Viva la muerte ... tua ! / Et viva la révolution ! - Duccio Tessari (1971)

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manuma
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Viva la muerte ... tua ! / Et viva la révolution ! - Duccio Tessari (1971)

Message par manuma » jeu. mai 29, 2008 11:07 pm

Dmitri Orlowsky, aventurier à la gâchette facile se prétendant prince russe, Max Lozoya, bandit de petite envergure aspirant révolutionnaire et Mary O’Donnell, journaliste irlandaise très impliquée dans toutes les causes révolutionnaires, sont à la recherche d’un trésor enterré au nord du Mexique.

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Brièvement évoqué sur le thread consacré au Companeros de Corbucci, Et viva la révolution est le dernier authentique western spaghetti de Duccio Tessari, valeur sûre du bis italien connu chez nous pour avoir diriger Delon dans 2 bons petits films : Les Grands fusils et Zorro.

S’il l’on parle ici beaucoup de révolution – Mexicaine pour être plus précis – la trame de cette aventure picaresque n’a en revanche rien de révolutionnaire. Disons qu’il s’agit d’un croisement scénaristique facile entre Le bon, la brute et le truand et Il était une fois la révolution. Pas de grosse surprise non plus à attendre de l’interprétation : Franco Nero y joue les héros flegmatiques et cynique, Elie Wallach les bandits mexicains pas très futés et, côté bad guys, on n’échappe pas à Eduardo Fajardo, dans son énième rôle d’officiel cruel (ici en général mexicain). Seule Lynn Redgrave (sœur de Vanessa, alors mariée à Franco Nero si je ne me trompe pas) vient apporter un peu de sang neuf à ce casting certes poids lourd dans le genre mais exploité sans génie, dans une prestation de mégère / journaliste révolutionnaire plutôt amusante ... à condition d’aimer ce type de cabotinage sympathique.

En fait, le plus singulier là-dedans, c’est le ton adopté par Tessari. Difficile de dire s’il s’agit d’une preuve du je-m’en-foutisme supposé de son auteur (décrit un jour par son pote Di Leo comme une talentueuse feignasse) ou une volonté délibérée de sa part de varier les plaisirs, mais humour potache et action violente cohabitent de façon assez anarchique tout au long du film. Venant déstabiliser un peu plus le spectateur, quelques séquences jouent également avec succès la carte de l’émotion (SPOILER Lozoya pleurant sa femme et son fils morts SPOILER). Et comme tout cela est filmé avec un certain panache – on a même droit à un plan aérien, me semble t'il – et fait preuve par moment d’une certaine ambition dans son discours politique satirique – voir la séquence mordante où Lozaya, galvanisé par la foule, s’improvise orateur révolutionnaire – on en vient rapidement à regretter que Tessari n’ait pas pris son sujet un peu plus au sérieux.

Pas désagréable du tout mais décevant donc.
Dernière modification par manuma le jeu. juin 26, 2008 11:29 pm, modifié 1 fois.

Algor
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Re: Viva la muerte ... tua ! - Duccio Tessari (1971)

Message par Algor » mer. juin 25, 2008 4:51 am

Un peu le même sentiment que ci-haut: un scénar qui pompe les idées des autres avec un humour trop faible pour arriver à faire passer la pillule!
Un plat spaghetti avec trop de sauce vedettes qui cache le manque de pâte! :mrgreen: Pas désagréable, mais on reste sur sa faim!
Tessari a fait mieux avec beaucoup moins: Les Titans ou Le Retour de Ringo!

À noter la présence toute rigide de Horst Janson, ex Capitaine Kronos tueur de vampires!

Manolito
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Re: Viva la muerte ... tua ! / Et viva la révolution ! - Duccio Tessari (1971)

Message par Manolito » sam. oct. 02, 2021 9:18 am

Vu sur le replay d'Action qui le propose très régulièrement, mais dans son montage d'1H33 auquel il manque une quinzaine de minutes, avec des coupes très visibles par endroit (plutôt sur la première heure pour moi).

Et un petit western pas désagréable, sorte de courroie de transmission entre le pastiche à la Leone et la comédie du genre Terence Hill. Le film souffre effectivement d'hésiter, avec parfois des calembours salaces vraiment faciles et parfois des moments durs, de l'action violente.

Son duo de Stars brille quand même, même si la direction d'acteurs n'est pas du niveau de Leone, Wallach reprenant ici un personnage pratiquement calqué sur Tuco du "Bon, la brute et le truand", à l'évidence en moins réussi. Néanmoins, les personnages sont hauts en couleurs, avec Nero en prince russe capitaliste s'exclamant "je vais pouvoir m'acheter une centaine d'esclaves quand je rentrerai en Russie" lorsqu'il met la main sur un tas d'or ! Et armé d'un revolver automatique qui lui donne l'avantage sur ses ennemis. Horst Janson a une bonne présence de méchant, avec le détails bis qui va bien : suite à une blessure, il doit porter en permanence un corset-armure des plus inconfortables ! Mais il est un peu sous-exploité...

La dernière demi-heure est vraiment bien enlevée, en particulier la révolution dans une ville mexicaine le jour de la fête des morts, explosive et énergique. Les moyens financiers ne sont pas ceux d'un Leone, mais sont loin de faire fauché, il y a des décors variés, de la figuration, une direction artistique qui fonctionne. Un film bancal, trop précipité, qui ressemble un peu trop à ses modèles (avec parfois même des lignes de dialogues reprises des Leone), mais exécuté avec un bon savoir-faire. Sympa !

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