La chambre verte (1978) François Truffaut

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Manolito
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La chambre verte (1978) François Truffaut

Message par Manolito » jeu. nov. 11, 2004 4:53 pm

Un film de François Truffaut, inspiré par les écrits de Henry James.

Julien Davenne, un homme marqué par les combats de la 1ère guerre mondiale, perd sa jeune épouse alors qu'elle est en voyage en Italie, à des milliers de kilomètres de lui. Pourtant la jeune femme lui apparaît au moment précis de sa mort. Durant 9 années qui suivent, Davenne refuse alors d'accepter la réalité de sa mort et vit comme si ele était encore à ses côtés, dans une pièce qu'il transforme en un musée à sa mémoire. Il rencontre une jeune femme à qui une expérience surnaturelle semblable est arrivée, au moment de la mort de son père.

Un Truffaut au sujet assez grave, essentiellement le deuil, sur une problématique sans concession : faut-il oublier les morts et vivre sa vie ou consacrer son existence à aimer les morts, à refuser de les trahir ? Truffaut lui-même prête ses traits au personnage de Davenne, un homme intransigeant qui sacrifie son avenir au culte des morts, qu'il idéalise. Sur ce thème lugubre, il compose un film sévère, parfois terne, qui souffre d'une mise en scène et d'une photographie parfois trop sévères et d'un récit peut-être un peu hésitant. Néanmoins, il développe son propos et ses idées avec assurance, approchant avec intelligence des thèmes qui ne sont pas abordés si souvent que cela au cinéma.

Enregistré lors d'un passage récent sur Arte (format 1.66).

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Battosai
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Message par Battosai » jeu. nov. 11, 2004 7:16 pm

Tiens justement...Je l'ai vu hier !
Bon ben comme tu le dit, le film fait preuve d'une vraie austérité, tant dans la mise en scène, que dans la photo (au teins verdatres, assez blafards). Toutefois l'austérité et la rigueur ambiante ne constituent en aucun cas un défaut, puisque cela s'accorde a la perfection avec le sujet develloppé (le rapport aux morts). La chambre verte est d'ailleurs l'occassion de (re)découvrir un truffaut plutot grave, éloigné des films qui ont fait sa rennomée, et abordant les thèmes de l'amour, la mort, l'oubli, de manière assez inédite.
Truffaut y est d'une grande sobriété, laissant parfois apparaitre des écliars de violence sourde. Nathalie baye aussi est très bien. La fin transcende un peu cet immobilisme ambiant, apportant une certaine fougue romanesque.
Voila donc pour ce film macabre, atypique, mais réellement fascinant : une réussite de plus pour son auteur.

xxx

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twister
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Message par twister » ven. nov. 12, 2004 10:34 pm

vu hier, et contre toute attente, j'ai accroché !
bizarre, atypique !
merci la gueuze, tu es un laideron, mais tu es bien bonne !

ma collection : http://www.intervocative.com/dvdcollect ... /hellboy69

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Julien Davenne
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Message par Julien Davenne » dim. nov. 14, 2004 9:37 pm

Bon je suis obligé d'en parler :lol:

"La Chambre Verte" m'a donné l'impression de voir le film mythique que j'attendais de voir sur les thèmes du souvenir et du deuil qui me sont très cher. L'impression de voir le très grand film vers lequel pourrait en remonter beaucoup d'autre sur le ressassement. C'est une approche d'intimité avec la mort très différente de "Vertigo", mais il est dure de ne pas y penser un petit peu. Le personnage de Julien Davenne est le genre d'individu avec lequel s'exprime beaucoup de mes interrogations, et l'interprétation de Truffaut, qui s'éloigne de tout naturalisme, le rend encore plus vrai à mes yeux... J'ai rarement vu au cinéma un visage aussi impressionnant que le sien à la fin du film. Je dois avouer que j'en arrive de plus en plus à me demander sir le cinéma doit être ou non interprété par des acteurs professionnels. Il est vrai que je suis de plus en plus sensible à ce type d'interprétation, ou à celles que l'on voit chez Bresson. Par rapport à celà, Nathalie Baye est même obligé de suivre son tempo de jeu pour ne pas être en décalage.

La photo de Nestor Almendros excelle ici, tout comme les notes de Maurice Jaubert sont parfaitement en adéquation avec cette oeuvre de l'enfermement vraiment incontournable. Les scènes d'intérieur, de cimetierres, le passage du mannquein, la découverte de la chapelle et son illumination, sont autant de passage d'une profondeur bouleversante. Par aileurs, sans montrer vraiment 14/18, Truffaut y exprime le torrent de mort, de violence qu'elle a emmené, son changement dans la culture du monde... Les projections faîtes au petit garçon, c'est de la magnifique Histoire au cinéma.

Dans sa critique dans les Cahiers, Stephane Delorme disait que Spielberg avait fait avec "A.I" sa "Chambre Verte" et c'est tout à fait vrai (le passage du mannequin, tout le film de Spielberg semble s'en nourrir). Mais j'ai aussi pensé à "La Neige tombait sur les Cèdres" ou "Mission To Mars", un autre très grand film sur la mort et le deuil

6/6

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Message par Hrundi V. Bakshi » lun. nov. 15, 2004 5:44 pm

Chef-d'oeuvre absolu de tous les temps. 8)

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Re: "La chambre verte" (1978)

Message par Kevorkian » jeu. juin 24, 2010 9:25 pm

J'ai lu quelque part que La Chambre Verte fait partie des moins connus de Truffaut. Etonnant quand on voit à quel point le réalisateur s'est impliqué dans ce film, d'une telle sobriété (un seul décor pour filmer 3 lieux !) son interprétation, si elle n'est pas parfaite et loin des canons du jeu d'acteur, possède une fraîcheur et une sincérité que j'ai rarement vu au cinéma. Difficile de faire une oeuvre plus personnelle.
Et Truffaut fait honneur à la musique de Jaubert, il a affirmé qu'elle faisait la moitié du film.

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Re: "La chambre verte" (1978)

Message par DPG » mar. oct. 12, 2021 5:20 pm

Plus mitigé que mes camarades, même si ça reste un film à découvrir. J'en avais entendu parler récemment, dans une interview où quelqu'un évoquait Alain Delon, et disait qu'il vieillissait seul, avec ses souvenirs, ses disparus, et comparait Delon au perso de ce film. Cette idée m'a intrigué, et le film étant passé sur Arte il y a quelques mois, je l'ai enregistré pour me faire mon idée.

Le thème de la mort et du souvenir des morts est effectivement un thème fort, traité avec finesse et intelligence. Le film trouve le ton juste, rend certaines scènes vraiment touchantes, renvoie chacun à ses propres disparus, au rapport à tout ça. Alors oui, c'est terne (on n'est pas ds "Beetlejuice" ou "Coco" hein), mais l'ensemble est cohérent et fonctionne bien. Après, l'aspect austère très naturaliste du film peut en rebuter certains. Idem pour le "jeu" de Truffaut. Je l'ai toujours trouvé assez nul en tant qu'acteur, le pire souvenir étant "L'enfant sauvage". Bon, ici on pt dire que son "jeu" à côté de la plaque sert presque son personnage, vu que ce dernier vit en décalage d'à peu près tout ce qui l'entoure. Baye est très bien par contre. Au final, un film imparfait, mais intrigant, avec une vraie âme, en accord avec les thèmes traités. Je le reverrais pas 50 fois, mais ça mérite une vision, et je pense même que je serais curieux de le revoir d'ici quelques années.
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "

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