The Green Man TV (1990) – Elijah Moshinsky

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bluesoul
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The Green Man TV (1990) – Elijah Moshinsky

Message par bluesoul » ven. juin 17, 2011 10:39 am

The proprietaire d’un grand gite de campagne le “The Green Man”, tres porte sur la boisson et les femmes (notamment ses clientes) adore delecter ses invites avec des histoires de fantomes, dont celles en relation avec son etablissement. Il est cependant loin de se douter que ces dernieres ont un fond tres reel, et potentiellement dangereux…

Realise par et pour la BBC / A&E Teelvision Networks, TGM est une serie en trois episodes, realise par Elijah Moshinsky (Un Ballo in Maschera TV (1980), Simon Boccanegra TV (1991), Otello TV (1996) ), realisateur surtout connu dans le milieu des adaptations d’opera pour le petit ecran.

Si en 1990, Moshinsky a déjà une petite carriere sur le petit ecran derriere lui, TGM est pourtant sa premiere realisation non-basee sur une oeuvre lyrique, et au final, loin de toute realisation “raide” ou “statique”, elle est tres “fluide” et bien maitrisee.

TGM est generalement decrit—avec justesse—comme une version “adulte” (car plus olee-olee dans son propos et son imagerie) des recits de fantomes si chers aux britanniques.

Si dans son apparence, le recit se centre sur les frasques d’un quinqua emotivement tres immature (il est veuf, pere, re-marie, plutot bon businessman, mais aussi coureur de jupon et pas serieux du tout) et de ses deboires avec les fantomes de son restaurant, le coeur de recit, plus que de tomber dans la pantalonnade, narre la lente “glissade” d’un “bon vivant” (car tres porte sur la fesse et la bonne chair, donc) vers des territoires plus obscurs, et en fait, plus reminiscent de Hellraiser (1987)—le grand guignol en moins cependant.

A ce titre, Albert Finney (Scrooge (1970), Murder on the Orient Express (1974), Looker (1981) ) apporte tout son talent a ce portrait si haut-en-couleur d’un “vieux beau”, eternal adolescent et grand desespoir de son entourage (sa fille et deuxieme femme en tete, mais aussi un peu sa maitresse du moment).

Si l’oeuvre de Kingsley Amis (Haunted: The Ferryman TV (1974), The old Devils TV (1992) ) semble plutot mettre en parallele le libertinage d’antan (les tribulations d’un pretre defroque du 17eme siècle avec des adolscentes) et l’hedonisme d’aujourd’hui, Moshinsky joue sur tous les tableaux de l’auteur: portraits “colores”, ambiance mi-clarete mi-tenebre, plein d’une certaine joie de vivre et des “bêtises” qu’on peut faire en une vie; des parties de jambes-en-l’air jusqu’a la profanation de scepultures(!).

Quand il le veut, le realisateur parvient ainsi a faire faire a sa serie, un demi-tour du “drole” vers l’inquietant, rappellant au spectateur potentiellement inattentif qu’il s’agit neanmoins d’une serie “de fantomes” et que la trouille se doit d’etre au rendez-vous.

La realisation de Moshinsky joue egalement tres bien avec l’alcoolisme de son protagoniste principal, teintant d’ambiguite ses “visions”, voire “phantasmes”.

La serie en elle-meme peut facilement etre rattachee au courant “telefright” (films de trouille US), tels Fear no Evil TV (1969) ou le sexe (tres tres suggere) jouait déjà un role important.

Au final, une serie tres agreable, decontenancant enormement, mais grace a l’abattage du casting—Finney en tete, et de la realisation qui ne laisse jamais partir le recit en roue libre, une serie a laquelle il est tres facile d’adherer.

Donc, une experience recommandee, car rafraichissante, ne fut-ce que pour voir la venerable BBC s’encoquiner…avec le sourire.

The Green Man: 4.25 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.

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