Possession (Andrzej Zulawski) - 1981

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Dark Rod
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Possession (Andrzej Zulawski) - 1981

Message par Dark Rod » ven. nov. 26, 2004 1:33 pm

[Z1] Possession - Andrzej Zulawski (1981)

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A young woman left her family for an unspecified reason. The husband determines to find out the truth and starts following his wife. At first, he suspect a man is involved. But gradually, he finds out more and more strange behaviors and bizaared incidents that indicate something more than a possessed love affair.
Ce film, je l'ai découvert il y a de cela quelques années...Je fus dubitatif. En effet j'y ai entrevu un potentiel énorme mais mal exploité, où des scènes cultes cotoyaient un récite haché et presque incohérent. Un ovni pour les ovnis...et pour cause, la version disponible à l'époque durait 80 minutes et était amputée des 40 minutes de l'oeuvre originel de Zulawski...Pire, les 80 minutes restantes furent coupées et remaniées de façon incompréhensible sans que l'auteur n'eut mot à dire :evil:

Déjà entrevu en divx, je me suis rué sur l'offre alléchante de dvdpacific afin de colmater ma soif, en achetant la director's cut Z1 de 120 minutes. Il était temps de voir, pour la première fois en dvd, Possession.

Zulawski plante le décor dans une allemagne de l'ouest du début des années 80 où Mark (Sam Neill) revenant d'un voyage d'affaire, voit son retour mal perçu par sa femme Anna (Isabelle Adjani) qui semble avoir de plus en plus de mal à élever leur fils unique Bob. Le quotidien de ce couple sombre dans une démence sans précédent et nous entraine au delà de toute anticipation.

Presque 25 ans après, le film de Zulawski est toujours aussi fort et intemporel. Oui le mur de Berlin n'est plus, oui la décoration intérieur n'est plus de mise, mais qu'est ce que ce film reste contemporain dans sa vision du couple : ambiguités, doute, amour, passion, raison, haine et possession. Zulawski nous parle d'un couple en chute libre avec maestria, en mélangeant les genres. On fleurte avec le thriller, le drame-psychologique et l'épouvante. On s'enfonce dans l'horreur du couple jusqu'à la dernière minute, tout comme on le fit pour le vietnahm avec Apocalypse Now.

Possession cumule les scène cultes grace notamment au talent du réalisateur pour insuffler l'angoisse dans les scènes les plus banales d'un couple sur la mauvaise pente.
Il faut voir Sam Neill se balancer sur son rocking chair, les yeux grands ouverts ; Adjani se couper la gorge avec un couteau éléctrique ou donner un cour de balet limite S&M à des élèves ou bien encore implorer Jesus Christ dans une église... Je n'en dis pas plus pour vous laissez sur le carreau et je ne vous parlerai même pas de la scène du métro, qui à chaque fois me laisse pantois, tant l'interprétation est unique. Hallucinant :shock: Cette scène, à elle seule doit vous convaincre d'y jeter un oeil si vous restez sceptique. Elle fait partie de ces scènes que l'on oublie pas...celles que l'on oublie jamais.

Sam Neill joue ici son meilleur rôle à mon sens... On retrouve le même grand Sam Neill que dans Omen III, qu'il sauve, grace à sa prestation remarquable. Isabelle Adjani est méconnaissable et ce role lui valu le Prix d'interprétation féminine du 34 ème Festival de Cannes, le césar de la meilleure actrice et le "International Fantasy Film Award Best Actress".

Les plans sont de manière générale, magnifiques...les gros plans sur les visages troublants, notamment lors de l'utilisation de lentilles pour les yeux. Le sang sur le visage blanc nâcre d'Adajni est également sompteux.
Je ne dirais rien de plus pour ne pas gacher les surprises qui jonchent ce long métrage.

:arrow: Image : c'est loin d'être magnifique, notamment sur les plans clairs. Certains noirs manquent de contraste et on remarque quelques tâches par ci par là. Pas glups.

:arrow: Son : Un petit dolby digital des familles, qui de toute façon, ne sert pas à grand chose.

:arrow: Sous Titres : Aucun. Anglais pur et dur parlé par des français et des allemands. A noter que Sam Neill est le plus compréhensible de tous. A déconseiller à ceux qui ne matent par leurs films anglais sans ST, surtout pour une première découverte, les dialogues étant nombreux et importants.

