L'homme de la loi de Michael Winner -1970-
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L'homme de la loi de Michael Winner -1970-
Une bande de cow-boys désœuvrés terminent une soirée bien arrosée en tuant accidentelement un habitant du village. Il n’en faudra pas plus , pour qu’un shérif incorruptible pointe le bout de son étoile…….
Un film un peu à part dans le paysage très chevaleresque du western ricain. Réalisé en 1970, soit pratiquement à la toute fin du genre, L’ Homme de la loi est à la croisée du western ricain le plus classique( shérif sauvant veuf et orphelin ) et du spagh italien le plus ambigu et violent. Présentant au premier abord une intrigue ultra classique de Shérif ultra hiératique incorruptible , en charge de coincer une bande de voyous, le film module progressivement son intrigue et casse les clichés du genre pour tirer vers l’ambiguïté, et diviser les points de vu. Burt Lancaster, un brin bouffi, traîne son charisme d’ours mal léché en accomplissant une mission pratiquement identifiée par Winner , comme d’ordre divine. En quelque sorte le message passé semble prôner , la justice immanente comme seule justice des hommes.
Voilà un western au déroulement peu commun qui soulève quelques interrogations.Interessant.
J'aime beaucoup ce film de Winner. Déjà la distribution assure un max (le trio Lancaster - Ryan - Lee J. Cobb, mais aussi Robert Duvall, Sheree North, Albert Salmi, Richard Jordan). Ensuite je me régale en écoutant la musique de Jerry Fielding - l'une partitions les plus accessibles de ce compositeur, qui mélange brillamment des thèmes westerniens type americana à des rythmiques un peu jazz. Et puis le scénario n'est pas mal non plus, proposant en filigrane d'une intrigue classique mais solide quelques réflexions intéressantes sur la justice personnelle et les milices privées vs la Loi (un sujet qui intéresse bien le père Winner apparemment). Enfin, j'accroche beaucoup à cette fin très noire, cruelle même, et assez ambiguë.
Un cran en dessous des collines de la terreur mais néanmoins très bon.
Western très étonnant puisque réflexion sur la justice et ses dérives, il convient de le voir afin de le comparer au "justicier dans la ville", on pourra presque y voir son pendant de gauche, et quoiqu'il en soit, opposer les deux films ne fera qu'accentuer l'ambigüité du propos de Winner et je le trouve en cela fort intéressant. On pourra également retenir une influence assez importante du western spaghetti et de Peckinpah - en passant, on ne peut pas trop dire que 1970 soit la fin du genre, mais plutôt de la fin du genre dans sa forme classique, mais là je pinaille - En tout cas les acteurs y livrent une performance assez stupéfiante. Et j'adore Lee J Cobb
Et comme manuma, je dirai qu'on y trouve en plus une formidable partition de Jerry Fielding. Un film bien trop méconnu qui mérite d'être découvert.
Et comme manuma, je dirai qu'on y trouve en plus une formidable partition de Jerry Fielding. Un film bien trop méconnu qui mérite d'être découvert.
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L'homme de la loi de Michael Winner -1970-
Un western techniquement de bonne facture, avec une belle réalisation de Cinéma de Michael Winner, une belle photo, une belle direction artistique et une musique intéressante, et puis bien sûr le trio de Stars Burt Lancaster-Robert Ryan-Lee J. Cobb. Un western placé sous le signe de la violence sanglante, avec des duels secs, mais toujours riches en jets d'hémoglobines hérités de "La horde sauvage".
Le personnage de l'homme de loi, incarné par Burt Lancaster, est pour le moins ambigu, véritable machine à tuer, obsédé par les "règles". Et si au départ, il a la sympathie du spectateur, la fin le dépeint de manière bien moins claire. Le métrage recoupe alors des thèmes chers au sur-western des années 50 : l'héritage de la violence qui colle à la peau et éloigne immanquablement d'une vie normale et heureuse ("L'homme des vallées perdues" de George Stevens), la légende de l'ouest que tous les pieds-tendres veulent affronter en duel ("La cible humaine" de Henry King) et le justicier qui se confronte à la lâcheté d'une ville entière ("Le train sifflera trois fois"). Je vois plus dans "L'homme de la loi" un rattachement à ce cinéma et au Film Noir qu'une descendance du western spaghetti.
Après, il y a quand même des faiblesses : Lancaster est un brin hiératique, presque robotique dans sa façon, certes toujours impeccable, d'incarner son personnage. Le personnage incarné par Robert Ryan me semble plus finement interprété. La fin rame un peu, lorque Madox retrouve sa vieille flamme et est tenté un temps d'abandonner son sacerdoce macabre. Et le final sanglant ne m'a pas totalement convaincu.
Cela dit, un western intéressant, correct, à la forme attrayante et au star power séduisant.
Vu sur My Canal/ Ciné+.