No Name on the Bullet - Jack Arnold (1959)

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
Avatar de l’utilisateur
Superwonderscope
DeVilDead Team
Messages : 20843
Inscription : ven. avr. 30, 2004 9:09 am
Localisation : Pyun City

No Name on the Bullet - Jack Arnold (1959)

Message par Superwonderscope » lun. avr. 24, 2017 12:04 am

VF : Une balle signée X

Image

Un cavalier solitaire nommé John Gant (Audie Murphy, au passage le soldat qui fut le plus décoré de la 2e Guerre mondiale!)) arrive dans une petite ville de l'ouest américain. Il est rapidement reconnu : il s'agit d'un tueur à gages qui a la particularité de n'avoir jamais été pris sur le fait. Gant provoque en effet ses adversaires et répond par de la légitime défense. Mais pour qui vient-il? Deux clans miniers d'affrontent chacun étant persuadé qu'il a été engagé pour tuer l'un d'entre eux. Au milieu de tout cela, le médecin local, Canfield (Charles Drake), qui tente ce qu'il peut pour calmer les esprits.

Je ne suis pas un fana de western US, loin s'en faut. mais cette série B Universal, tournée en CinemaScope, et produite par jack Arnold lui-même, fait partie de mes préférés.

Un scénario adroit, pour ma part totalement inattendu, sur un tueur possédant un échange quasi bergmanien avec son opposant par nature, un médecin. Qui tient à le rester et à sauver des vies.
Un aspect psychologique allant à mes yeux aux antipodes de pas mal de westerns de cette époque. Quelque part, seule une série B pouvait aborder une thématique aussi "autre". tension plus psychologique qu'autre chose. Surtout avec une interprétation posée d'Audie Murphy, qui se situait lui aussi très lin de ses rôles habituels. Quand je parle de Bergman, on pense inévitablement au 7e Sceau, avec Gant personnifiant quelque part la mort elle-même... en fait, à bien y regarder, Gant tue en faisant frissonner d'horreur ceux qui le redoute. On comprend mieux l'intérêt d'Arnold pour le sujet, faisant glisser légèrement le film sur le terrain de l'épouvante (même si le mot est un peu fort). Gant tue les gens avec leur peurs irraisonnée, leursens de la culpabilité. Ce qu'Arnold décrit dans la ville n'est guère qu'une belle brochette de peureux en tous genres, veules, lâches. Il met en lumière la paranoïa générale. Sauf ce médecin, seul humain équilibré. En tous cas si l'action n'est pas le moteur du film, le suspens l'est. Puisque, entre autre, l'identité de la personne après qui Gant en a n'est révélée qu'en toute fin.

Arnold possède vraiment une patte particulière. Des plans d'ouverture majestueux dans une campagne en CinemaScope, avec ce cavalier arrivant au pas, tranquillement, annonçant la lente construction de son piège tendu à une ville bordée d'ennemis en tous genres. Un homme de loi qui n'est respecté a fond pas personne et qui n'a aucune autorité. Pas de violence inutile (Gant s'y refuse) et pas de versement facile et gratuit dans le vigilante. Ce que pouvait faire craindre le personnage du médecin. Remarquable tenue du scénario en ce sens, qui se refuse à céder aux facilités du genre et autres stéréotypes du même acabit. Le final est tout aussi symbolique, comme la dernière ligne de dialogue de Gant. C'est remarquable comme rebondissement narratif
Spoiler : :
la mort du juge, très douce-amère au final
, comme un point d'orgue à une dénonciation du Maccarthysme?

Un montage resserré pour une durée de 78mn sur la (très belle) copie Blu ray allemande que j'ai vue. Je sui quand même étonné qu'il ne soit pas aussi célébré que cela. En même temps, j'ai toujours eu gout pour des westerns qui bousculaient le genre en allant justement sur des chemins de traverses... un film calme, lent mais cartésien, construit et inéluctable.
Piste anglaise DTS HD MA 2.0 impeccable. (avec doublage allemand et stars allemands dont je me contrefiche). comme il s'agit d'un film Universal, il y a des chances que cela sort en France via Elephant?

NB : le film a été parodié via Support You Local Gunfighter de Burt Kennedy.

Bref, un western très recommandé et un film à réévaluer!
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?

Répondre