Un homme nommé Apocalypse Joe - Leopoldo Savona (1971)

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savoy1
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Un homme nommé Apocalypse Joe - Leopoldo Savona (1971)

Message par savoy1 » dim. oct. 14, 2012 10:27 pm

Une énième histoire de justicier taciturne, ici un héritier spolié de la mine de son oncle, seul contre tous, dans une ville sous la coupe d'un propriétaire sans pitié et d'une administration corrompue. Et l'éternelle question de se poser : pourquoi le héros ne se fait-il pas justice à la première exaction dont il est le témoin ? Pourquoi le méchant n'appuie-t-il pas sur la détente, alors que ses sbires viennent de passer à tabac le gêneur ?
Cela nous éviterait les sempiternels allers-retours entre les rues de la cité et le domaine minier, mouvements métronomiques coûtumiers de ce genre d'intrigue.

Oui mais voilà, si cela était, cela nous priverait d'un spectacle pour le moins dynamique. Car entre humour et noirceur, le réalisateur et ses comédiens ne ménagent pas leur peine pour assurer un rythme soutenu. Grosses bastons, menaces de mort et clins d'oeil se succèdent ainsi sans faiblir.
Anthony Steffen, toujours à la limite de l'impassibilité, nous gratifie ici de quelques acrobaties et maints déguisements. En vieil ivrogne ou en moine, en mère de famille (!) ou en viking (!!), il ne laisse pas de nous surprendre agréablement. Il assure ainsi bagarres et fusillades avec entrain.
Et en parlant de fusillades, je n'ai pas consulté ma montre, mais l'affrontement final dure au bas mot au moins vingt bonnes minutes. Un véritable massacre, qui virerait presque au trop-plein. Le moindre recoin du décor, la moindre situation, fût-elle grotesque (voir le landau bourré de dynamite fumante confié à un tueur en pleine action), sont mis à contribution pour assurer le maximum de dégats. Une infinie variétés de mises à mort, entre sadisme et facéties. Si ce n'est pas de la justice expéditive ... A prendre au premier degré, c'en serait même inquiétant. Mais on est bien devant ce baroque revendiqué par le western italo-espagnol.

Et puis n'oublions pas la cavalcade de la "horde sauvage", au son de la musique de Bruno Nicolai. En cinémascope sur grand écran, ça fait toujours son effet.

Voilà donc une série B qui n'aura certainement pas marqué son temps, scénario minimaliste et répétitif oblige. Mais aujourd'hui, devant un public complice et enjoué, le spectacle assure un maximum, réminiscence d'un artisanat décidemment perdu.

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