Le colt du révérend - Leon Klimovsky (1970)

[savoy1]

Au vu du titre et de la mise en place de l’intrigue : un ancien chasseur de primes devenu prêtre (Guy Madison) revient dans une ville qui ne le connaît que trop, afin d’y construire une église, on s’attendait vraiment à une histoire du style « nettoyage en règle d’un lieu de perdition ». Or il n’en est rien, et l’on bifurque rapidement vers le film de « siège ». Le prêtre et les membres d’un convoi qu’il a sauvé d’une fusillade se retrouvent alors dans un fort abandonné en plein désert, les brigands attendant non loin que le soleil de plomb et la soif fassent leur office.

C’est donc parti pour une très sympathique série B, avec tous les clichés d’usage. Deux groupes aux personnalités bien tranchées, chacun des caractères, du joueur au peone, suffisamment bien étudié pour apporter à un moment ou un autre sa pierre à l’édifice des rebondissements. Une romance à l’eau de rose entre les deux jouvenceaux du casting. Un brin d’humour lourdaud via un Ecossais en kilt (celui-ci, on le voit venir de loin). Du flash-back traumatique accompagné de sons de cloche. Et de la tension, et de la traîtrise. Le tout bien sûr saupoudré de quelques sermons assurés par notre révérend, personnage finalement au même niveau que les autres.
Reste un défaut du scénario, le shérif (Richard Harrison), posé comme important pendant le premier quart du métrage, qui disparaît ensuite pour ne réapparaître qu'en toute fin. Alors que son nom est premier au générique, juste un moyen pour un acteur « prestigieux » de cautionner une oeuvre de série ?

Côté artistique, on est face à un travail bien emballé, sans chichis de mise en scène.

Au final un petit récit feuilletonesque qui se suit avec plaisir, le sourire complice aux lèvres.

Découvert dans une copie lumineuse sur la tv d'Orange.

[manuma]

D'après IMBD, ce Reverendo colt n'aurait pas été tourné en Klimovsky, mais par son producteur Marino Girolami ...

Je ne sais pas ce qu'il en est vraiment mais, étant donné l’affligeante pauvreté de la mise en scène, la question de cette paternité ne revêt pas à mon sens un caractère essentiel. Disons juste que, en ce qui me concerne et au regard des autres travaux que je connais de lui, j’aurais spontanément envie de faire endosser la responsabilité de celle-ci à Klimovsky.

Quant au scénario, il aurait pu être intéressant avec sa proposition de justicier pasteur travaillant ses adversaires à la bonne parole en lieu et place du pistolet. Malheureusement, les auteurs ne parviennent jamais à faire de l’apathie forcée de leur personnage principal un enjeu stimulant au sein du récit. Cet atout n’est donc pas exploité et Klimovsky (ou Girolami) se contente de nous proposer une classique – et souvent lénifiante, dans le ton - histoire de convoi assiégé.

Pas franchement ennuyeux à suivre – le récit s’avère suffisamment fourni en rebondissements pour nous épargner ce désagrément – mais certainement ultra mineur dans le genre spaghetti.