Il était une fois : "Le Festival du Rex"

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KurtMenliff
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Il était une fois : "Le Festival du Rex"

Message par KurtMenliff » ven. févr. 10, 2006 9:30 pm

Puisqu'il parait que ce festival était concurrent de celui d'Avoriaz, qu'il était ouvetrement plus populaire et moins select, il me semble qu'il vaut bien un topic concurrent de celui de Dragonball. 8)

Petit historique que j'avais écrit il y a quelque temps:

Fondé par Alain Schlockoff, le Festival International du film fantastique et de science fiction connaît sa première édition au théâtre des Amandiers à Nanterre en 1972, avant d’être déplacé à Paris dès l’année suivante, successivement au Palace, au Monge-Palace, et au Palais des Congrès. Ce n’est cependant qu’au Grand Rex, où il se fixe en 1977 pour onze années consécutives, qu’il trouvera une salle véritablement à sa mesure.
Pionnier en son domaine et désireux de légitimer un registre cinématographique alors ignoré, il présenta sur ses écrans toutes les formes possibles du genre : des dernières grandes réussites de l’épouvante anglaise avec Terence Fisher en 1973, au triomphe de l’esthétique gore d’un Sam Raimi en 1987, en passant par le sacre des Carpenter, Argento, Fulci et Romero. Présents en masse chaque année, les festivaliers en firent un véritable phénomène de société par la transformation du Rex en un temple déchaînant les rituels inédits d’une cinéphilie de l’horrible. Survolté face au zombie quittant sa tombe, « Allez les vers ! », goguenard devant les poncifs du genre tels les grincements menaçants, « La Porte ! », lanceur de projectiles divers aux moments-clefs, le public est également capable du plus religieux des silences. Qu’un choc cinéphile nouveau se profile ou qu’on l’invite à communier avec les vieux classiques de la section rétrospective, et la salle est alors muette comme une tombe.
Récompensant chaque année les films de nombreux prix, dont celui de la Licorne d’or, le festival fut desservi par la reconnaissance du genre à laquelle il contribua. Il s’arrêta victime de son succès, en 1989, délaissant le lieux qui fit sa gloire au profit du Palais de la Mutualité. Symbole du melting-pot culturel de son temps, ludique autant que cathartique, il sut renouer avec la dimension la plus expressément populaire du cinéma, celle d’une intense expérience collective.

Licornes D’or :
1972 : Non compétitif
1973 : Asylum, de Roy Ward Baker (Angleterre)
1974 : The Wicker Man, de Robin Hardy (Angleterre)
1975 : Les Insectes de feu, de Janneot Swarc (USA)
1976 : La Course à la mort de l’an 2000, de Paul Bartel (USA)
1977 : Soudain les monstres, de Bert I. Gordon (USA)
1978 : Le Crocodile de la mort, de Tobe Hopper (USA)
1979 Mars : Halloween, de John Carpenter (USA)
1979 Novembre : Dracula, de John Badham (USA)
1980 : La Nuit de la métamorphose, de Krsto Papic (Yougoslavie)
1981 : Mad Max, de George Miller (Australie)
1982 : Next of kin, de Tony Williams (Australie)
1983 : X Tro, de Harry Bromley Davenport (Angleterre)
1984 : Death Warned Up, de David Blyth (Nouvelle Zélande)
1986 : House, de Steve Miner (USA)
1987 : Evil Dead II, de Sam Raimi (USA)
1988 : Near Dark (Aux frontières de l’aube), de Kathryn Bigelow (USA)
1989 : Santa Sangre, d’Alejandro Jodorowsky (Mexique)

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choy
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Message par choy » ven. févr. 10, 2006 10:19 pm

Pour les gens comme moi qu'était trop petit pour connaitre ça s'est arrété pourquoi ?
Sans faire de pub au topic d'haribo, en tant que gamin qui regardai les jaquettes de films d'horreur avec de grands yeux dans les vidéo-clubs (j'adorai les ptit vidéos club et leur rayon horreur, disparus aussi tout ça), la mention festival d'avoriaz m'a plus marqué ^^. Pour lui aussi je ne sais pas ce qui a cosé sa perte au passage ;).

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Message par Manolito » ven. févr. 10, 2006 10:28 pm

On en parlait à midi avec Arioch et Superwonderscope, le festival a failli repartir aux alentours de 2000 ou au Palais des Congrès ou... carrément au Palais Omnisport de Bercy ! Alain Schlockoff avait encore les deux affiches-projets pour ces salles il y a quelques mois dans son bureau de Cyber Press. Mais finalement, cela ne s'est pas fait pour des raisons contractuelle (indépendance de la programmation ou autre).

L'idée d'avoir une très grande salle a toujours été la base du festival afin de faire rentrer un maximum de monde, ce qui permettait de faire rentere beaucoup d'argent (permettant au festival d'être assez indépendant et de se financer d'une année sur l'autre) tout en gardant des tarifs attractifs et en assurant la venue d'un public jeune et populaire. Car le Festival du Rex était un Festival avant tout conçu pour le public, et non pour des sponsors ou des collectivités locales.

