Cinq ans après la fin de la guerre de Sécession, quelque part dans les montagnes enneigées de l'Ouest américain, un homme solitaire, Gideon, est soudain victime d'une attaque en règle. Des coups de feu éclatent et, s'il est assez vif pour échapper à la mort, il est tout de même touché à l'épaule. Abandonnant tout, il prend la fuite. Cette attaque, il la doit à Carver, colonel yankee, prêt à tout pour avoir sa peau. Une très longue traque s'engage...
Un inédit au générique fort intéressant puisque rassemblant une bande d’acteurs très capables lorsque bien employés (Pierce Brosnan, Liam Neeson, Michael Wincott, le vétéran Ed Lauter, Kevin J. O’Connor) et, côté technique, quelques grosses pointures du moment comme le directeur de la photo John Toll (La Ligne rouge) et le monteur Conrad Buff (Titanic). Le CV de son géniteur David Von Ancken est peut-être moins éloquent mais, à défaut, il renforce l’aspect intriguant de ce projet.
Le film démarre bien. 20 minutes d’action virile, sans blabla, dans de magnifiques décors naturels. On sent une volonté de retrouver le souffle (à sa façon) épique du western « naturaliste » des années 70 (Le convoi sauvage de Sarafian, Jeremiah Johnson de Pollack ou L’apache de William A. Graham), avec, à travers certains aspects de l’intrigue, un peu du classicisme humaniste de The Outlaw Josey Wales. Dans les intentions c’est donc du tout bon. Et le résultat n’a au final rien de déshonorant. Les extérieurs sont superbes, l’interprétation est impeccable, dans les premiers comme seconds rôles, le rythme assez posé de cette course-poursuite plutôt séduisant, en adéquation avec le cinéma légèrement contemplatif auquel Von Ancken semble vouloir se référer, et le film nous réserve un final assez surprenant, ouvert à l’interprétation, à la lisière du fantastique.
Maintenant, il est clair que comparé aux titres cités plus haut, Seraphim falls ne fait pas le poids. La progression dramatique très linéaire de cette intrigue finalement assez simpliste (ou, en tout cas, déjà vue et revue), la musique passe-partout de Harry Gregson-Williams ou la mise en scène sans trop de personnalité de Van Ancken sont autant d’écueils ôtant au film tout espoir de rivaliser avec ses glorieux aînés. Pas mauvais, mais plus appliqué que vraiment inspiré en résumé.