The invisible Man TV (1984) – Brian Lighthill

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
bluesoul
Messages : 4620
Inscription : sam. sept. 27, 2008 4:09 pm
Localisation : Tokyo dans les annees 70s, baby! Yeah!

The invisible Man TV (1984) – Brian Lighthill

Message par bluesoul » ven. juin 17, 2011 6:08 pm

Un etrange homme au visage couvert de bandages arrive dans une petite auberge de campagne. Suscitant la d’abord la curiosite, puis l’inquietude, ensuite la peur. En effet, le mysterieux voyageur est aussi le createur d’une invention terrifiante…

Adaptation BBC du roman eponyme de H.G. Wells (The Island of Dr. Moreau, War of the World, The Time Machine), TiM est une serie en 6 episodes, et est consideree comme l’adaptation la plus fidele du roman de Wells a ce jour.

A l’epoque, le roman de Wells avait déjà ete plus ou moins “adapte” –le terme “adaptation” etant soumis a de fortes “reserves” quant aux filtres au travers desquels les diverses productions (et producteurs) allaient faire passer le roman de Wells.

Ainsi, quasiment toutes les series de Invisible Man TV (1958) a The Invisible Man TV (2000) et en passant par The Invisible Man TV (1975) et Gemini Man TV (1976) allaient faire de l’homme invisible un agent secret ou du moins “gouvernemental” ou…l’exact oppose (la serie japonaise Toomei Ningen / Invisible Man TV (1996) fesant traquer le protagoniste principal par une “organisation”).

Plus que de raconter une obsession scientifique qui menera le hero a sa perte, les chaines de television preferent “betonner” en misant sur l’aventure, la science-fiction et le cote “pulp” du personnage, “decrochant” ce dernier du film initial de l’Universal (1933)—la plus proche “adaptation” jusque-la, et preferant le raccrocher aux episodes ulterieurs (donc de (1940) a (1944) ), insistant au passage lourdement sur l’episode Invisible Agent (1942) mettant en face le “hero” (patriotique) au peril nazi.

La BBC decide donc de faire machine arriere et de revenir aux sources du recit; le roman de Wells, le tout pour son encart dedie aux adaptations literaires.

La realisation sera confiee a Brian Lighthill (Blake’s 7 TV (1981), The Chinese Detective TV (1982) ), realisateur assez peu prolifique et mais dedie au petit ecran et dont l’experience des effects speciaux (sur Blake’s 7) allait etre pouvoir etre mise a contribution.

Comme souvent dans le cas des productions estampillee “BBC”, les decors, l’interpretation et la reconstitution de l’epoque sont tout simplement bluffant. Les effects speciaux, sont—coment pourrait-il en etre autrement pour l’epoque—surtout base sur l’utilisation de blue-screens et, meme si facilement decelables pour un public “moderne”, restent efficaces.

(Philip) Pip Donaghy (Killers TV (1976), Nineteen Eighty-Four (1984), Oliver Twist TV (1986) ), se glisse avec facilite dans la peau (invisible) du protagoniste, role assez ingrat, mais la duree de la serie lui permettra non seulement d’etre “visible” dans des flash-backs, mais aussi de developper son personnage, allant du savant obsede, ayant recours a la criminalite a la petite semelle pour survivre, avant d’etre influence (ici; moins par sa drogue comme dans la version Universal, que par son “pouvoir”) au point de devenir fou furieux et potentiellement tres dangereux…Son interpretation se situe donc tout-a-fait dans la l’axe de celle de Claude Rains dans le film de 1933.

Lila Kaye (David Copperfield TV (1966), The strange Affair of Adelaide Harris TV (1979), The Return of Sherlock Holmes TV (1987) ) sera une tenanciere d’auberge qui aura le malheure de louer une chambre a un visiteur des plus “encombrants” et le lui rendra bien d’ailleurs.

James Andrew Hall (Secret Army TV (1977), Great Expectations TV (1981), The Prisoner of Zenda TV (1984) ) de son cote, sera celui chez qui l’invisible viendra chercher de l’aide, tout en eclairant une fois pour toute ce dernier (et le public) sur son propre etat mental vacillant. Il sera la conscience “scientifique”, dedouanant la science des erreurs et errements de certains de ses representants.

Si l’interpretation reste excellente (meme dans les plus petits roles!), l’on notera neanmoins un petit probleme de rythme, surtout dans les deux premiers episodes situes dans l’auberge, ou l’on a l’impression que certaines scenes auraient pu etre “liftees”, car “allongeant un peu la sauce” sans rien apporter de vraiment pertinent. Peut-etre que l’idee d’une serie de six episodes etait inappropriee pour adapter le recit de Wells, tellement les deux premiers episodes auraient pu tenir en un seul de 45 minutes!

L’adaptation de David Gwillim (The Island at the Top of the World (1974), Trial and Retribution (1997) se rattrapera neanmoins a partir du troisieme episode et trouvera un rythme et une tension qui ira crescendo jusqu’a son final.

Ceci n’empecha neanmoins pas la serie de n’avoir qu’un succes d’estime lors de sa diffusion. Il faut neanmoins noter que la diffusion dans le cadre d’une serie dediee aux adaptations literaires avait ete remaniee en catastrophe en une diffusion de soiree, suite a une decision du chef de departement des “dramatiques” de la BBC, qui trouva la serie un peu trop “corsee” pour une diffusion dans un horaire accessible aux plus jeunes telespectateurs…

A noter pour l'anecdote, qu'une diffusion en U.R.S.S. avait par contre "casse la baraque" (avec 64 millions de spectateurs contre 7.4 millions en Angleterre! :shock: )

Une serie, ambitieuse dans ses intensions, donc, et qui, meme si un peu plombee par son format et moins “punchy” ou “aventureuse” que les autres (difficile de dire si ce point est un bien ou un mal), presente des qualites assez nombreuses (dont un grand respect de l’oeuvre original) pour retenir l’attention et aussi susciter l’appreciation du public.

The invisible Man: 4.0 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.

Répondre