Le retour de Django - Osvaldo Civirani (1967)

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
savoy1
Messages : 960
Inscription : mar. mai 31, 2005 4:57 pm
Localisation : pas à Paris, mais pas loin

Le retour de Django - Osvaldo Civirani (1967)

Message par savoy1 » mer. janv. 15, 2014 12:52 am

Un western de parc d'attraction, tant ce film met en avant un florilège de scènes d'action calibrées au millimètre. Ici, les cascadeurs sont au centre du spectacle, ces artistes de cirque auxquels Alex de la Iglesia rendra hommage dans son "800 balles".

Mise au point : ici, point, ou presque, de Django, le cow-boy en titre se faisant abattre à bout portant, sous les yeux de son rejeton, dès les premières secondes de métrage. On suivra donc en fait "il Figlio di Django".
Pour la suite, c'est du classique : un pistolero arrive dans une ville sous la coupe d'un potentat et de sa clique. La bande adverse ne présente guère mieux. On retrouve là le schéma habituel d'une population prise entre deux feux, pas plus enviable l'un que l'autre, avec différents personnages solitaires gravitant autour de cette poudrière.
On va tout de même passer un bout de temps pour mettre un nom sur les visages. Les personnages ne sont pas présentés d'entrée de jeu, on passe de l'un à l'autre, lors des premières séquences de poursuites et flingages, dans une confusion assez prononcée. Et comme l'aspect temporel n'est pas plus souligné, on se rendra compte, longtemps après, que nombre d'années se sont écoulées par rapport au début du film.
Cela n'aide guère à rentrer dans l'intrigue mise en place. Heureusement qu'on tient à en connaître les aboutissants.

Comme dit en amorce, c'est donc de la baston et des coups de feu à tous les étages. Tout est prétexte à dégainer. Et la mise en scène, très professionnelle de ce point de vue, de mettre en valeur le moindre des pistoleros, des dizaines, bien cadrés dans leur numéro. Et une roulade par-ci, et une chute par-là. Du boulot de pro en effet, rôdé comme au parc. La différence au cinéma, c'est qu'on peut admirer leur gueule. Pittoresque, et jouissive, à cet égard, l'attente avant l'embuscade dans le saloon : chaque trogne se verra affublée d'un zoom, pas une ne sera oubliée !
Bon, tout ça peut être vite fatigant, l'action pour l'action étant l'apanage de réalisateurs artisans n'ayant pas grand chose à raconter. C'est le cas du sieur Civirani, faiseur loin d'être inoubliable. On a au moins la chance d'être en 1967, ce cinoche de série bénéficie encore de solides moyens, décors convaincants et figuration nombreuse, assurant un minimum d'allure à l'ensemble.

Côté acteurs, on s'étonne de retrouver là Gabriele Tinti, belle gueule fadasse, loin de sa Laura. Il sera rejoint très tard par Guy Madison, bien que premier cité au générique, dans le rôle d'un ... curé tireur d'élite. Un air de déjà-vu. L'acteur arrive sans peine, bien que peu présent à l'écran, à tirer son épingle du jeu au milieu de tous ces fonctionnaires du genre.

Voilà, c'est quand même jugé avec nostalgie, une pointe d'attendrissement. Mais honnêtement, aussi vite vu, aussi vite oublié.

Répondre