La nuit des morts-vivants (1968) - George A. Romero

[miniwide]

Petite question, est-ce que par hasard l'un d'entre vous a vu le film en version colorisé ou dans sa version 3D (avec lunettes en carton hein) ?
Car je possède déjà le film en DVD et BR, et je me demande si ces versions ne mériteraient pas un petit achat...

[Romain]

Surtout pas la version 3D. C'est la même boite qui avait sorti la version LCD shutter glasses et le résultat était particulièrement dégueulasse... Alors imagine en anaglyphe!!!

[miniwide]

Ok merci, car par exemple j'avais acheté la version 3D de Nosfertu, et c'était étonnement réussi! Par contre la musique original avait été remplacée par un truc affreux, et des bruitages à la sims étaient ajoutés quand les personnages parlaient

[Romain]

Juste une photo de la copie DCP de NOTLD.

Assez agréable. le cadrage me parait identique au bluray.

[Cosmodog]

Quelqu’un sait quelle version HD de ce film est à privilégier ?
Un BR a conseiller ?
Merci

[DPG]

Si les options uniquement anglophones ne te dérangent pas, je crois que le Criterion (dispo aussi UK donc zone B) fait l'unanimité ?

[Cosmodog]

Si les options uniquement anglophones ne te dérangent pas, je crois que le Criterion (dispo aussi UK donc zone B) fait l'unanimité ?

Ah ok merci... et heu... si ça me dérange ?

[nyctalop]

Désolé pour le faux espoir. Quelqu'un aurait des news pour une éventuelle édition 4K en France ?

[Teurk le Sicaire]

J'ai un peu redécouvert le film lors de cette diffusion ciné, l'ayant vu la dernière fois il y a un paquet de temps. La Nuit des morts-vivants conserve ses atouts de série B efficace (l'irruption du fantastique est immédiate et quasi-naturaliste) qui pose les jalons du film moderne de zombies. Le cahier des charges est certes encore hésitant (les "ghoules" sont tantôt lentes, tantôt énergiques, et peuvent déjà utiliser des outils) mais j'ai bien aimé le rendu de leur avidité manuelle, tentant de saisir tout ce qu'elles peuvent, comme revenues à un réflexe néonatal de préhension (ou d'adultes autour d'un buffet lors d'une réception). La mise en tension des relations sociales au sein de la maison fixe le trope pour les décennies à venir et le choix de conclure sur le film sur des plans fixes est vraiment percutant.

Après, le film a ses côtés plus faiblards : les acteurs ne sont pas tous au top, avec une vibe très 50's que le noir et blanc accentue. L'explication science-fictionnelle (que j'avais totalement occultée) avec la sonde revenue radioactive de son exploration vénusienne invoquerait presque le souvenir de Plan 9 from outer space. L'absence d'emploi du 1er étage de la maison est étonnante dans la gestion de cette unité de lieu. Et s'il est difficile de reprocher au film son traitement de personnages féminins totalement inutiles (il y a bien une ébauche de quelque chose avec l'épouse qui tient tête à son mari mais sans aboutissement), je serais plus critique quant à la lecture anti-raciste du récit.

Celle-ci m'apparait vraiment être une interprétation a posteriori. Déjà, il semble confirmé par Romero que le personnage principal n'était pas pensé comme Noir dans le script et que ce sont des choix de compétences d'acteur qui ont amené à cette incarnation de Ben par Duane Jones (très bon, au demeurant). De plus, jamais aucun personnage ne fait référence à sa couleur de peau, qui n'est jamais un enjeu dans les conflits qui oppose la maisonnée, ce qui en devient presque étonnant au vu du contexte social américain de cette époque. Enfin, sa mort n'est pas non plus attribuable à ses origines ethniques ; j'y vois plutôt un joli gimmick de conclusion choc dont la portée dépasse finalement la question du racisme pour embrasser un fatalisme plus global, l'inéluctable échec de tous les efforts entrepris pour s'en sortir, fauché par l'absurdité du destin (bien aidé par une milice surarmée et son emploi aveugle de la violence... qui résout tout de même l'invasion zombie en 24h !).

Certes, ce n'est pas parce qu'un sous-texte de cet enjeu n'était pas conscientisé à l'époque qu'il ne peut pas faire actuellement écho à ces problématiques devenues plus visibles dans l'espace public (c'est bel et bien un équivalent de policier qui abat un Noir pour de mauvaises raisons) mais attention tout de même à ne pas surintellectualiser le film au-delà de son propos. Quitte à se recentrer sur un autre de son intérêt : montrer des morts-vivants manger de la tripaille.

[DPG]

Entre temps, signalons pr les étourdis que le film est sorti ds un très beau UHD en France