Band of Brothers - 2001

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Manolito
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Band of Brothers - 2001

Message par Manolito » jeu. nov. 11, 2010 11:09 am

Après "Il faut sauver le soldat Ryan", Steven Spielberg et Tom Hanks, fascinés par la seconde guerre mondiale, décident de produire avec HBO une mini-série suivant une unité américaine traversant plusieurs grands affrontements, du débarquement en Normandie jusqu'à la fin du conflit. Il s'agira de la compagnie Easy, dans la 101ème division de parachutistes (dits les "Screaming Eagles").

Les personnages mis en scène sont en fait des personnages réels, dont certains sont encore vivants de nos jours et apparaissent au début de chaque épisode pour relater quelques souvenirs. La série a été tournée en Angleterre, sauf pour certains passages se déroulant en Allemagne et en Autriche qui ont été filmés en Suisse.

1. Currahee (Currahee) : l'épisode pilote, assez long, se concentre sur la formation de la compagnie, sous l'égide d'un officier instructeur particulièrement peau de vache. Les performances des soldats sont excellentes, mais l'homme est vite haï par les gars qui ne lui feront pas de cadeau quand ils se rendront compte qu'il est incapable de s'orienter et de prendre des décisions au cours de manoeuvres d'entraînement. Il sera écarté de sa fonction dans la compagnie Easy avant le débarquement. Ce capitaine est joué par David Schwimmer, en fait l'acteur le plus connu dans la série, mais qui n'est présent pratiquement que lors de ce pilote. Puis les hommes vont en angleterre où ils attendent le D Day.


2. Jour J (Day of Days) : comme son nom l'indique, il s'agit de l'épisode du débarquement, auxquels les hommes de la easy company participent en étant parachutés derrière les fortifications. Nous avons le droit à la première scène de bataille avec la prise d'une batterie d'artillerie allemande par les hommes de la easy company, pour lesquels cela représente le baptême du feu. Le filmage de cette scène - et des scènes de bataille de toute la série - reprend les techniques mises en place pour le Soldat Ryan (caméra portée tremblotante, obturateur rapide, utilisation du gore, gros grain...).

Toutefois, et c'est une constante de cette série, il ne faut pas s'attendre à des scènes d'une ampleur très impressionnante. Les moyens sont importants pour une série TV, mais sans doute limitées par rapport aux besoins d'une reconstitution vraiment à la hauteur du d day. L'action étant suivie au niveau de la compagnie (une centaine d'hommes), voire même au niveau du squad (une dizaine d'hommes), on a souvent l'impression d'assister à des escarmouches.

3. Carentan (Carentan) : Sans doute l'épisode le plus tourné vers l'action avec deux scènes de bataille parmi les plus impressionnantes de la série : une bataille urbaine à Carentan et une autre dans le bocage. Nous allons suivre surtout le point de vue de Blithe, un soldat tiraillé par la peur.

Un décor de ville a été construit et sera réutilisée avec divers arrangements pour représenter un village normand, Bastogne, un village hollandais, Nimègue, Bastogne, une ville allemande, etc... A la fin de la série, le spectateur n'aura pas de mal à identifier certains éléments architecturaux revenant dans un peu toutes ses villes ! La bataille dans le bocage est sans doute la plus spectaculaire de la série, avec notamment l'irruption de blindés (M4 côté US, Stug côté allemand).

4. Les Remplaçants (Replacements) : cet épisode est en grande partie dédié à l'opération Market Garden (invasion parachutée de la Hollande par les alliés) qui fut un échec couteux (cette opération est relatée dans le film "Un pont trop loin"). A nouveau un épisode à l'action rageuse, mais aussi, à nouveau, des moyens réduits par rapport à la réalité de cette opération d'une envergure peu commune. Plus intéressant, nous avons la rencontre des alliés avec un peuple libéré, la confrontation à la question de l'épuration notamment.

5. Carrefours (Crossroads) : cet épisode constitue la seconde partie des aventures de la Easy au Pays Bas, avec l'élimination d'un bastion de SS et une opération de secours pour sauver des parachutistes anglais coincés derrière les lignes allemandes après Market Garden. Le premier engagement montre les combattants allemands vraiment peu vigilants et comme on les voit beaucoup dans cette série : de dos en train de courir aussi vite qu'ils peuvent ! Cet épisode, focalisé sur le capitaine Winters (officier sorti du rang au cours de l'action) revient sur les traumatismes des soldats.

6. Bastogne (Bastogne) : la bataille des Ardennes correspond à la dernière contre offensive allemande de grande ampleur sur le front ouest de la guerre. Les américains sont défaits dans un premier temps et les screaming eagles vont se retrouver assiégés dans les alentours de la ville stratégique de Bastogne. Ce fut l'engagement le plus dur rencontré par les screaming eagles. Le point de vue adopté ici est celui d'un infirmier. Nous verrons en fait peu d'action, et beaucoup plus la vie des assiégés.