Ce qui est la grande différence avec Avoriaz et Gérardmer, évènements financés par des collectivités locales et des sponsors, donc avant tout destiné à favoriser la visibilité nationale de ces stations touristiques. Les journalistes sont donc chouchoutés, vu que ce sont eux qui vont relayer la renommé de la ville en parlant dans la presse nationale du festival fantastique de Gérardmer. Mais pour le public, c'est moins rose... D'autre part, le Festival du film de Paris a été fondé par des passionnés, dans un cadre associatif. C'était un festival pionnier, le second dans son genre en Europe (après celui de San Sebastian apparu quelques années avant, cf. les comptes-rendus dans certains numéros de Midi Minuit). Avoriaz a été conçu par des organisateurs d'évènements, pour animer et faire connaître Avoriaz, mais au départ, ils se contrefoutent du cinéma fantastique. Ce sont les mêmes qui font le festival de Deauville ou de Cognac. Evidemment, ces festivals sont conçus en collaboration étroite avec des programmateurs compétents et passionnés. D'ailleurs Schlockoff avaita aussi travailler à la programmation du premier festival d'Avoriaz. Jean-Claude Romer a toujours été rattaché à Avoriaz, tout comme actuellement Dionnet avec Gérardmer. Mais les gens qui organisent ce festival et l'ont fondé, ce n'est pas vraiment la cas.

Tout ça pour dire quoi ? Ha oui, tout ça pour dire que sur Paris, il y a un vrai manque. Un Festival de cinéma fantastique populaire serait un évènement qui ferait sans doute un carton. Parce que l'étrange festival ou les séances cinéma Bis, c'est bien, mais on ne peut parler d'évènements populaires non plus. C'est pour du public cinéphile, étudiants, etc...

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Message par Manolito » ven. févr. 10, 2006 10:58 pm

Le festival d'Avoriaz s'est arrêté parce que Toscan-Duplantier, alors président d'Unifrance, l'a fait remplacé par un festival dédié au cinéma francophone. Festival qui s'est planté et s'est vite arrêté d'ailleurs...

Pour le Festival de Paris, j'avoue que je n'ai jamais très bien compris, tant j'ai entendu des explications variés. Je vais tenter de reconstituer ce que j'ai saisi... Apparemment au Rex, le festival devenait ingérable, car trop de monde, trop de bordel (faiblesse de ce festival par rapport à Avoriaz, où les projections étaient paraît-il plus sereines), des problèmes de sécurité. Donc, le festival 1988 est le dernier au Rex. Après, il y a eu une année à la Mutualité, et puis une volonté de revenir au Palais des Congrès en 1990 (où le festival s'était tenu avant d'arriver au Rex, dans les années 70). Mais c'était à la période de la première guerre du golfe, il y avait une psychose des attentats, les gens ne sortaient plus de chez eux et finalement tout fut annulé. En plus, l'écran fantastique n'allait pas très fort (deux changements d'éditeurs en moins d'un an !), ce qui n'a pas du aider non plus. Bon j'essaierai d'avoir plus de précisions tantôt...

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Message par Manolito » sam. févr. 11, 2006 11:38 am

Je vais essayer de mettre en parallèle les deux programmations Avoriaz et Paris au fur et à mesure.

1972
On commence par "la Première Convention Française du Film Fantastique", qui s'est en fait tenu au Centre Culturel et au Théâtre des Amandiers de Nanterre.

LONGS METRAGES PRESENTES

"Le cercle de sang" de Jim O'Connoly (GB, 1968) (production Herman Cohen)
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"Au service du diable" de Jean Brismée (Belgique-Italie, 1971)
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L'île de la terreur" de Terence Fisher (GB, 1966)
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"L'abominable docteur Phibes" de Robert Fuest (GB, 1971) (AIP)
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"Danger planète inconnue" de Robert Parrish (USA, 1969)
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"Crapauds" de George McCowan (USA, 1972) (AIP)
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"Bataille au-delà des étoiles" de Kinji Fukasaku (USA, Japon, 1968) (Toei)
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"Les soleils de l'île de Paques" de Pierre Kast (France, 1971)
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"L'étrangleur" de Paul Vecchiali (France, 1971)
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"Dunwich Horror" de Daniel Haller (AIP)
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"La maison qui tue" de Peter Duffell (GB, 1971) (Amicus)
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"La nuit des maléfices" de Piers Haggard (GB, 1971) (Tigon)
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"Comtesse Dracula" de Peter Sasdy (GB, 1970) (Hammer)
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"La marque du diable" de Michael Armstrong (Allemagne, GB, 1968)
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"Necronomicon" de Jesus Franco (1967, Espagne RFA)
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C'était une année sans jury, ni palmarès officiel, mais Pierre Gires proposait un palmarès officieux dans son compte-rendu de "L'écran Fantastique"

Meilleu film d'épouvante : "L'abominable Dr. Phibes"
Meilleur film de science-fiction : "Danger Planète inconnue"
Meilleur acteur : John Pertwee (il joue l'acteur qui se transforme en vampire dans "La maison quit tue")
Meilleure actrice : Ingrid Pitt pour "Comtesse Dracula"

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