L'histoire vraie de l'ascension particulière au trône du roi George VI "Bertie" (Colin Firth) et son balbutiement que tente de corriger un faux-orthophoniste australien nommé Lionel Logue (Geoffrey rush) mais seul capable de lui apporter un soutien.
![Image](http://www.cinemovies.fr/images/data/affiches/2011/le-discours-d-un-roi-18825-143630541.jpg)
J'ai toujours une certaine méfiance vis-à-vis des films multi-récompensés (ou en voie de l'être). Et à fortiori remportant un succès assez incroyable à peu près partout.
Malgré cela, j'avoue avoir passé un bon moment à la vision de ce métrage. Très classique dans sa construction : deux hommes d'horizons différents que tout oppose qui vont apprendre à s'apprécier. Une histoire à priori éloignée de nos préoccupations nationales, sur un détail de l'histoire là aussi assez peu sexy. Qui peut bien s'intéresser au balbutiement d'un roi très peu connu sur un discours dont personne ne se souvient? C'est bien là le point fort du fort, c'est de s'attacher suffisamment au personnage pour rendre vivant son parcours jusqu'au point d'orgue.
Cela dit, rien ne tiendrait debout sans la performance exceptionnelle de Colin Firth. Ce gars peut absolument tout jouer. De la comédie (bridget Jones, St Trinian's, Mamma Mia) au drame (Another Country, A Single Man), au film historique (The Pig's Hour, L'importance d'etre constant), au thriller (Apartment zero...), ce gars est l'un des meilleurs actuels depuis 20 ans et on dirait que c'est maintenant qu'il y en a qui le remarquent. Tant mieux; ici, il est époustouflant, et le film ne serait pas passionnant sans sa prestation.
Ne pas ublier ni Geoffrey Rush, toujours aussi performant et en retenue. Également Helena Bonham carter, qui prouve qu'elle est toujours une actrice versatile, exigeante, quand elle ne cède pas aux crises d'hysétrie de Harry Potter ou des films de son mari, rôles auxquels elle est un peutrop cantonnée ces derniers temps.
La mise ens cène est assez curieuse. Très éloignée des choix sobres de Stephen Frears pour The Queen. Tom Hooper (The Damned United et Red Dust) choisi des grands angles en plongée/contre-plongée pour mieux faire ressentir la sensation de malaise du point de vue de George VI. C'est assez réussi de ce point de vue-là. Par contre, je trouve la manière de présenter son frère (Guy Pearce) et sa maitresse de manière volontairement trop caricaturale par rapport au propos. y compris la manière de présenter la "cour" du roi, notamment l'Archeveque (Derek Jacobi), comme une relique unilatérale du passé. C'est certes pour mieux mettre en avant le cote précurseur du roi et son dur parcours de respectabilité vis-à-vis de son entourage, mais c'est un peu facile.
Ceci dit, l'ensemble est plaisant, la reconstitution habile, le ton juste ce qu'il faut d'ironique - et c'est assez drole par moments! Même s'il s'agit d'un spectacle convenu, c'est emballé avec beaucoup de savoir-faire et de sang-froid. Les presque 2 heures passent comme une lettre à la poste. Recommandé.
Vu à l'UGC CC La Défense. Séance complète à 19h15. Excellente projection numérique (bien meilleure que je n'espérais) et un son ni-ckel.
NB : le film cumule 1 002 673 entrées France en deux semaines, et se paye le luxe de progresser en seconde semaine d'exploitation.