Bedevilled - Cheol-soo JANG (2010)

[Akton]

Résumé:
Hae-won est une belle trentenaire célibataire qui travaille dans une banque à Séoul. Elle mène une vie bien remplie jusqu’à ce qu’elle assiste à une tentative de meurtre. Au même moment, la situation se complique dans sa vie professionnelle et elle est forcée à prendre des vacances. Elle part à « Moodo », une petite île sous-développée, où, petite, elle était venue rendre visite à ses grands-parents et où elle s’était liée d’amitié avec une fille, Bok-nam.

Bon, j'irai pas par 4 chemins: ce film est un authentique chef-d'oeuvre aux accents de tragédie antique magnifique et bouleversante.

Le film débute par une peinture sociale de la société urbaine coréenne où se méle à la fois une grande violence physique mais aussi psychologique.
Face à ces agressions, les femmes sont les premières victimes et leur réaction n'est pas toujours à la hauteur de la situation, en l'occurrence la jeune Hae qui a été la témoin d'une violente agression sur une jeune femme de son âge, hésite à dénoncer les agresseurs pour finalement se défiler.
Alors qu'elle se rend sur l'île où elle a passée sa jeunesse dans le but de se ressourcer, Hae est à nouveau confrontée à une autre forme de violence, celle de la société rurale coréenne où les jeune femmes sont considérées comme les esclaves des hommes sous la bienveillance des vielles habitantes de l'île.
S'est donc son amie Bok-nam qui en est la première victime et qui doit subir les pires humiliations. Bok-nam veut s’enfuir pour ne pas que sa petite fille de 7 ans ai, elle aussi, à subir cette violence.
Là encore, Hae va être confrontée à un dilemme qui est de devoir aider son amie et sa petite fille ou bien de nier ces violences et s’enfuir vers Séoul...

Difficile d'aller plus loin dans le récit sans spoiler le film mais toute cette violence physique et surtout morale va se retourner contre les habitants de l'île.

Pour le moment, je ne crois pas que le film ai trouvé de distributeur en France, mais j'espère vraiment qu'on pourra le voir sur un écran dans les prochains mois. (à suivre)

[Superwonderscope]

Le film a en effet pas mal divisé pendant sa présentation à Cannes cette année, tout du moins parmi les personnes qui m'en ont parlé. j'ai hélas loupé la projection...
Il n'y a pas de distributeur France à ma connaissance -de toute façon, il y avait une vraie crise des acheteurs cette année!-, bien que le film ait généré quelque interets chez certains. Mais les intéressés se posaient pas mal la question : à savoir un film trop violent pour les spectateurs potentiels de films orientés "art et essai" et trop intellectualisant pour la cible des amateurs de films de genre. Donc à qui et comment vendre un tel film?

[Akton]

Le film a en effet pas mal divisé pendant sa présentation à Cannes cette année, tout du moins parmi les personnes qui m'en ont parlé. j'ai hélas loupé la projection...
Il n'y a pas de distributeur France à ma connaissance -de toute façon, il y avait une vraie crise des acheteurs cette année!-, bien que le film ait généré quelque interets chez certains. Mais les intéressés se posaient pas mal la question : à savoir un film trop violent pour les spectateurs potentiels de films orientés "art et essai" et trop intellectualisant pour la cible des amateurs de films de genre. Donc à qui et comment vendre un tel film?

Faut toujours segmenter les publics pour les distributeurs
Pour moi (et ceux qui l'ont vu à Cannes ou à la cinémathèque) ce film est à voir comme une vraie tragédie, avec son lot de trahisons, d'humiliations et de redemption. Ce qui est d'ailleurs remarquable dans le film c'est que toute la violence que contient la deuxième partie n'est absolument pas gratuite (ca fait un peu cliché de dire cela, désolé) et est le résultat du récit du film. C'est ce qui fait toute la force du film.

Après que ce film choque des gens (quelques personnes ont quitté la salle à Cannes et à la cinémathèque) c'est une chose mais bon, il est fort possible que ces personnes là ne savaient pas vraiment ce qu'elles allaient voir, et c'est bien dommage pour elles... J'ai plutôt vu et entendu que des échos extrêmement favorables au film.

[Superwonderscope]

Grand prix du festival de Gérardmer, le film sortira en France... directement en video sous le titre Blood Island.