:arrow: Interactivité : Trailers et Biographie

Possession mérite aujourd'hui sa place dans mon Top 5. Un film énorme, méconnu, mélangeant les genres avec subtilité et allant même s'identifier à une allégorie sur le couple. Quelques scènes prodigieusement cultes et des acteurs au firmament. Ce nouveau montage qui est en fait l'original, redonne ses lettres de noblesses à Possession. Eloignez les femmes et les enfants, serrez les dents et embarquez pour un allé sans retour.

Almost perfect - De l'épouvante psychologique subtile comme je l'adore ! : 9.5/10 Dark Rod Seal of Quality :twisted:

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Kerozene
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Message par Kerozene » ven. nov. 26, 2004 1:38 pm

J'adore, je ne vais pas m'étaler, mais je trouve ce film fascinant et surtout très beau.... Pas vu grand chose de Zulawski - d'ailleurs ses films récents ne m'intéressent pas plus que ça, mais ce qu'il a fait à cette époque est vraiment très bien.
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Message par kayman » ven. nov. 26, 2004 1:41 pm

Vu il y a une éternité et quelques souvenirs de scènes qui m'avaient mis très mal à l'aise, le tout baignant dans une hystérie totale. Ca date, mais c'est plutot bon signe, faudrait que je le revois.

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Message par orco » ven. nov. 26, 2004 1:45 pm

Pareil, moi aussi j'adore. Un film vraiment fascinant, presque surréaliste, et puis les prestations d'Adjani et Sam Neill sont vraiment hallucinantes. :shock:

J'attends la sortie d'un Z2...

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Message par Adam Sandler » ven. nov. 26, 2004 1:48 pm

vu il y'a très longtemps et aimé. Déjà je connais un peu Berlin et le père Zula a bien rendu l'atmosphère de cette ville assez moche. Puis j'ai acheté le Dvd qui n'est pas je crois un DC mais la version que l'on a vu en France car j'ai pas noté des différences mais peut être que ma mémoire me joue des tours car je l'avais pas vu depuis 10 ans. Et j'ai moins aimé. Disons que j'ai trouvé ca parfois trop lent. Mais y'a des scènes qui sont vraiment magnifique. J'adore la scène où le mec caresse Adjani contre le mur de l'appartement où elle cache son "amant". Elle a l'air paumé et soudain elle claque des talons. Et j'ai toujours adoré ce bruit et cette scène. Un truc fétichiste surement :D :D
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meltingman
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Message par meltingman » ven. nov. 26, 2004 2:15 pm

Vu en salles en 1981 sur les Champs Elysées avec ma tante, deux films à la suite "Elephant Man" et "Possession"... Dure journée pour les nerfs... Surtout à 14 ans... 8)

"Possession" est, comme tu le dis, le plus beau rôle de Neill et le meilleur d'Adjani (qui y jouent non pas un mais 2 rôles diamétralement opposés).

C'est aussi, pour moi, le meilleur Zulawski (et pourtant dieu sait si j'aime "L'important c'est d'aimer").

Une plongée en apnée de 2 heures, pendant lesquelles l'hystérie chère à Zulawski n'a jamais été aussi justifiée. Un film sur la perte, l'absence et la désintégration. Du monde (La visions des rues désertiques de Berlin fait froid dans le dos), de l'amour, du couple, de la maternité, de la foi et finalement de l'Homme au sens large. Et paradoxalement, le plan final, aboutissement total de la déchéance, se lit presque comme une délivrance pour les personnages, un happy-end en fait.

Comme tu le dis, ce film marque à jamais celui qui l'a vu. J'ai des visions incroyablement précise du film et certains dialogues me hantent depuis l'époque sans trop savoir pourquoi ("Je vois votre triangle", obsure...).

Zulawski a toujours dit être à la recherche de Dieu dans ses films. Dans "La femme publique", Dieu est une araignée dans un placard dont la porte n'en fini pas de s'ouvrir... Ici, l'idée de Dieu est partout, et suinte à chaque image. Il est derrière chaque personnage-pantin, dans tous les silences pesants, dans ces regards transis, dans l'horreur la plus abominable, il rend à l'humain sa place de pécheur martyre, pour mieux l'entrainer vers la lumière. L'accès à la pureté et au paradis (le magnifique plan final de la montée de l'escalier) passe par l'abandon, par la extermination de tout. En fait, pour moi, "Possession" est probablement le film le plus chrétien jamais réalisé.

