The Corridor People (1966) TV – David Boisseau

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bluesoul
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The Corridor People (1966) TV – David Boisseau

Message par bluesoul » ven. avr. 22, 2011 3:33 pm

Un service secret—le dept. K—se composant essentiellement d’un chef, de deux officiers peu efficaces dont les noms sont complementaires, d’un detective bogartien dans l’ame mais “freelance” (travaillant pour les deux “cotes”, donc) et d’une secretaire quadra executrice des basses besognes (tueuse a gages, quoi), livre un combat acharne contre les plans machiaveliques d’une voluptueuse et venale vamp perse(!).

Si les britanniques sont essentiellement connus pour leur flegme legendaire, le telephage curieux ne sait que trop bien que dans l’ile europeenne en-dehors de l’Europe, “flegmatique” rime avec “”excentrique” et qu’a ce titre nos amis d’Outre-Manche en ont decontenance plus d’un.

On ne compte ainsi plus les The Avengers TV (1961), Sapphire and Steel TV (1979) ou autre Monty Python’s Flying Circus TV (1969) fesant les delices des uns ou mettant a rude epreuve les nerfs des autres. :D

Dans la categorie des series TV incategorisables neees pendant la periode psychedelique des swinging sixties, TCP met ainsi la barre VRAIMENT haut dans l’originalite, et ne peut en fait que se classer dans un genre “The Avengers-like, mais pas tout-a-fait, voire pas du tout pareil”. Confused? §£ En fait, il y a pire a venir. Explications…

Diffusee en 1966, se limitant a quatre(!) episodes en tout et pour tout (pas a cause d’une possible “purge” des archives, mais seulement quatre episodes furent effectivement produits), pour ne plus jamais etre rediffusee par la suite, TCP est un etrange melange de The Avengers TV (1962) pour le cote pseudo-espionnage psychedelique, Callan TV (1967) pour le propose plutot (humour) noir—voire noir tout court et du Monty Python’s Flying Circus TV (1969) pour les dialogues extraordinairement decales par moment.

Le plus impressionnant, est que la serie predate Callan d’un an et les Pythons de trois ans. En fait, la serie predate jusqu'aux series qui servirent de “brouillons” a MPFC; At least the 1948 show TV (1967) et The Goon Show TV (1968), ne laissant donc que TA comme possible “ascendant”.

D’un point de vue production, le peu d’exterieurs limites a leur portion congrue et les nombreux interieurs completements fauches font penser au debut du Dr. Who TV (1963) et a une certaine (sous-)qualite televisuelle somme tout aussi british que l’oppulence d’un James Bond sur grand ecran. Notons neanmoins par moment un petit cote (involontaire?) d’expressionisme allemand dans la nudite ou schematisme de certains decors.

Les histoires aussi insensees soit-elle, finissent par trouver une (miraculeuse, mais pas gratuite) logique, ce qui n’est pas vraiment le cas des aventures de John Steed.

Les protagonistes, entre Kronk (le chef), Blood et Hound (les deux officiers ineptes), Scrotty la copie conforme de Bogart qui ne lui ressemble d’ailleurs en rien, Mrs Donner la secretaire plus adroite au Remington (le flingue) qu’a la Remington (la machine a ecrire) ou encore leur improbable nemesis; la sulfureuse millionaire perse Syrie von Epp, le spectateur se retouve face a un ramassis de personnages completement loufs semblant tout droit sortis de roman de gare facon Pulp (1972), ou a des versions deuxieme degre des personnages de la serie des Harry Palmer.

Si l’on ajoute encore des dialogues incluant des blagues Yiddish (en v.o.) et des dissertation sur l’aspect phalliques des armes a feu, le sexe, la “purete raciale” d’une lignee royale, et le brisage du quatrieme mur (“fourth wall” en anglais)—celui du petit ecran, il ne fut guere etonnant que la serie eut quelque peu du mal a trouver son public, voire a egarer les quelques curieux qui s’y interesserent a l’epoque, pour ne pas dire a carrement les envoyer dans le decors! :shock: :mrgreen:

Dans le casting—tres limite—on trouve surtout Elizabeth Shepherd (The Tomb of Ligeia (1964), Damien: Omen II (1978), The Kidnapping of the President (1980) ) dans le role de l’ambigue femme fatale, John Sharp (Bunny Lake is Missing (1965), The Avengers TV (1962), Z Cars (1963) joue le classique chef des services secrets irritable et Gary Cockrell (Tarzan the Magnificient (1960), Lolita (1962), The Bedford Incident (1965) ) le detective aux pas legers…legers…

A la realisation, et laissant carte blanche a son casting qui visiblement improvise et s’amuse beaucoup, David Boisseau (The Man in Room 17 TV (1965), Six Shades of Black TV (1965) ), met sa realisation tres en retrait pour essentiellement livrer du “theatre filme”, il faut cependant dire pour sa defense que rejouter une “couche” additinonelle via une realisation experimentale aurait sans doute encore rabote la duree de la serie! :mrgreen:

En fait, meme si les comparaisons avec Twin Peaks TV (1990) ou Picket Fences TV (1992) paraissent globalement a cote de la plaque, il reste indubitable que cette serie etait en avance sur son temps, pratiquant les elipses, le double-sens, le non-sens, ou fesant montre d’une certaine sexualite ou d'une noirceure froide qui, meme si etant tres prononces dans certaines series d'alors, n’etaient jamais cumules dans celles-ci (la noirceur pour Callan, ou les dialogues et situations psychedeliques des Avengers, ou les dialogues et situations non-sensiques des Pythons). Quelque part donc, TCP est la somme de tout cela (et avant la plupart de ces series), ce qui devait faire quand meme un peu…beaucoup…meme a l’epoque…

Reste donc au final un serie assez inclassable, qui selon les gouts, sera ou assez joussive ou suscitera une tres forte irritation. En somme, une experience a tenter ou a eviter comme la peste.

The Corridor People: 4.25 / 5

Liste des episodes:

Victim as Birdwatcher
Van Epp kidnappe un simple amateur d’ornithologie et menace ainsi de s’emparer d’une grand compagnie de cosmetique, ce qui la mettrait en possession d’un arme redoutable. Confused? Kronk, lui, est plutot irrite. Scrotty, lui se fait tuer, des le premier episode.

Victim as Whitebait
Une vague de profanations de cimetierres (l’oeuvre de Van Epp, de qui d’autre?) met Kronk en rage. Scrotty, lui revient a la vie. Confused? Mrs Donner, elle, deprime d’avoir perdu la confiance de son chef.

Victim as Red
Van Epp a mis la main sur un Lemming sans memoire. Scrotty a en sa possession des souvenirs, mais a besoin d’un Lemming. Kronk est ennuye, il a besoin d’un Lemming ET de ses memoires. Confused? Blood et Hound, eux, doivent apprendre a lire des memos.

Victim as Black
Une reine cherche son prince. Un amoureux transit cherche l’amour de sa vie. Une danseuse perd sa chaussure. Scrotty perd ses moyens. Beaucoup perdent leurs reperes moraux et a force de voir le quatrieme mur ignore, le spectateur perd ses reperes. Confused? Van Epp, elle, retrouve une amie.
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.

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