La traduction littérale est "La Bataille de (ou pour) l'Eau Lourde", inspiré des faits réels de sabotage en Norvège en 1942 pour empêcher les nazis de bénéficier de l'eau lourde produite en Norvège, nécessaire pour fabriquer leur bombe atomique.
A noter qu'il y eu déjà un film norvégien en 1948 du quasi même nom (Kampen Om Tungtvannet), et sorti en France sous le titre "La Bataille de l'Eau lourde" (pourquoi diable ne pas reprendre le nom plutôt que le titre anglais? je ne comprendrai jamais), co-réalisé par Jean Dréville et Titus Vide-Miller - qui a la particularité de bénéficier d'un casting des vrais soldats qui ont participé à l'opération. Il y eut la version anglaise avec Kirk Douglas, les Héros de Telemark, qui aura bien sûr considérablement changé les faits pour s'adapter au mainstream....
Pour la série : 6 épisodes de 44 minutes, en norvégien, allemand et anglais sous-titré français pour le Blu Ray (sur 2 disques). DTS HD MA 5.1 norvégien et français pour les options.
C'est assez prenant! La série couvre les diverses opérations menées afin de faire sauter l'usine de Rjukan en Norvège de l'Est, où la compagne nationale Hydro collabora avec les naziq afin de leur fournir l'eau lourde. 4 points de vue : la résistance norvégienne impliquée dans l'opération avec les alliés, les Nazis, la compagnie gérant l'usine et les scientifiques.
C'est assez collé à la réalité, avec Heisenberg (Christoph Bach, excellent) tout en ambiguïté sur sa volonté scientifique de pouvoir enfin travailler sur une nouvelle forme d'énergie - le fait que ce soit pour les nazis et fabriquer une bombe atomique ne le préoccupant pas des masses.
Une reconstitution ample, avec des scènes d'action réussies et surtout, des personnages assez attachants. D'une part du fait de leur implication, leurs failles et aussi, le fait de ne pas créer de méchants ou gentils unilatéraux. Le patron de l'usine, apparemment ux ordres de la Gestapo, se révèle en fait avec des doutes, et c'est plutôt bien vu dans l'épisode 3.
Les scènes dans le désert de neige, avec les soldats de l'opération grouse sont aussi rudes, rugueuses, avec des acteurs en phase avec l'action. (les amateurs de films de genre norvégiens reconnaitront des visages familiers : Rolf Kristian Larsen de Cold Prey (le gars à la jambe cassée) ou encore Christian Rubeck, qui est dans tous les Tommy Wirkola, Seven Sisters compris) La solitude, le manque de nourriture (jusqu'à manger du lichen dont se nourrissent les rennes), alternent avec les séquences d'entrainement chez alliés.
J'avais un peu peur du côté multifacette du récit, en fait, c'est intelligemment monté. Un récit précis, haletant par instants; Très physique en scènes extérieures, caméra mobile. des scènes chocs par moments ( par exemple les soldats qui dévorent les entrailles fumantes d'un renne tué) et une très belle reconstitution historique. Rien de révolutionnaire, mais élégamment effectué, très pro et passionnant.