Poker d'as pour Django - Roberto B. Montero (1967)

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savoy1
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Poker d'as pour Django - Roberto B. Montero (1967)

Message par savoy1 » dim. févr. 03, 2013 2:43 pm

Pas de tripot à l'horizon. Pas plus de Django (quoique la magie d'une post-synchro puisse tout arranger le temps d'une réplique !). Mais un authentique film de hold-up.
Quelle découverte que ce "Due facce del dollaro", coproduction franco-italienne de la grande époque, particulièremenrt méconnue.

Le vieux Mathematicus, européen appâté par le gain, décide de faire main basse sur l'or entreposé dans un fort de garnison. Pour ce faire, il embauche trois comparses, ignorant de l'identité de chacun des complices. Un ex-colonel, aux arrêts pour avoir tiré sur un de ses supérieurs, gentleman maniéré allergique au travail physique. Une prostituée voulant s'en sortir. Et un pistolero aux motivations floues. Chacun aura son rôle à jouer à l'intérieur de la caserne, au cours d'une opération particulièrement minutée.

Après les présentations d'usage, toujours un grand moment de caractérisation, s'ensuit un petit suspense de tous les instants. Sachant qu'à un moment ou un autre, surgira le retournement (in)attendu.
On a donc affaire, comme dit en amont, à un véritable film de hold-up, qui aurait tout aussi bien pu se dérouler à une autre époque, en d'autres lieux. L'originalité de la situation, c'est qu'ici, les choses sont évidemment moins faciles, et vues sous un angle différent. Pour percer le plancher, il faut faire appel à l'acide, le visage recouvert d'un simple mouchoir. Pas de machineries pour transporter les lourds sacs d'or, mais une brouette, et la force des bras. Cela permet quelques moments de tension toute simple.

Côté casting, un charismatique Jacques Herlin en professeur maigrelet, et un hiératique Gerard Herter en sous-Sabata tout en redingote noire. Maurice Poli, en pistolero, lui, paraît bien fade. Pour le reste, pas mal de personnages secondaires, beaucoup de figuration, mais pour le coup, ça manque de véritable présence, et on peut ressentir le peu de conviction dans certains attroupements.

Mais bon, l'autre intérêt n'est pas là, mais bien dans les décors, jamais vus à ma connaissance. Une vieille église en ruine, au milieu des rocailles. Une petite ville, dont le bar n'est qu'une étroite pièce habillée d'un comptoir et deux tables, proche d'une réalité entr'aperçue dans certains westerns ricains. Et surtout le magasin du fort, dont la cave, avec ses étagères, son escalier, et sa rampe de planches, respire la direction artistique concernée. La conformation physique des lieux de l'opération est en tout cas bien étudiée.

A part cela, techniquement, Montero se prend parfois pour Castellari avant l'heure, avec ses amorces d'objets en gros plans, ou ces images vues à travers un barillet ou des doigts en caméra subjective. Petit bonheur esthétique de série B.
N'oublions pas un duel à l'ancienne, "dos à dos, comptons jusqu'à 10, retournons-nous et tirons", respectant le code d'honneur soldatesque, filmé en plan large, et voilà, tout est dit ou presque.


Jadis disponible par chez nous en cassette, chez Carrère, ce "Django" vient d'être sorti de l'oubli par TCM, qui l'a diffusé lors d'une soirée, en parallèle à l'apparition en salles d'un homonyme black. Le genre d'opportunisme sur lequel, pour une fois, on ne va évidemment pas cracher.

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Superwonderscope
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Re: Poker d'as pour Django - Roberto B. Montero (1967)

Message par Superwonderscope » dim. févr. 03, 2013 6:08 pm

Studio canal l'a bien sorti en DVD chez nous:

Image

trouvable à moins de 10 € sur le ouaibe.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?

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Re: Poker d'as pour Django - Roberto B. Montero (1967)

Message par manuma » dim. févr. 03, 2013 8:30 pm

Vu également il y a peu, à l'occasion de sa diffusion sur TCM. Et je serais moins enthousiaste que Savoy. Si l'intrigue n'est pas inintéressante dans sa tentative de transposer un canevas typique de film noir à l'univers du western à l'italienne, je trouve la réalisation de Montero extrêmement routinière et l'interprétation peu mémorable. Je ne vois guère que la photo en scope de Stelvio Massi à sauver là dedans.

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