Concernant le film, je suis assez partagé. Il est assez binaire mais surtout, n'avait pas grand chose à faire en sélection officielle.

la chronique sur le site :

http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=6561

[Superwonderscope]

le film est disponible en BD anglais, qui semble de très bonne facture :

http://www.blu-ray.com/movies/Bedeville ... 30/#Review

[mallox]

Pour moi il s'agit d'un drame horrifique ainsi qu'un film de vengeance (mais en aucun cas d'un Rape and revenge).
Outre le fait de le "catégoriser", ce qui à mon sens est dispensable (d'ailleurs, à mon avis il avait plus sa place à Gérardmer que le pourtant très bon "j'ai rencontré le diable", même si la première partie n'est que drame).
Bon, le film oppose le monde urbain et le monde rural. Il ne fait cadeau ni à l'un (hypocrite, lâche et factice), ni à l'autre (englué des moeurs quasi ancestrales) où règne la loi de l'Omerta. Finalement, dans la peinture de ces deux mondes qui ne se comprennent pas, Bedevilled m'a renvoyé quelque part au propos de Lucio Fulci et sa "Longue nuit de l'exorcisme".
Si la peinture rurale peut sembler unilatérale et archétypale, il me semble que le réal prévient en même temps que c'est de là que peut émerger un rébellion. Via le personnage de Hae-won, qui finalement revient vers ses racines, on s'aperçoit que ce n'est pas si simple que ça, car son évolution sociale l'a mené à l'acceptation et au statisme. Son métier n'est que le fourreau d'un tiraillement interne qui va se révéler avec ce qu'elle va vivre sur l'île de son enfance.
Bref, je suis surpris qu'on trouve le film si grossier que cela. Quant à la neutralité de la mise en scène, elle évite à mon avis justement, (et contrairement avec ce qui est dit dans la critique sur le site) de verser dans le moralisme.

[Mascha]

Vu cette nuit, et j'en suis encore bouleversée.
Il y a de ces films comme cela, marquant, dont on sait qu'il va nous suivre longtemps. Bedevilled est ainsi, à la fois d'une beauté époustouflante et d'une horreur sans nom.

L'histoire menée lentement et avec adresse instille l'angoisse dans nos esprits, pour se tranformer de simple drame à un grand bain de sang philosophique. Intelligent et cruel, le récit atteint l'équilibre parfait entre réflexion sociologique et suspense horrifique. Bedevilled révèle un scénario et une réalisation menés par une main de fer, qui ne sombrent jamais dans la facilité.

Si la peinture rurale peut sembler unilatérale et archétypale, il me semble que le réal prévient en même temps que c'est de là que peut émerger un rébellion. Via le personnage de Hae-won, qui finalement revient vers ses racines, on s'aperçoit que ce n'est pas si simple que ça, car son évolution sociale l'a mené à l'acceptation et au statisme. Son métier n'est que le fourreau d'un tiraillement interne qui va se révéler avec ce qu'elle va vivre sur l'île de son enfance.

Oui, je l'avais remarqué aussi. Les nombreuses allusions durant le film au fait de manger de l'herbe et des feuilles vont dans ce sens.
Si les deux réalités amènent des atrocités radicales sur lesquelles les gens préfèrent fermer les yeux, il n'en demeure pas moins que l'urbanité ne propose que la fuite devant le conflit, alors que le rural offre la possibilité d'une rébellion par le retour à la nature. En acceptant sa nature animale, l'humain peut se libérer de ses peurs, et laisser exploser sa violence libératrice. La rédemption passe ici par l'acceptation, et non par le refuge dans l'hypocrisie.

Bok-nam est le bouc émissaire de son village misogyne et primaire. Elle a autant de droits qu'un chien, et tous l'accepte dans cette Corée qui ne se préoccupe pas du sort de ses faibles, tant dans la cité que dans la nature. Mais si le faible décide de devenir fort, comme le chien battu qui décide de mordre la main qui le frappe, que devient alors l'ordre social initial? Jusqu'où la rébellion peut-elle mener? Dans ce film, elle atteint des extrêmes. La victime possède encore plus de force que le bourreau, mais on la disait faible. L'ordre établi en faisait un chien, elle se révèle être un loup.

