Une traînée de poudre... les pistoleros arrivent - A. Ascott (1971)

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savoy1
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Une traînée de poudre... les pistoleros arrivent - A. Ascott (1971)

Message par savoy1 » jeu. janv. 06, 2011 12:09 am

Réputé comme étant le meilleur Sartana, ce western de Giuliano Carnimeo (1971) paraît aujourd’hui bien décevant.
Son sujet prétexte, la recherche d’un trésor planqué dans une ville, le fait lorgner du côté des Sabata de Parolini, mais la classe en moins. De par la posture du héros déjà, figure assez neutre. De par son filmage scope ensuite, privilégiant une caméra à l’épaule assez heurtée, au détriment de cadres posés et travaillés à la Castellari.
Un scénario prétexte donc, mais ce n’est pas ça qui est gênant, on est après tout friand de ce genre pour cette raison aussi. Mais ici, après le démarrage accrocheur de rigueur, les scènes se succèdent sans réel liant ni progression dramatique dans un premier temps. Le but étant de présenter un maximum de personnages impliqués dans la course au pécule, de façon bien mécanique. Le dernier tiers se rattrape quand tous les protagonistes sont mis en présence. Mais tout cela manque d’une atmosphère vraiment marquante, de séquences authentiquement pittoresques (le petit automate flingueur et explosif ? désolé, c'est ridicule). Et même la séquence tant attendue de l’orgue achève de décevoir, la faute à un découpage hyper basique. Ce n’est pas en alternant plans de fûts pétaradants et de types tombant dans tous les sens qu’on arrive à reproduire la frénésie communicative des mitraillages corbucciens.
Mais là où ça pêche vraiment, c’est côté acteurs. Enormément de personnages interprétés par des visages peu ou pas connus, la plupart du temps assez mauvais pour tout ce qui est second plan, mexicains comme représentants de l'ordre. Ils sont de plus desservis par des dialogues crétins (échange entre deux tueurs : « -Tu m’as tiré dessus !, -Désolé, j’ai pas fait exprès ! »). La vf n’arrange pas les choses, on n’est plus dans les critères de qualité propres aux bandes de la fin des 60’s, mais proche des post-synchros qui séviront par la suite chez Jacques Leitienne et feront les beaux jours du duo Lino Banfi – Alvaro Vitali.

Voilà, la vision tardive et l’attente immodérée de ce film l’auront desservi, victime des innombrables comparaisons qu’il aura suscitées dans mon esprit.

Dernière anecdote croustillante. Premières images du film : trois types qui tombent et un plan sur Sartana le colt à la main, carton du titre. « Merde, la copie de la Cinémathèque est en mauvais état, on a perdu la séquence pré-générique. » Le-dit générique se déroule ensuite sur la chevauchée du héros, accompagné des trois cadavres entassés sur une monture. La scène suivante voit débarquer notre personnage seul ( !) dans une rue, face à trois cow-boys brutalisant une femme. Vous faîtes le lien ??? La copie présentée avait démarré par une belle inversion de séquences, nouvel avatar du couper-coller cher à nos salles double-programme. Montage d’origine pour la France ? ou propre à cette bobine en particulier ? Les mystères de la distribution …

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