Adjani s'est faite huée lors de la présentation du film à Cannes, et se faisait régulièrement traiter de tous les noms dans les magazines de l'époque. A la sortie du tournage, elle a entamée une thérapie qui a durée des années.
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Message par eric draven » ven. nov. 26, 2004 2:30 pm

Un film découvert il y a longtemps et j'en ai gardé un merveilleux souvenir.
Un film fabuleux et extraordinairement fort.. FIlm hystérique, symbolique.. Possession est un petit chef d'oeuvre d'étrangeté. Glauque, à souhait, renforcé par ses décors qui puent la tristesse, ce Berlin gris et desespéré.. Neil en effet y trouve son plus grd rôle ainsi qu'adjani, fabuleuse et meconnaissable. Toutes ses scenes sont inouies.. Adjani hurlante, bavante, en transe, se donnant à cette monstruosité tentaculaire..
Un film qui aujourd'hui n'a rien perdu de ses qualité ni sa force..
Film baroque, hysterique, spirituel, c un labyrinthe de questions que Zulawski met en scene, tentant à sa facon de definir le Bien, le Mal, Dieu pr des suites de scènes hallucinantes et symboliques.. Un film où tout est excés, violence et frenesie..
SUBLIME!

Eric adore!
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

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Message par Hrundi V. Bakshi » ven. nov. 26, 2004 2:35 pm

Jamais vu ce Zulawski pour cause de VOSTF introuvable mais j'aime beaucoup La Troisième partie de la nuit et évidemment L'Important, c'est d'aimer.

Mention à L'Amour Braque, la Fidélité et surtout au méconnu Chamanka.

Par contre, j'ai été déçu par Mes nuits sont plus belles que vos jours et surtout La Note bleue qui est chiantissime.

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meltingman
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Message par meltingman » ven. nov. 26, 2004 2:39 pm

Hrundi V. Bakshi a écrit :Chamanka

Oui tiens c'est vrai. Zulawski me gonfle depuis "L'amour braque" (inclu), parce que ça pue la recette vide de sens. Du coup, quand j'ai vu Chamanka" j'ai été agréablement surpris de retrouver un réalisateur en pleine possession ( :mrgreen: ) de ses moyens visuels et intellectuels. On n'est plus dans l'hystérie pour l'hystérie à tous prix.
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Dark Rod
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Message par Dark Rod » ven. nov. 26, 2004 2:43 pm

Serait-ce une unanimité ? En tout cas Possession le mérite.

Juste une remarque sur le passage ci-dessous avec quelques spoils.
meltingman a écrit : L'accès à la pureté et au paradis (le magnifique plan final de la montée de l'escalier) passe par l'abandon, par la extermination de tout. En fait, pour moi, "Possession" est probablement le film le plus chrétien jamais réalisé.
Le Sam Neill "nouveau" de la fin du long métrage, t'apparait-il comme pur ? Nourri de haine et de sang, cette créature est à mon sens un aboutissement démoniaque des sentiments humains les plus noirs. Il est parfait, beau, splendide, comme l'est le prince des Ténèbres. Rappel toi la scène finale lorsqu'il vient carilloner chez Adjani-Professeur et que l'enfant hurle "don't open!" "don't open", avant de se suicider... Y vois-tu l'arrivée d'un sauveur ? Mais peut-être parlais-tu du Sam Neill originel, qui lui, accède bel et bien à la rédemption via cette magnifique scène de montée des escaliers...

meltingman a écrit : Adjani s'est faite huée lors de la présentation du film à Cannes, et se faisait régulièrement traiter de tous les noms dans les magazines de l'époque. A la sortie du tournage, elle a entamée une thérapie qui a durée des années.
Interessant...
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Message par Hrundi V. Bakshi » ven. nov. 26, 2004 2:46 pm

meltingman a écrit :Oui tiens c'est vrai. Zulawski me gonfle depuis "L'amour braque" (inclu), parce que ça pue la recette vide de sens. Du coup, quand j'ai vu Chamanka" j'ai été agréablement surpris de retrouver un réalisateur en pleine possession ( :mrgreen: ) de ses moyens visuels et intellectuels. On n'est plus dans l'hystérie pour l'hystérie à tous prix.
J'ai vu L'Amour Braque il y a longtemps (je crois même que c'était mon premier Zulawski) et quelque chose me dit que je serais très déçu si je le revoyais. Une carrière en dents de scie en tout cas.

