1000 Dollari sul Nero / Les Colts de la Violence - Alberto Cardone (1966)

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1000 Dollari sul Nero / Les Colts de la Violence - Alberto Cardone (1966)

Message par Superwonderscope » lun. déc. 11, 2017 1:24 pm

VF : Les Colts de la Violence.

Emprisonné pendant 12 ans pour un crime, Johnny (Antony Steffen) revient dans sa ville natale, sous la coupe de son frère Sartana (Gianni Garko), le tout supervisé par leur mère (Carla Calo) qui semble se venger d'une ville qui l'a toujours vilipendée.

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Une vraie curiosité. Le véritable héros n'est ni Johnny ou Sartana, mais le scénario assez grandiloquent co-écrit par Ernesto Gastaldi et Vittorio Salerno. Assez complexe, avec de multiples ramifications, les scénaristes mettent tut ce que la tragédie grecque peut avoir de destinée inéluctable, de marâtre-parque et de bain de sang. On pourra aussi pointer une lutte très Abel et Caïn dans les joutes verbales et musclées des deux frères.

Le scénario offre une amplitude assez rare, avec une multiplicité de personnages surprenante : le personnage du muet (Roberto Miali, expressif), jusqu'au juge Wood, ambigu jusqu'au dernier plan. Les circonvolutions de l'histoire pointent un réel travail de scénariste ne se contentant pas d'appliquer une formule quelconque, mais d'y ajouter une dimension épique. A noter qu'il s'agit du premier film où apparait le personnage de Sartana, qui fut repris différemment par la suite.

Garko est en mode Kinski, totalement fou furieux - et ça lu colle vraiment bien. Steffen fait du Steffen, à la barbe naissante impeccable et regard triste-carnassier.
Erika Blanc possède un rôle avec de la chair (pour une fois dans les westerns) et s'en tire remarquablement bien.

Cardone donne un Techniscope assez vaste, mais cadre suffisamment pour ne pas trop donner à voir qu'on se trouve soit au large de Rome ou dans des décors naturels réduits espagnols. Mais c'est ingénieux. Des plans construits, augmentant la profondeur de champ. Parfois complexes quant à la composition des plans. On n'est pas au niveau de Leone ou de Corbucci, mais pas très loin. En tous cas un western vraiment atypique, qui se dégage du tout venant.

Plusieurs soucis, quand même : la durée du film, 102mn, trop importante. Les bagarres à grands coups de points sont positivement toutes interminables que cela en devient assez chiant. Les coups de flingues aussi. On sent que Cardone veut appuyer le point, mais trop c'est trop et ça en gêne le rythme du film;

Ca reste assez violent par instant (il y a une femme et son bébé qui y passent), avec des moments de grâce grinçante, comme la mère faisant agenouiller les femmes de la ville pour qu'ils la supplient d'arrêter le massacre. Regards altiers, gros plans aux fronts trempes de sueurs, la douleur qui pointe. C'est très réussi.

Le dictionnaire du western italien pointe que ce fut un des rares westerns à bénéficier d'effets visuels (le temple précolombien où est réfugié Sartana). Erika Blanc pointe aussi le côté très vaniteux de Steffen, vérifiant son visage au miroir avant chaque plan :D mais quelle se souvient d'un western ample, tourné sérieusement avec un minimum de budget.

Le DVD Artus Films fait largement le job avec de très jolies couleurs, et un beau sens du détail.
pas vu le bonus de Curt Ridel.

mais une découverte indéniable. Recommandé!

2.35:1
16/9e
vostf et vf (avec morceaux manquants de la VF originale remplacée par des plans en vostfr)
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?

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