7. Point de rupture (The Breaking Point) : après la fin du siège de Bastogne, c'est l'heure de la contre offensive, sur la ville de Foy, avec à la tête de la easy company, un officier incapable, qui va manquer de mener les hommes au désastre !

8. La dernière patrouille (The last Patrol) : après la bataille des Ardennes, la guerre est pratiquement terminée, les allemands refluent, mais la easy company se trouve stationnée en Alsace, sur la ligne de front, où leur hiérarchie les envoie faire des patrouilles inutiles et dangereuses sur le terrain ennemi.

9. Pourquoi nous combattons (Why We Fight) : la guerre contre Hitler est pour ainsi dire terminée, les soldats allemands se rendent par centaines de milliers, seuls quelques fanatiques allemand résistent à l'inéluctable. La compagnie Easy arrive dans une ville bavaroise, se confronte aux civils allemands, et découvre dans la forêt environnante, l'inimaginable : un camps de concentration...

10. Des hommes avant tout (Points) : Hitler est mort. Cette fois-ci la easy company arrive à Berchtesgaden, où se trouve le "nid d'aigle", résidence d'Hitler supposée être encore défendue par des SS. En fait, les hommes ne se heurtent à aucune résistance. La easy company va ensuite être placé en Autriche où ils vont se reposer, mais aussi se confronter à l'ennui, à la boisson, aux incertitudes du retour à la vie civile.

"Band of Brothers" (ou "Frères d'armes" dans certaines VF) a été immédiatement très populaires, couverts de récompense, peut même se targuer d'une note imdb de 9.6/10 !!

Personnellement, je n'ai pas été si impressionné que cela. Comme dit plus haut, je trouve que cette série, entre des moyens relativement limités (même si énormes pour une série TV !) et un filmage TV un peu claustrophobe, a du mal à rendre l'envergure des engagements de la seconde guerre mondiale.

Par ailleurs, il est loin de déblayer des sujets inédits : officier lâche ou incapables, dureté des combats dans des conditions géographiques extrêmes, traumatisme, peur face au combat, la fraternité des hommes d'armes... Voilà autant de sujet déjà bien traités dans les films des années 40/50 comme "Un homme de fer" de Henry King, "Baïonnette au canon" de Sam Fuller, "Attaque" de Robert Aldrich... Les scènes de guerre à l'échelle escarmouche ont le mérite de viser le réalisme (ce n'est pas du "Windtalkers" heureusement !) ne sont guère différentes de celles vues dans les films de guerre de Fuller, Siegel ou Aldrich, à nouveau. L'usage du gore nous renvoie au "Soldat Ryan", mais aussi à "Croix de fer". Les personnages ne sont pas si approfondis que cela, tous ont des caractères bien déterminés, tracés sans subtilité particulière. La mise en scène est homogène d'épisode en épisode, mais sans grand caractère.

L'intérêt principal de "Band of Brothers" est surtout de mettre en perspective toute les actions rencontrées par une compagnie d'élite de la seconde guerre mondiale, les épreuves terribles qui se sont succédées sur une année. Il ose aussi parler du comportement discutables de certains soldats US : prisonniers exécutés, pillages... Le plus intéressant est pour moi les deux derniers épisodes, la rencontre avec les civils allemands, la compréhension des atrocités nazies, et puis la vie de garnison, le calme après la tempête, et un beau final.

"Band of Brothers" est une série de qualité, bien faite, avec des limites dans ses moyens, un propos parfois simplifié, une réalisation un peu standard. Elle se suit toutefois sans aucun ennui; on finit par s'attacher à certains de ces soldats.

Son plus grand mérite est sans doute de rappeler aux plus jeunes générations certains noms, comme Arnhem, Bastogne, Foy, Landsberg.

Vu sur le coffret dvd warner français de 2002. La série est répartie 5 DVD, épisodes d'environ une heure par disque. Excellentes copies 1.78 16/9. On peut chipoter sur quelques traces de edge enhancement (surtout dans le pilote), mais sinon, c'est de la sd de très haute tenue, sans aucun pépin vidéo, trace de compression ou souci dans le rendu du grain pellicule souvent très présent. Bande son anglaise dolby digital 5.1 très efficace et bien rendue, dans la tradition du "Soldat Ryan". Avec VF et STF.

Cette série est maintenant dispo en bluray.

Image

Cette année, une série soeur, consacré à la guerre de Pacifique, est sorti, sans rencontrer les mêmes louanges :

http://www.devildead.com/forum/viewtopi ... it=pacific

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