Dmitri Orlowsky, aventurier à la gâchette facile se prétendant prince russe, Max Lozoya, bandit de petite envergure aspirant révolutionnaire et Mary O’Donnell, journaliste irlandaise très impliquée dans toutes les causes révolutionnaires, sont à la recherche d’un trésor enterré au nord du Mexique.
Brièvement évoqué sur le thread consacré au Companeros de Corbucci, Et viva la révolution est le dernier authentique western spaghetti de Duccio Tessari, valeur sûre du bis italien connu chez nous pour avoir diriger Delon dans 2 bons petits films : Les Grands fusils et Zorro.
S’il l’on parle ici beaucoup de révolution – Mexicaine pour être plus précis – la trame de cette aventure picaresque n’a en revanche rien de révolutionnaire. Disons qu’il s’agit d’un croisement scénaristique facile entre Le bon, la brute et le truand et Il était une fois la révolution. Pas de grosse surprise non plus à attendre de l’interprétation : Franco Nero y joue les héros flegmatiques et cynique, Elie Wallach les bandits mexicains pas très futés et, côté bad guys, on n’échappe pas à Eduardo Fajardo, dans son énième rôle d’officiel cruel (ici en général mexicain). Seule Lynn Redgrave (sœur de Vanessa, alors mariée à Franco Nero si je ne me trompe pas) vient apporter un peu de sang neuf à ce casting certes poids lourd dans le genre mais exploité sans génie, dans une prestation de mégère / journaliste révolutionnaire plutôt amusante ... à condition d’aimer ce type de cabotinage sympathique.
En fait, le plus singulier là-dedans, c’est le ton adopté par Tessari. Difficile de dire s’il s’agit d’une preuve du je-m’en-foutisme supposé de son auteur (décrit un jour par son pote Di Leo comme une talentueuse feignasse) ou une volonté délibérée de sa part de varier les plaisirs, mais humour potache et action violente cohabitent de façon assez anarchique tout au long du film. Venant déstabiliser un peu plus le spectateur, quelques séquences jouent également avec succès la carte de l’émotion (SPOILER Lozoya pleurant sa femme et son fils morts SPOILER). Et comme tout cela est filmé avec un certain panache – on a même droit à un plan aérien, me semble t'il – et fait preuve par moment d’une certaine ambition dans son discours politique satirique – voir la séquence mordante où Lozaya, galvanisé par la foule, s’improvise orateur révolutionnaire – on en vient rapidement à regretter que Tessari n’ait pas pris son sujet un peu plus au sérieux.
Pas désagréable du tout mais décevant donc.