Rio Conchos - Gordon Douglas (1964)

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Rio Conchos - Gordon Douglas (1964)

Message par Superwonderscope » mar. oct. 01, 2013 1:29 pm

A noter que ce western d' l'excellent Gordon Douglas vient de subir les honneurs d'une sortie en Blu Ray dans un "coffret" de 4 westerns, en compagnie de Take a Hard Ride, Butch and Sundance the early years et The last hard men. C'est chez Timeless aux USA ( une division de chez Shout!)

je viens de recevoir le bidule, et le moins qu'on puisse dire, c'est que les copies oscillent entre le médiocre et le sympa. la meilleure édition étant ce Rio Conchos avec Stuart Whitman et Par Boone. (et, of course, l'exxxxcellente musique de Jerry Goldsmith, juste indispensable)

1h47
2,35:1
vo dts hd ma anglaise 2,0
pas de st
un trailer

et BD codé région A;

Le premier plan fait un peu peur en terme de définition, mais en s'attardant sur les détails (couleurs des tuniques des indiens, visages, etc.) on s'aperçoit d'un assez joli travail. Confirmé par la suite.

Image
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Re: Rio Conchos - Gordon Douglas (1964)

Message par Superwonderscope » mer. oct. 09, 2013 1:44 pm

Que c'est excellent!

Un western quelque peu atypique, très pré-spaghetti western avec une fin douce-amère assez surprenante.
A la suite d'un sextuple meurtres d'apaches avec un fusil volé à l'état US, le major lasseter (Richard Boone) est emprisonné, ceci avec Ramirez (Antony Franciosa), un meurtrier manipulateur. Pour s'en sortir, il doit aider un capitaine Haven, yankee, (Stuart Whitman) a retrouver le voleur de ces fusils, un colonel Pardee, sudiste illuminé(Edmond O'Brien); Haven est Affublé du Sgt Franflyn (Jim brown), mais Lassiter réussit à convaincre qu'il a besoin de Ramirez, seul parlant l'apache. Le quaturo se met en route pour le Rio Conchos, chacun ayant quelque secret à cacher.

Etonné par la violence contenue dans le film. Ca commence par un sextuple meurtre, on enchaine avec une tuerie de bandits mexicains, des tortures indiennes -impressionnantes scènes où Boone, Whitman et Brown se font trainer derrière un cheval et tabassés à coups batons par des apaches en furie :shock: La caméra de Douglas est assez impressionnate pour capter ces scènes!
Le propos est très amer, là où en gros, blancs, mexicains et indiens sont renvoyés dos à dos sur la violence, l'inertie des autorités, l'impuissance des individus. La palme revient à Pardee (excellent O'Brien, habitué chez Douglas où il était déjà dans Up periscope) totalement allumé du cerveau, qui a mis en place une milice paramilitaire à la justice plus qu’expéditive.

Des idées de mise en scène riche - il n'y qu'à voir le palais inachevé de Pardee en fin de métrage pour se rendre compte de la mégalomanie galopante de l'individu! Superbe cadre naturel capté magnifiquement par le Cinemascope. Le groupe bigarré mélange meurtriers, voleurs, violeur avec une certaine ambiguité dans le relationnel. Franklyn est étonnamment comprhéensif vis-à-vis de Ramirez, pourtant une ordure de première, tout en restant fidèle à Haven. Lassiter est un boucher-éxécuteur sudiste obsédé par la vengeance contre les apaches qui ont massacré sa famille. il hait les yankees et les noirs mais fera preuve de respect de sa parole donnée malgré tout. Idem pour la ferme isoléee retrouvée brulée
Spoiler : :
où la femme est tuée par Lassiter qui souhaite mettre fin à ses souffrances car torturée à quasi-mort
ou encore son enfant
Spoiler : :
bébé de quelques mois qui mourra peu après
:shock:

Bref, un produit au budget B mais avec un look et une ambition inabituels, un scénario toufffu, riche, complexe, oscillant entre le récit initiatique, picaresque mais sans espoir sur la nature humaine. Vraiment très bien et le final laisse un gout étrange en bouche.
Spoiler : :
Pas de Happy end, ni le contraire, juste un amas de cendres, de cadavres et surtout, l'impression de combats pour rien
; Constrat trsè désabusé.

Très recommandé!

Blu ray de bonne qualité : précision des couleurs, teintes de peau naturelles, contours nets et une définition plus qu'adéquate dans l'ensemble des plans moyens et gros plans. les plans d'ensemble sont plus discutables, mais ça reste d'un bon niveau. Les changements de bobines se voient très bien :D
Son DTS HD MA mono 2 canaux forcément décevant par rapport à la musique de Jerry Goldsmith (pour une meilleure écoute = CD) mais qui permet des dialogues clairs.
un trailer et basta
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Re: Rio Conchos - Gordon Douglas (1964)

Message par Manolito » jeu. mars 15, 2018 7:35 pm

C'est vrai qu'on est étonné par la violence de "Rio Conchos", ainsi que par la présence de caractéristiques qu'on associe directement au western spaghetti - alors qu'il est antérieur à "Pour une poignée de dollars" !

Il faut dire que le western américain avait déjà commencé sa maturation dès les années 50, entre les pattes de réalisateur de génération intermédiaire, comme les Adrich ("Vera Cruz"), Samuel Fuller ("le jugement des flèches") ou Peckinpah ("Coups de feu dans la Sierra"). Et que l'histoire du genre est peut-être plus complexe que la vision caricaturale qu'en ont donné certains défenseurs-à-tout-prix du western spaghetti ?

On est en tous cas surpris de voir Anthony Franciosa dans un rôle de bandit mexicain jovial et sans vergogne, totalement annonciateur de Tuco (mais Franciosa s'inspire aussi du rôle tenu par Eli Wallach dans "Les 7 mercenaires").

Le prologue est soufflant de brutalité et d'absence de concession (un Blanc - en fait, un des "héros" du film, abat sèchement des indiens occupés à enterrer l'un des leurs). La morale des personnages est élastique, l'ambiguité est souvent de mise dans cette aventure picaresque regroupant des parias (un officier nordiste déshonoré, son aide de camps Noir, un voleur mexicain, une Apache prise en otage, un alcoolique sudiste) plus ou moins motivés à démanteler un trafic d'armes susceptible de mettre la région à feu et à sang. Nous avons même droit à une scène de torture qu'on a presque envie de qualifier de "typiquement latine" !

La distribution est inégale, un peu écrasée par le cabotinage (amusant, certes) d'un Franciosa déchaîné et par la présence remarquable de Richard Boone, dans un rôle très ambigu, note sur laquelle il jouera encore plus dans son interprétation magistrale du méchant de "Hombre".

"Rio Conchos" a des qualités de cinéma qui lui font dépasser son statut de série B, en particulier une direction artistique et une photo époustouflante, signant un livre de vraies grandes images de cinéma en format scope, magnifiant ces superbes paysages d'Arizona dont, décidément, on ne se lasse jamais !

Après, "Rio Conchos" n'est pas parfait : Stuart Whitman peine à s'imposer, Wende Wagner et Jim Brown existent à peine, ce qui crée un déséquilibre dans ce film de groupe. Qui a aussi tendance à s'égarer un peu dans des péripéties compliquées (la rencontre dans la taverne entre Lassiter et Rodriguez dans la seconde partie par exemple). Mais, c'est un bon western, un bon moment qui ne déçoit pas l'amateur du genre dans son incarnation le plus musclée...

Vu sur ocs replay, copie HD.

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