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Haribo
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Message par Haribo » ven. nov. 26, 2004 2:50 pm

Tout semble avoir été dit.
Je suis fan également.
Voilà.

cronos
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Re: Possession (Zulawski) - 1981

Message par cronos » ven. nov. 26, 2004 3:01 pm

Dark Rod a écrit : :arrow: Sous Titres : Aucun. Anglais pur et dur parlé par des français et des allemands. A noter que Sam Neill est le plus compréhensible de tous. A déconseiller à ceux qui ne matent par leurs films anglais sans ST, surtout pour une première découverte, les dialogues étant nombreux et importants.
c'est dispo en zone 3 coréen avec sta pour ceux qui ont du mal avec la langue parlée

Edit après vision: les sta sont horribles. "Loyalty" devient "Royalty", "Jesus" s'appelle "Dezit" (!) et la plupart des dialogues sont soit mal retranscrits, soit totalement dénués de sens :shock: .
Dernière modification par cronos le ven. déc. 17, 2004 11:49 pm, modifié 1 fois.

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Message par ennemi » ven. nov. 26, 2004 3:07 pm

Kerozene a écrit :J'adore, je ne vais pas m'étaler, mais je trouve ce film fascinant et surtout très beau.... Pas vu grand chose de Zulawski - d'ailleurs ses films récents ne m'intéressent pas plus que ça, mais ce qu'il a fait à cette époque est vraiment très bien.
je te conseille "l'important c'est d'aimer" extrêmement poisseux et glauque....une ambiance réellement malsaine
j'aime pas zulawski mais là dans ce film il y a quelquechose...
ne me remerciez pas, remerciez plutôt la science

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meltingman
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Message par meltingman » ven. nov. 26, 2004 3:12 pm

Dark Rod a écrit :Serait-ce une unanimité ? En tout cas Possession le mérite.

Juste une remarque sur le passage ci-dessous avec quelques spoils.
meltingman a écrit : L'accès à la pureté et au paradis (le magnifique plan final de la montée de l'escalier) passe par l'abandon, par la extermination de tout. En fait, pour moi, "Possession" est probablement le film le plus chrétien jamais réalisé.
Le Sam Neill "nouveau" de la fin du long métrage, t'apparait-il comme pur ? Nourri de haine et de sang, cette créature est à mon sens un aboutissement démoniaque des sentiments humains les plus noirs. Il est parfait, beau, splendide, comme l'est le prince des Ténèbres. Rappel toi la scène finale lorsqu'il vient carilloner chez Adjani-Professeur et que l'enfant hurle "don't open!" "don't open", avant de se suicider... Y vois-tu l'arrivée d'un sauveur ? Mais peut-être parlais-tu du Sam Neill originel, qui lui, accède bel et bien à la rédemption via cette magnifique scène de montée des escaliers...
C'est vrai que l'on peut aussi le voir comme ça.
Par contre je le ressens autrement. Pour moi, le "dieu" de Zulawski est une interprétation chrétienne poussée à l'extrème. En retournant l'idée du film, on peut considéré que Zulawski place d'emblé ses personnages en enfer. Dès lors, l'arrivée de l'"amant" s'offre comme une révélation pour Adjani. En s'abandonnant à lui, en sacrifiant jusqu'à son enfant, elle s'extirpe progressivement de son enfer pour accéder au paradis. Elle expie.
Neill, quant à lui, cherche à conserver, à protéger un couple dissout, une vie finie. C'est finalement lui le catalyseur de la folie qui s'empare d'Adjani. C'est à cause de lui si cette dernière sombre. C'est lui le mal... Je ne pense pas qu'il y est la moindre rédemption dans la mort du Neill original, mais plutot la libération d'une femme qui passe soudainement dans la lumière. C'est le coté chrétien dont je parle. La douleur. Adjani fait son chemin de croix. Elle s'auto-flagelle, se repend. Je n'ai pas la bible en tête mais Dieu n'est pas le moins sanguinaire qui soit. Ne demande-t-il pas (je ne sais plus à qui) de sacrifier son fils ?

Et le fils justement. Zulawski ne le montre jamais comme un symbole de pureté (ni le contraire d'ailleurs). Le gosse est aussi véléitaire que tous les protagonistes du film, Adjani exceptée. Il est donc lui aussi jugé. Et la phrase que tu cites peut très bien être comprise comme cela. le gamin SAIT qu'il va etre jugé et, logiquement, s'affole.

Alors oui je pense que le Neill nouveau est pur. Je pense qu'Adjani l'a voulu à l'image de celui qu'elle a un jour aimé. Il est le reflet de son amour pour un homme dont la carcasse déshumanisée git désormais au pied des escaliers.
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