Beasts TV (1976) – Various

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bluesoul
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Beasts TV (1976) – Various

Message par bluesoul » dim. juin 12, 2011 8:25 am

L’Angleterre, a de tous temps ete une terre fertile pour les recits “sombres” ou “tenebreux”. Des “Gothics Novels” (18eme siècle), en passant par Frankenstein (1817) et Dracula (1897), les Penny Dreadful (19eme siècle) et influencant la naissante industrie du cinema—et ce, jusqu’a l’etranger, il ne faudra donc guere s’etonner que television nationale, des ses debuts s’interessera a ce qui “fait peur” ou qui releve du “fantastique” en general.

Des 1937, la tele britannique commenca a explorer ce nouveau territoire mediatique avec The Ghost Train TV (1937), pour ensuite enchainer avec R.U.R. TV (1938) ou encore The Tell-tale Heart TV (1939).

Le mouvement devra neanmoins s’arreter entre 1939 et 1946 a cause de ce malheureux contretemps appelle la “Deuxieme Guerre Mondiale”, pendant laquelle la BBC mit en arret ses operations.

L’apres-guerre reprendra de plus belle avec les adaptations televisuelles de The Time Machine TV (1949), Summer Day’s Dreams TV (1949), A Christmas Carol TV (1950), The Strange Case of Dr. Jeckyll and Mr. Hyde TV (1950) ou encore de The Monkey’s Paw TV (1954).

Suivront ensuite des TV-serials avec Stranger from Space TV (1951) (une serie pour enfants(!) ), The Lost Planet TV (1954), Space School TV (1956).

Si les productions les plus importantes etaient essentiellement des adaptations de “classiques” de la literature, en 1953, la television britannique allait generer son premier veritable “classique” personnel.

En 1953, commenca en effet la diffusion de The Quatermass Experiment TV (1953), et accessoirement le debut de la carriere du scenariste-createur de la serie; Nigel Kneale.

Peu ou prou connu en francophonie, (Thomas) Nigel Kneale est par contre une “legende” en Grande-Bretagne et est regulierement cite comme une influence majeur dans les pays anglo-saxons.

Auteur déjà reconnu grace a son anthology “Tomato Cain”, mais ne se reconnaissant guere dans la literature et preferant se tourner vers les scenarios, Neale allait ainsi et pendant les cinq prochaines decennies devenir un pilier de la television britannique et restera comme l’un des auteurs de dramatiques “fantastiques” les plus influents de l’ile.

A son credit, l’on inscrira notamment The Quatermass Experiment TV (1953), Nineteen-Eighty-Four TV (1954), The Creature TV (1955), Quatermass II TV (1955), Quatermass and the Pit TV (1958), Quatermass TV (1979), The Stone Tapes TV (1972), Kinvig TV (1981) ou enore The Woman in Black TV (1989).

Ses scenaris, generalement axes sur la science, la superstitions (Kneale, originaire de l’Ile de Mans se dira toujours tres marque par l’ile et ses croyances) et—bien sur—leur opposition, feront neanmoins toujours la part belle aux jeux d’acteurs sans lesquels les histoires risquent neanmoins de s’effondrer.

La presente serie, une production pour ITV, a pour concept les “creatures”, et les scenarios des six recits, laisses entierement a Kneale, qui prendra un malin plaisir a “detourner” son propre concept et l’orienter dans des directions tres indirectes, emanant ainsi le spectateur vers des territoires inconnus et…a le surprendre a plus d’une occasion.

Un precurseur (indirect) de la serie en elle-meme serait l’episode “Murrain” (scenarise par Kneale) de la serie Against the Crowd TV (1975) et diffuse par la meme ITV l’annee precedente. Un episode qui tisse un lien indubitable avec l’episode Baby de la presente serie, Baby lancant quant a lui la presente serie.

Realise en 1976, Beasts tombe en plein dans le “Golden Age” de la television fantastique britannique, qui sortant des annees 60s qui elles, furent marquees par le cinema (Hammer and co.), decide de reprendre le flambeau, et de marcher dans les pas des quelques series qui avait déjà commencer a cartographier le fantastique a l’epoque (Out of the Unknown TV (1965) ou Journey to the Unknown TV (1968) )

Au detour d’un zapping heureux, le spectateur pouvait donc tomber au choix sur Dead of Night TV (1972), Thriller TV (1973), Supernatural TV (1977), ou encore sur les Ghost Story for Christmas TV (1971 – 1978).

