Saint Seiya (1986-1989)

[Machet]

Saint Seiya ou Les chevaliers du zodiaque, créé par Masami Kurumada.

Je viens de revoir l'arc narratif des 12 maisons d'or sur le coffret bluray. Je ne les avais pas revu depuis leurs diffusions.

Je vais d'abord parler des points faibles. L'animation est trop souvent indigne, les couleurs criardes, les perspectives approximatives - pas tout le temps, mais souvent. Certains épisodes sont plus inspirés et plus soignés (face au Lion notamment, ou encore lors du combat final et la levée du bouclier d'Athena). La série use de flashback et n'hésite pas à rappeler l'évidence avec naïveté (Saint Seiya s'adresse avant tout aux enfants, ceci expliquant cela). La VF est à fuir, cheap au possible, composée de 5 ou 6 doubleurs qui se refilent les personnages ; sans parler des voix féminines pour les hommes, comme pour le chevalier du Bélier ou du Poisson. Une catastrophe loin de l'intensité des comédiens japonais et leurs inégalables cris gutturaux.

La série n'est pas bien animée, mais il y a des idées, des fulgurances de mise en scène (les épisodes autour du chevalier de la Vierge sont par moment psychédéliques). L'un des gros point fort est le sens du storytelling et du cliffhanger de Masami Kurumada. Le deuxième point fort est ses personnages, au destin terrible : des orphelins à l'enfance abominable, aux entrainements épouvantables, souvent à l'article de la mort, et même en enfer sur Terre pour certains (Ikki). Le récit et les personnages sont baignés dans une mythologie greco-japonaise, à base de chevaliers en armures et de super pouvoirs provenant de la cosmo-énergie et d'élévation au 7ème sens (car 6 c'était trop banal). La chevalerie et ses codes d'honneur, sa princesse à sauver, le sens du tragique, du romantisme, l'abnégation, les sacrifices, l'amitié, les méchants qui se repentissent avant de mourir (le casque des Gémeaux qui pleure, quelle belle idée poétique)... Toutes ces qualités extrêmement prenantes et galvanisantes sont dans Saint Seiya.

Mais j'aimerai insister sur un autre point fort, selon moi le plus impressionnant et qui, je pense, a participé grandement au succès de la série : sa musique. Composée par Seiji Yokoyama alors complètement habité par son sujet, elle exacerbe avec justesse les sentiments à l'écran. Son sens aigu de l'action vous fait battre la mesure. On peut sentir une pointe d'Ennio Morricone par moment, mais le compositeur s'en affranchit en nous offrant une BO follement japonaise. Ecoutez-moi la puissance de ces percussions et de cette guitare électrique (qui n'est pas sans rappeler, un peu, la scène du massacre d'Il était une fois dans l'ouest) :

https://youtu.be/8LsbillJHFA?si=uqGKwRg2YW68y6ju&t=77

Ou encore la batterie qui se lâche, la basse funky, les violons déchainés et les trompettes vaillantes... A écouter de bon matin pour bien commencer la journée :

https://www.youtube.com/watch?v=w-eu5WQZzWw

J'avais pile-poil l'âge au moment de sa diffusion, j'étais devant mon poste de télé cathodique chaque mercredi, fidèle au rendez-vous. Et j’avais quelques jouets comme beaucoup de gamins de cette génération. Comment ne pas être à fond devant des idées folles comme celle d’inverser le courant d’une cascade en un coup de pied dans l’eau ? Depuis je n'avais jamais osé les revoir. Probablement un peu par peur d’être déçu, par peur que les défauts l'emportent... Car malgré cette histoire invraisemblable de chevaliers au sein d'un monde contemporain, une animation pauvre, l'âge absurde des héros, les incohérences à foison, malgré tout ça donc, sans savoir comment, la sauce prend, la magie opère... et l'univers cosmique de Saint Seiya emporte tout sur son passage.

[fiend41]

saga qui m'a laissé perplexe à l'époque. autant les épisodes me semblaient lancinants et je n'avais pas l'impression que ça avançait (un peu comme "Olive & tom" où un épisode peut couvrir sur une action d'un match ou traverser la pelouse ).
sans compter l'impossible défi d'aller affronter les 12 chevaliers d'or (et le pope?), alors qu'ils n'étaient que chevaliers de bronze.. (m'évoquant des JDR aux scénarios pourris, comme si t'avais de petits aventuriers juste bons à crever qui réussissent à buter un gros dragon parce que le MJ n'arrête pas de leur donner des chances de se refaire..)

donc j'en restais là. et ce que j'ai toujours gardé en tête, ne serait-ce peut être qu'un épisode, mais cette garce d'Athena qui dans sa jeunesse les traitait comme des chiens à quatre pattes vraiment ! alors que déjà c'étaient des damnés de la terre quoi !

et une fois lors d'une projection dans une mjc, parmi le programme de l'aprem, bam y'a du st seiya. je me suis dit. pfff mais je voulais voir l'oav d'après... et j'avais été étonné, qu'ils pouvaient sortir des films et là tout est expédié illico bouclé en 1h sur une 10aine d'adversaires.

y'a qq boites de figurines d'époques (hors les teintes chevaliers d'or) qui me parlent pour le chamarrage couleurs, j'en reste là du coup.. comme si j'avais perdu trop de temps à l'époque sur ça !

[tomfincher]

Tout simplement ma série d'enfance préférée, qui a su transcender le manga dont il est tiré, par un graphisme et une musique superbes, pleins de mélancolie. On sent que ces jeunes chevaliers ne sont pas grand chose face aux conflits des Dieux auxquels il s'opposent. Et s'ils gagnent, ce n'est que parce qu'ils ont réussi à distiller du doute dans l'esprit de ces Dieux.
La série mériterait une version redux, enlevant tous les fillers un peu nazes qui l'émaillent.

[orco]

Voilà une série que je n'ai jamais regardée. Je suis plus de la génération Récré A2 que Club Dorothée et puis le style graphique m'a toujours rebuté. Il faudra que j'essaie un jour...

[Machet]

A mon avis ça sera très dur… Il fallait les découvrir entre 8 et 12 ans. C’est vraiment la tranche d’âge à laquelle s’adresse Saint Seiya. Les revoir adulte est déjà compliqué, la nostalgie pèse de tout son poids. Après les qualités sont là, sous la surface un peu moche et criarde, cachées dans la narration, l’ambiance et la musique, alors tout est possible…

[farlane]

A mon avis ça sera très dur… Il fallait les découvrir entre 8 et 12 ans. C’est vraiment la tranche d’âge à laquelle s’adresse Saint Seiya. Les revoir adulte est déjà compliqué, la nostalgie pèse de tout son poids. Après les qualités sont là, sous la surface un peu moche et criarde, cachées dans la narration, l’ambiance et la musique, alors tout est possible…

Je confirme. J'ai tenté de me lancer sur la série il y a 2 ans et je n'ai pas pu aller au delà du 20ème épisode (pourtant j'ai fait beaucoup d'effort).
Mais visuellement c'est vraiment moche et l'intrigue a trop souvent tendance à basculer dans le portnawak.
Sans une bonne couche de nostalgie, je ne vois pas comment on peut apprécier l'expérience aujourd'hui