Sentenza di Morte - Mario Lanfranchi (1967)

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Superwonderscope
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Sentenza di Morte - Mario Lanfranchi (1967)

Message par Superwonderscope » dim. oct. 14, 2012 6:40 pm

VF : Sentence de Mort (ou Death Sentence en anglais)

Cash (Robin Clarke) souhaite se venger de l'assassinat de frère Vincent, tué par 4 hommes : Richard Conte, Adolfo Celi, Enrico Maria Salerno et Tomas Milian. Il les tuera tous.

Image

Western un peu particulier, à l'atmosphère théâtrale, presque sépulcrale. Qui masque un scénario assez banal, et surtout qui manque de liant. L'écriture est lâche, mécanique, et les quatre épisodes de chaque tueur poursuivi font office de "sketch" indépendant les uns des autres, vaguement lié par un fil rouge qui est la vengeance.
Les personnages féminins sont complètement transparents et ne servent à rien. Elles apparaissent comme par magie dans la narration, pour disparaitre aussitôt. Très curieux.

Le meilleur reste la mise en image; C'est splendide! Une utilisation de la profondeur de champ comme expérimentation visuelle. énormément de détails au premier, deuxième et troisième plan. Magnifiques travellings circulaires, plans travaillés aux quatre coins de l'écran, superbe photographie de nuit comme de jour... Lanfranchi met clairement à l'ouvrage son passé de metteur en scène d'opéras. Il existe une maestria visuelle indéniable. Chaque épisode possède sa propre logique, son propre look. ET les mises à mort appuyant sur ce côté très tragédie grecque. Voir l'agonie de Richard Conte près de sa croix, la violence religieuse d'Adolfo Celi, sorte de prédicateur fou tuant au nom de dieu (une pointe d'anticléricalisme, une fois n'est pas coutume) et celle de Tomas Milian, albinos hystérique, dont l'ambiance rappelle le gothique italien (voir Clarke sortir d'une tombe tel un mort vivant au milieu d'un église en ruine, bardées de croix à moitié à terre).

Robin Clarke (ex d'Ali McGraw et héros d'Inséminoid :D ), est plaisant à voir jouer. Parfait cliché du héros buriné blondinet aux yeux bleus. Milian en fait des caisses, as usual, dans un roll d'albinos vêtu de blanc (détail : il s'est meme teint les sourcils en blanc!). C'est Celi qui s'en sort le mieux, drapé de noir dans une folie meurtrière morbide.

La musique de Gianni Ferio est elle par contre excellente. mélange de jazz, percussions et accents de western par quelques touches. un décalage bienvenu dans la plupart des scènes. On reconnaît le style de Ferrio, qui peut se retrouver sur Una farfalla con le ali insanguinate, entre autres.

Au final, un scénario archi-rebattu, mal écrit et bancal. Comme s'il se moquait de cette histoire de vengeance pour mieux se concentrer sur son souhait d'expérimenter les jeux de regard, de cènes, de costumes et de violence opérative. le film se rattrape par un visuel utilisant au mieux le format Techsnicope et doté d'une ampleur que le western italien manquait cruellement par moments.

Bonsus du dvd français Seven 7
2,35:1 et 16/9. Copie à la définition agréable, mais avec des détails superbes sur les gros plans. Lumineux, précis : de la très belle ouvrage. :
interview de Tomas Milian "quand Lanfranchi entrait sur le plateau, c'était comme s'il marchait sur de la merde"
interview de Lanfranchi, au diapason de son oeuvre (très "théâtral")
film annonce

durée : 1h28

le dictionnaire italien sur le western spaghetti de Marco Giusti indique que le film ne marcha pas très bien, assez mal distribué. Et il indique deux versions : 1h22 pour la Grande Bretagne et 1h38 pour l'Italie. Le génériques st ici en anglais, avec une version doublée italienne de 88 mn. L'impression de voir certaines scènes comme sorties d'ailleurs enfoncent cette impression que de morceaux manquent à l'ensemble. Des ellipses plus que curieuses (comme la mort de la jeune fille dans l'épisode avec Enrico Maria salerno) , par ailleurs.
Manquerait-il quelques minutes à cette version?

il existe un dvd allemand (qui s'appelle "Django - Unbarmherzig wie die Sonne", d'une durée annoncée de 90mn, avec en plus un commentaire en anglais de Lanfranchi.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?

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