Si Beasts a quasiment disparu des (petits) ecrans depuis sa diffusion originale, elle aura neanmoins reussi a marquer les esprits a ce jour, le talent mis en evidence dans la production n’y etant sans doute pas etranger.

Cote realisation, l’on retrouvera surtout des noms de la television britannique tels Don Leaver (The Avengers TV (1961), The Informer TV (1967), The Famous Five TV (1978) ), Donald McWhinnie (BBC Play of the Month TV (1967), Armchair Thriller TV (1978), Rumpole of the Bailey TV (1979) ).

Essentiellement une occasion pour Kneale de faire etalage de son savoir-faire (et quel savoir-faire(!) ) au scenario et de "jouer" avec le pitch de depart, la serie parvient grace a d'excellents realisteurs et--surtout--interpretes a faire vivre ces etranges recits, laissant un tres agreable gout d'"encore". Une curiosite des plus recommandees.

Beasts: 4.0 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.

bluesoul
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Re: Beasts TV (1976) – Various

Message par bluesoul » dim. juin 12, 2011 8:28 am

Liste des episodes:

Baby (real: John Nelson Burton)

Un jeune couple dont la femme est enceinte a achete une fermette a la campagne pour s’y installer. Pendant des travaux d’interieur, ils decouvrent dans un mur une grande jarre contenant un etrange foetus animal momifie. Si le mari, veterinaire (Simon McCorkindale (Jaws 3-D (1983), Counterstrike TV (1990), Relic Hunter TV (2001) ) ), est plus qu’interesse par cette decouverte, l’epouse, degoutee, devient de plus en plus nerveuse, et commencant a poser des questions, decouvre que d’etranges histoires semblent circuler dans la region…

Un episode mi-figue mi-raisin ou dans sa premiere moitie, l’interpretation n’est pas totalement convainquante, pour ensuite graduellement gagner en force alors que la paranoia ronge de plus en plus la future mere. Le fantastique, au-dela du foetus en question, reste tres discret--peut-etre un peu “trop” au niveau de la realisation—au passage, la seule du realisateur il semblerait…

Pour l’anecdote, la scene finale (qui terrorisera toute une generation!) a ete realisee par Palmer (producteur) et Kneale (scneariste), suite a des disputes avec le realisateur qui refusait net leur concept et “climax”.

Si les scenes en interieurs reste en-deca de ce que l’on pourrait esperer, une (courte scene) en exterieurs met plus mal a l’aise. L’un dans l’autre, plein de bonnes idees, mais une exploitation pas toujours tres reussie, meme si un certain “malaise” parait de temps en temps…”Interessant”, dirons-nous.

3.50 / 5

Buddy Boy (real: Don Taylor)

Le tenancier d’un strip-show s’interesse de pres a un ancien delphinarium pour proposer de nouveaux types de numeros. L’etrange attitude du proprietaire lui met neanmoins la puce a l’oreille. Il semblerait que l’ancien lieu d’attraction ait connu un fort taux de mortalite parmi ses “vedettes” et ait subit l’influence de Buddy Boy, un dauphin particulierement “intelligent”…

Un episode qui demarre sur les chapeau de roues, creant une etrange atmosphere (entre le sombre et le glauque), people de personnages inquietants (ou angoisses), et ou Martin Shaw (The Professionals TV (1977), Judge John Deed TV (2001), Inspector George Gently TV (2007) ) domine clairement un casting plutot neanmoins inspire. La realisation met ses vedettes et son (inquietant—et tres reussi(!) ) lieu bien en evidence, le tout souligne par une participation plus que crispante. Bref, du tres bon, sur un sujet des plus originaux.

4.0 / 5

The Dummy (real: Don Leaver)

Rien ne va plus sur le tournage du septieme volet de la serie de films consacres a “The Dummy”, un etrange et menacant monstre, ou plutot un costume porte par un acteur. En effet, une animosite viscerale entre l’acteur en costume et l’un de ses co-acteurs menace la production. Ce que le staff du studio ignore cependant, est que “quelque chose” d’encore plus dangereux est sur le point de se dechainer dans le studio..et devant les cameras…

Un nouvel episode sans temps mort et qui joue sur plusieurs niveaux, proposant au passage une mise en abime des plus interessantes sur les “acteurs en costumes (de monstres)”, le tout baignant dans une atmosphere assez realiste des “petits films d’horreurs de series” realises entre les annees 60s et 70s. On sent une reelle affection, voire une nostalgie pour l’epoque et ses “artisans”. Egalement un episode qui joue adroitement—voire se moque—du concept meme de la serie, tout en le respectant.

