Je vends cher ma peau (1968) Ettore Maria Fizzarotti

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arioch
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Je vends cher ma peau (1968) Ettore Maria Fizzarotti

Message par arioch » sam. mai 29, 2021 4:12 pm

Shane revient au pays et a bien l'intention de venger la mort de sa famille. Il va donc abattre un à un les coupables en remontant jusqu'à Magdalena, celui qui était le donneur d'ordres !

JE VENDS CHER MA PEAU arrive dans le sillage d'un grand nombre de Westerns produit en Italie depuis l'explosion du genre dû au succès du premier film du genre signé Sergio Leone. Evidemment, ce film essaie donc de suivre les mêmes traces... Au point que bizarrement, en fin de métrage, lors d'une chevauchée, on entend un morceau de musique qui n'est pas du duo de compositeur cités au générique Enrico Ciacci et Marcello Marrocchi. Pendant 2 ou 3 minutes, on entend donc une musique d'Ennio Morricone chipée sur l'un des trois films de la fameuse trilogie de Sergio Leone (j'avoue, j'ai la flemme de chercher sur quel film on entend ce morceau). Le reste de la musique essaie de s'inscrire dans le cadre des ficelles imposées par Ennio Morricone depuis POUR UNE POIGNEE DE DOLLARS. En soit, ce n'est pas mauvais mais ce n'est pas super flamboyant. Et, justement, c'est à l'image du film...

Le héros est interprété par Mike Marshal, l'un des pilotes anglais de LA GRANDE VADROUILLE. Problème, dans le contexte d'un Western, on a l'impression de voir un Terence Hill fadasse qui essaie de se la jouer cool à la Clint Eastwood. Clairement, la personne qui lui a donné le rôle s'est planté, on a du mal à voir en lui un vengeur de l'ouest et cela handicape un peu le métrage. Plus surprenant, si nous sommes dans un Western italien, il y a une filiation directe avec le Western américain (dont Sergio Leone était un grand fan mais ne nous égarons pas). Le héros s'appelle Shane et cela ne pourrait être qu'un simple clin d'oeil. Mais on peut facilement faire quelques analogies avec L'HOMME DES VALLEES PERDUES où un homme tisse une amitié avec un jeune garçon qui vit dans une ferme isolée. JE VENDS CHER MA PEAU s'avère être une sorte de croisement un peu curieux entre cet excellent Western des années 50 et la mouvance dans laquelle lui-même s'inscrit. Cela donne un spectacle tiraillé dans les deux sens alors qu'il est déjà un peu plombé par son interprète principal.

Au final, c'est un Western pas désagréable mais qui a bien du mal à égaler les meilleurs du genre. Quoi qu'il en soit, ça vient d'arriver sur Netflix donc si vous avez un abonnement, ça ne vous coûtera pas grand chose de le découvrir.

Il est amusant de voir au générique des inconnus qui vont se faire un nom par la suite. Ainsi, on trouve derrière la caméra un certain Stelvio Massi et Aristide Massaccesi, alias Joe D'Amato. Le cinéma italien est un artisanat où l'on gravit ainsi les échelons d'apprenti jusqu'à atteindre la chaise du réalisateur ! Ce qui était aussi le fonctionnement logique un peu partout dans le monde avant les années 70.
"Fuck The World", Rambo

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