Dans les montagnes du Maine, une equipe de secours se fait massacrer par une creature inconnue. Quelques jour plus tard, un specialiste de l’environnement se voit proposer de se rendre dans la region pour y statuer sur une dispute entre indiens locaux et une usine a papier. Tres vite, son enquete se transformera en lutte pour la survie face aux horreurs qu’il rencontrera…
Les annees 70s furent une decennie marquee par le doute; doute politique (Watergate, affrontements verbaux—voire “muscles”—entre gauche et droite, militantisme et extremisme), troubles geopolitiques (Vietnam, guerre froide et guerres par procuration, menaces de guerre biologique, bacteriologique ou nucleaire) ou sociaux (emeutes dans des quartiers pauperises ou a for taux d’immigration, jeunesse en rupture de ses aines et de leurs valeurs, explosion (phantasmee ou veridicte) de la violence urbaine, radicalisation de certains mouvements sociaux), voire menaces liees directement a l’homme lui-meme (“bombe demographique”) ou a son action sur l’environnement (pollution et destruction de son habitat).
Les annees 70s furent ainsi egalement une annee de mise en doute a travers le prisme du cinema ou furent crystalise angoisses, phantasmes et espoirs de toute une generation.
A ce titre, l’ecologie ne fut pas ignoree; ecologie humaine (Z.P.G. (1972) ), revolte de la faune animale (Day of the Animals (1977) ) ou destruction de la faune vegetale (No Blade of Grass (1970) ).
Prophecy se situe ainsi dans la lignee des metrages mettant au coeur de son intrigue la destruction par l’homme de son environnement naturel et donc sa propre destruction.
Aux commandes, l’on retrouve John Frankenheimer (Birdman of Alcatraz (1962), The Train (1964), French Connection 2 (1972) ), plus specialise dans les films a suspens tendus ou les films d’action. Sa realisation reussit neanmoins a s’adapter sans problemes a ce recit aux tenants et aboutissants moins directs et plus “profonds” qu’a l’habitude, et parvient ainsi a batir un petit thriller eco-horrifique qui n’hesite pas de temps en temps parfois jouer (plutot bien) de ses “biceps”.
David Seltzer au scenario (Willy Wonka and the Chocolate Factory (1971), Omen (1976), Bird on a Wire (1990) ) parvient de son cote a une bonne mise en parallele entre l’histoire privee du couple-vedette et de sa peur de la mise au monde d’une nouvelle vie—peut-etre déjà contaminee—dans un environnement mis en peril…(a ce titre; l’idee des bebes-mutants, et que ce soit le couple qui s’en occupe est egalement bien amenee et exploitee).
A noter au passage, que Seltzer s’occupera de la “novelisation” du film.
Cote casting, excellente performances de Talia Shire (The Dunwich Horror (1970), The Godfather (1970), Rocky (1976) ), Robert Foxworth (The Devil’s Daughter (1973), The Questor Tapes (1974), Airport ’77 (1977) ) et Armand Assante (I, the Jury (1982), Jack the Ripper (1988), 1492: Conquest of Paradise (1992) )—et ce, meme s’il faut dire que ce dernier n’a absolument pas le “look” indien d’Amerique du Nord…GRIN.
Au final, le final reussi un equilibre (douteux au depart) entre exploitation horrifique et sensationaliste, considerations sociales et ecologiques sinceres et cinematograhie / jeux d’acteurs. (Meme si les dernieres scenes restent neanmoins nettement en-deca du reste du metrage!
)
A voir donc comme une solide serie B, qui loin d’etre anodine, pose certaines questions ou inquietudes qui meritent reponses…
Prophecy: 4.25 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.