Joko invoca Dio… e muori est le second des 6 westerns tournés par Margheriti. Autant le dire tout de suite, parmi les casseroles que se trimballe le film, Harrison et son jeu mono-expressif en est une belle dont on peut difficilement faire abstraction. Dans un registre opposé, le cabotinage puissance 4 de Claudio Camaso ne sert pas toujours favorablement le film non plus, même s’il contribue à épicer un peu l’ensemble. Enfin, autre gros problème : l’intrigue n’est pas d’une renversante originalité. Dire que l’on devine sans difficulté l’identité du cinquième homme recherché Django (ou plutôt Joko) relève clairement de l’euphémisme.
Dommage que l’interprétation et le script n’assurent pas un chouia plus, car Margheriti fait pas mal d’efforts à la réalisation pour personnaliser son travail. On appréciera ainsi l’étonnant rendu gothique / baroque de certains décors (la prison abandonnée, envahie de toiles d’araignées) et plus généralement l’ambiance fantastique que le cinéaste distille sur plusieurs séquences (l’attaque nocturne de cette même prison ou bien évidemment le final, dans la mine de soufre). Bref, un vrai plaisir de bissophile à ce niveau, qui excuse en partie les lacunes citées plus haut.
Vu sur le DVD Seven 7 de 2004. Copie baveuse - chez moi en tout cas – dès que cela bouge un peu trop à l’écran. VF seulement. Les bonus sont sympathiques, que ce soit la petite présentation (6 minutes) ou l’interview de Deodato (23 minutes), qui tente comme il peut de nous dresser un portrait de Margheriti. On sent en effet que ce n’était probablement pas la personne à interroger en priorité pour nous parler de lui, mais bon, il joue quand même le jeu – je suppose que cet entretien fait parti d’une interview plus vaste sur sa carrière – et c’est pas inintéressant du tout au final.
Avec Django La Mort est là - Antonio Margheriti (1968)
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team