolis décors mais ça me parait assez vain au final et un peu lourd dans les effets habituels du réalisateur (cadres déformés, musique décalée). J'avais été précédemment assez impressionné par la direction d'acteurs et le style froid implacable de "Mise à mort d'un cerf sacré" mais encore une fois il y a un ton une vague misanthropie auxquels je n'adhère pas vraiment.
Le film possède un niveau de créativité visuelle, d’audace de récit et d’inventivité qui oblitèrent n’importe quelle marvelerie, topgunerie, connerie du moment. En un seul plan.
Il est effarant de constater à quel point tout le film enfonce toutes les portes de la bienséance, en toute violence et en toute candeur.
Emma Stone est juste fascinante, de sa naissance à ses scènes de sexe très crues, elle effectue un travail d’actrice remarquable qui enfonce toutes ses congèneres.
Le film m’a furieusement fait penser à un mélange d’influences de Peter Greenaway, Terry Gilliam, Federico Fellini - avec un petite touche de Michael Nyman.
La naïveté des décors et des costumes , l’extrême caméra qui donne dans le chirurgical se mélangent gracieusement vers un final provocateur et libérateur. Une profusión de détails qui atteste un soin extrême et une réflexion incroyable quand à la mise en images.
Un voyage autour du monde, mais à la découverte de soi pour l’héroïne.
Facile dans les meilleurs films de ce XXIe siècle. Que quelqu’un ait eu les couilles de financer un tel projet mérite le respect total. (Et le film est aussi un succès mondial, ce qui dépasse l’entendement. Ça donne de l’espoir pour le public qui est prêt à recevoir autre chose que des blockbusters calibrés).
Et tourne en Super35 Ektachrome, en plus. Respect.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Plutôt séduit aussi. Un projet intrigant, assez barré, qui va au bout de son idée. Une superbe tenue visuelle, des expérimentations en tous genres qui fonctionnent plutôt bien, une Emma Stone incroyable, une direction artistique de toute beauté, le tout au service d'un propos intéressant, qui va bien au delà d'une enième variation Frankensteinienne. Il y a quelques petites longueurs et redondances, mais ça reste peu au regard des audaces et de l'originalité du reste. Une pierre de plus dans l'oeuvre de Lanthimos, décidemment, un auteur à suivre, projet après projet.
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
