The Deserter - Burt Kennedy (1971)

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manuma
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The Deserter - Burt Kennedy (1971)

Message par manuma » dim. mai 01, 2011 7:54 pm

1866, Victor Kaleb, capitaine l’US Cavalery, déserte après le massacre de sa femme par les indiens, qu’il impute directement à l’incompétence de ses supérieurs. Amnistié, il est chargé par l'armée de mener une expédition punitive contre un chef apache en territoire mexicain. On lui confie pour cela une dizaine d'hommes qu’il va devoir familiariser avec les techniques de combat apache et le maniement des explosifs.

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Plus qu’un western du spécialiste Burt Kennedy (son onzième au poste de réalisateur), The Deserter est avant tout une production Dino De Laurentiis, dans laquelle on retrouve le goût du nabab italien pour les distributions cosmopolites « comme on en fait plus », ainsi que son penchant pour les sujets à la mode – ici une sorte de décalque westernien des Douze Salopards – habilement remis au goût du jour. Ainsi, petite subtilité, dans ce Deserter ce n’est plus un officier by-the-book qui est chargé de mener à bien une mission suicide en compagnie d’une bande de psycho mais un ex-militaire déserteur, un rien frappadingue depuis le massacre de sa famille, à qui l’on confie la tâche de transformer de braves soldats (dont un aumônier !) en bêtes de guerre zélés afin de mener un raid impossible en territoire mexicain squatté par les apaches.

Pour être franc, The Deserter n’est pas une totale réussite. En termes de résultat, il me fait penser à une autre production westernienne de De Laurentiis de la même décennie, The White buffalo, tout aussi généreuse et intéressante dans son concept, délivrant du grand spectacle et de l’atmosphère tout en proposant des personnages et situations sortant du tout-venant, mais au final trop bigarrée, trop écartelé entre ses aspirations commerciales et son ambition cinématographique pour fonctionner correctement.

Les idées intéressantes ne manquent toutefois pas dans ce script de Clair Huffaker, spécialiste du western qui avait déjà collaboré avec Burt Kennedy 4 ans auparavant sur son très agréable War wagon. Et l’on a guère de mal à imaginer à l’origine une intrigue beaucoup plus sombre et torturée que celle que nous offre le film à l’arrivée. On regrettera ainsi que le trauma du personnage principal ne soit exploité qu’aussi superficiellement et que l’ambiguïté de bon nombre de situations, à commencer par le périple central – la cavalerie américaine partant incognito massacrer des apaches – ne débouche sur aucune véritable réflexion.

Et puis il y a The point noir du film : la prestation de Bekim Fehmiu. Dans le genre rouleur de mécanique constipé, le bougre pourrait donner des leçons à Seagal. Attention, lorsque que ce dernier cause, prière de la fermer et de l’écouter, car, à en juger par le ton menaçant qu’il emploie et les regards glacials qu’il lance sur chacune de ses répliques, la messe est pliée et mieux vaut ne pas s’aviser d'ajouter quoi que soit à ce qu’il vient dire. Fehmiu, la nuance, ce n’est pas son truc, et le film en souffre pas mal. Fort heureusement, le reste de la distribution est un vrai plaisir de cinéphile, amateur ou non de western.

Enfin, côté réalisation, Burt Kennedy se montre plutôt bien inspiré ici. Il exploite notamment avec un flair visuel certain de chouettes paysages espagnols désertiques (l’introduction, le passage avec le cheval suspendu dans les airs). Un travail dynamique, porteur d’une jolie atmosphère de sueur et de poudre qui déçoit seulement un chouia dans la séquence de l’assaut final, un peu étriquée, sentant le studio.

Titre français : Les Dynamiteros. Sorti toutefois en VHS, au milieu des années 80, sous le titre Le Déserteur.

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