Adaptation en long-métrage d'un animé que je ne connaissais pas, préfigurant une trilogie, Mononoke, le fantôme sous la pluie, a de quoi surprendre l'œil ! La direction artistique est ébouriffante de surcharge visuelle, d'effets d'aplat sur du papier de riz et de couleurs chatoyantes que renforce un montage de sauvage qui ne tient jamais bien longtemps en place. La narration suit la même logique en ensevelissant le spectateur sous un flot d'informations nécessitant de bien se concentrer pour tenter de capter les enjeux : on retiendra qu'on suit l'arrivée de deux jeunes femmes dans l'Ooku, une sorte de gynécée où de potentielles futures favorites du seigneur vénèrent la déesse de l'eau et organisent la vie religieuse locale. Mais l'endroit subit à la fois une enquête des autorités pour des irrégularités et les méfaits d'un esprit perturbateur (le fameux Mononoke) qui nécessitera l'intervention d'un apothicaire exorciste (le personnage principal de la série).
Il faut donc s'accrocher pour profiter de l'originalité de cette proposition qui ne cherche pas la facilité d'accès. On pourra tiquer devant le rendu un peu trop numérique de certains effets et une recherche incessante du trop-plein qui peut être inégal graphiquement, mais de nombreux plans touchent vraiment au magnifique. L'aspect horrifique est également bien fichu et parvient même à générer un peu de stress lors des confrontations avec l'entité (au look tout aussi barré que le reste). Une belle découverte qui laisse attentif à la survenue de sa suite. La série est disponible sur Netflix, on y retrouve la base de cette direction artistique si atypique mais avec un budget bien moindre et un rendu plus aride.