Plus qu’un episode “fantastique”, un episode dramatique—decale, certes—mais possedant une reelle dramatique humaine et brossant des protraits d’une “famille” de studio (les allusions a la Hammer, avec laquelle Kneale eut quelques “contencieux” sont evidents) assez saississants. Excellent et chalereusement recommande!

4.0 / 5

Special Offfer (real: Richard Bramall)

Dans un petit supermarche de quartier, l’animosite entre le manager et une jeune employee assez renfermee et “lente” prend une tournure inattendue alors que d’etranges evenements se multiplient. En effet, il semblerait qu’une mysterieuse “creature” seme la pagaille dans le supermarche, d’abord parmi le personnel, puis la clientele. Etrangement, les manifestations de l’”animal” semble liees a la jeune employee si impopulaire, qui elle, voit en la creature…la mascotte de la chaine qui figure sur les affiches du magasin…

Si un supermarche semble un etrange endroit pour des manifestations surnaturelles, voire potentiellement une “hantise”; les evenements sont pourtant parfaitement exploites, le tout avec une “twist” socio-professionnel somme toute assez “british”—ainsi, l’”enquete paranormale” sera menee par le DRH de la chaine de magasins. L’on peut facilement excuser le spectateur “experimente” de se croire en train de regarder une version Ken Loach de Carrie (1976)—le cote grand-guignol en moins. Efficace.

3.75 / 5

What big Eyes (real: Donald McWhinnie)

Un agent de la RSPCA (Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals) s’inquietant d’une serie de ventes de loups roumains(!) par un marchand a une simple animalerie(!) decide de s’y rendre pour eventer ce qu’il pense etre une sorte de trafique. Il y rencontrera un savant misogyne et peu aimable qui se livre a d’etranges recherches et sa fille—qu’il tient sous sa coupe—qui tient le magasin. Lors de sa visite au mysterieux chercheur, une etrange discussion—ou joute verbale—commence…

Si tous les episodes jusque-la sont essentiellement des huits-clos limite a quelques “lieux” dont—un principal (une fermette, un delphinarium, un studio, un supermarche), l’aspect “jeu en chambre close” est particulierement marque et le resultat TRES marquant. Mettant en scene un officiel (Michael Kitchen (BBC 2 Playhouse TV (1979), The Buccaneers TV (1995), Foyle’s War TV (2002) ) ) devoue a sa “cause” et un chercheur devoue (Patrick Magee (A Clockwork Orange (1971), Telefon (1977), Chariots of Fire 1981) ) a sa “quete”, et qui a beaucoup de chance d’etre fou, a moins que…?

Si certaines performances etaient excellentes dans les autres episodes, cet affrontement entre les deux personnages parvient a relever le niveau de l’interpretation d’encore un cran et a ne jamais tomber dans le ridicule a jour avec le feu d’un concept des plus risques! Excellent!

4.25 / 5

During Barty’s Party (real: Don Leaver)

Revenant du travail, un homme (Anthony Bate) ( Heil Caesar TV (1973), Treasure Island TV (1977), Tinker, Tailor, Sailor, Spy TV (1979) ), trouve son epouse (Elizabeth Sellars) ( The Barefoot Contessa (1954), 55 Days at Peking (1963), The Mummy’s Shroud (1967) ) paniquee. Il semblerait qu’inquietee par un cauchemar, ses nerfs soient d’autant plus mis sous tension qu’un rat se soit introduit dans leur maison. Parallement, une voiture abandonnee a proximite et la disparition de leur chien seme le trouble, quand soudainement la radio fait etat d’inquietants evenements, evenements lies a justement…des rats…

Poussant le bouchon de l’episode precedent encore plus loin—limitant le casting devant les cameras a un couple d’acteurs et leur fesant affronter une menace avant tout “sonore”, l’episode qui utilise la meme dramatique qu’une production “radiophonique” enfonce neanmoins le clou grace (a nouveau) a une interpretation sans faille, un scenario milimetrique et une realisation qui sait sur quels points (intepretes et atmosphere “sonore”) insister, et qui reussit a mettre en parallele un couple qui semble se desintegrer a l’ecran avec ce qui pourrait etre le debut d’une menace de tres large envergure.

Jouant sur la meme peur / repulsion que Of unkown Origin (1983), mais base entierement sur la dramatique et des dialogues bien ciseles, encore un episode qui ne peut qu’etre classe que comme “excellent”.

4.25 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.

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