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par eric draven » dim. juin 19, 2005 7:35 pm
Keoma traine derrière lui la solide réputation d'être un des fleurons du western-spaghetti, oeuvre sombre et crépusculaire décrivant les affres d'un homme torturé par son passé et qui revient sur les terres de son enfance.
Keoma nonobstant qques défauts vite éffacés par la force et la beauté du film est une oeuvre qui flirte étrangement avec le fantastique et le surréalisme même, une oeuvre apocalyptique aux embruns christiques laissant loin derrière le trop surestimé 4 de l'apocalypse ou même Se sei vivo spara..
Dés la scène d'ouverture, Castellari nous plonge ds un univers sombre, une atmosphère de fin du monde, filmant l'arrivée de Keoma ds les ruines de son passé à travers les restes d'un chariot, balayé par le vent et la poussière.
L'apparition d'une vieille femme hirsute rappellant la Pythie finit de jeter le malaise et parachève cette dimension fantastique.
Tout le film est bati sur ce modèle. Les tornades de vent et nuages de poussière masquent les décors miséreux encombrés le plus souvent de ruines et de décombres à l'instar de l'esprit de Keoma obstrué par mille tourments.
Tout au long de ce western sombre- tant par son scénario que par sa photographie- castellari vehicule le haine, le doute, la vengeance, la colère et le déchirement, mettant en scéne avec brio la confusion de son personnage.
Ss cesse en filigrane, la religion joue un grd rôle ds ce film qu'on peut qualifier de christique. Nombre de réferences sont faites au Christ, la plus significative étant le crucifixion de Keoma- jusqu'à la naissance de l'enfant, symbole d'espoir, note positive ds ce film désespéré.
Violent, Keoma ne lésine pas sur les combats et cascades. On tue, on s'entretue en usant et abusant du ralenti qui sera la marque de fabrique de castellari.
Ces ralentis que certains jugent exagérés et lassants accentuent la force du film ainsi que son coté surréaliste, ces morts qui n'en finissent pas de tomber, de rouler et de mourir, long trés long à l'image de la vie de Keoma.
La superbe bande-son apporte bcp a film, renforcant non seulement l'émotion que distille le film mais accentue la détresse du personnage. La voix grace de Nero semble donner sentence alternant avec la voix aigue de la chanteuse qui n'en finit pas de pleure et hurler les malheurs et troubles de Keoma, comme une tragédie sans issue, renvoi direct aux tragedies grecques d'antan.
Franco Nero en perruque acrylique campe un des personnages les plus sombres de sa carrière entouré par Donald O'Brien, Woody Strode, William Berger et les bellatres Antonio Marsina et Joshua Sinclair alors que les yeux revolvers de Olga Karlatos irradient l'ecran tels des diamants.