Young-hee Seo offre une performance à donner l'envie de se couper les paupières pour mieux l'observer. Elle porte sur son dos tout le film, le personnage de Hae-won se révélant au final relégué au second plan. Le film, qui se veut d'une profondeur exquise, en est ainsi renforcé, acquérant une subtilité importante en accord avec son scénario. On pleure avec Bok-nam, on est en colère avec elle... on approuve même ses gestes, ou presque. Le magnifique générique final, montrant les deux fillettes jouant avec innocence et mangeant des feuilles, vient renforcer cela, montrant que la violence de cette sorte n'est jamais simple, mais plutôt le fruit d'une torture morale qu'un esprit ne peut soutenir sans sombrer dans la folie.

[Superfly]

Bon ben le film de festival parfait encore une fois. Perso je me suis bien emmerdé tout le long de ce pauvre drame. L'histoire est linéaire et dans la pure tradition asiatique. En foutre des tonnes. Alors notre rat des champs en prend plein la gueule. Mais alors plein la gueule. C'est la méga dose à l'asiatique. Tout le monde lui en veut à cette salope. Limite si elle ne se prend pas des merdes d'oiseaux dès qu'elle sort de chez elle.
Arrive notre rat des villes qui ne sert à rien sauf à donner un petit conteste sociale. Ben ouais quoi .. l'opposition ville/ploucland. Après on se demande ce qu'elle fout ici. On aurait pu croire qu'en tant que femme libéré par la grande ville elle allait prendre fait et cause pour l'autre pauvrette. Même pas.

Du déjà vu et même si les acteurs sont excellents, le final tant attendu et annoncé dans les quelques critiques s'avère bien décevant. Quelques meurtres sympathiques mais la plupart sont hors champs. Je cherche encore la violence.
Au final un film sans réels enjeux, plombés par des scènes dramatiques qui ne servent qu'à donner un cachet et à rien d'autre (les lettres de fin par exemple). Un sujet aussi froid aurait du être traité d'une manière moins maniérée. C'est bien dommage ...

[Plisken]

Franchement un bon film
Entre drame et horreur, le cinéma Coréen n'en finit pas de m'étonner.
Les 2 actrices sont impeccables !

[comte vonkrolock]

Un grand drame à l'asiatique avec tout sont se que cela implique d'extrême, d'un coté le sentiment de culpabilité qui ronge le premier personnage féminin qui se cherche une voie et de l'autre une rage qui va finir par prendre entièrement le pas sur cette femme meurtrie, méprisé par son entourage.

Un drame poignant, difficile de rester neutre au vu de se débordement de violence (A voir de préférence en V.O.). Alors certes ont est pas dans un pur film Fantastique, mais des Grand Prix comme ça j'en veux plus souvent à Gérardmer.

Un film qui ma maintenu éveillé malgré l'heure très tardive dans la nuit à laquelle je l'ait visionné. Un miracle, un spectacle prenant de bout en bout.

Visionner sur le BR éditer par Distrib Films/Aventi qualité d'image et son impeccable rien a redire.

[antropophagus]

Mitigé, c’est plastiquement soigné mais le message est lourdingue et la première partie traine en longueur, d’ailleurs contrairement à ce qu’ont dit les journalistes français j’y n’ai pas vu un message féministe (les vieilles sont pires que les hommes) mais une histoire peu finaude sur la culpabilité de la jeune citadine... Pas mauvais mais très surestimé à mon avis.

[comte vonkrolock]

Mitigé, c’est plastiquement soigné mais le message est lourdingue et la première partie traine en longueur, d’ailleurs contrairement à ce qu’ont dit les journalistes français j’y n’ai pas vu un message féministe (les vieilles sont pires que les hommes) mais une histoire peu finaude sur la culpabilité de la jeune citadine... Pas mauvais mais très surestimé à mon avis.

Et bien justement mon bon Anthropophage tu répond presque toi même a tes propres propos. Le groupe de vieille grabataire représente encore l'ancienne génération qui n'a aucune indépendance qui pense encore de façon servile, c'est simple le peu d'homme sur l'île son traité comme des petits prince/dictateur qui domine cette société ultra communautaire.
La femme de la ville représentant cette maudite mauvais graine de soit disant indépendance féminine qui au finale n'est bien qu'une façade. Le message féministe se trouve bien dans l'émancipation du deuxième rôle féminin qui trouve ça voie, bon c'est sûr c'est par le sang et la violence qu'elle s'éveille
Et surtout n'oublie pas qu'ont ait dans un film coréen de genre, et pas dans le dernier Agnès Varda, les femmes n'y ont pas une place si importante et les sujet n'y sont pas traiter sous cette angle là, c'est beaucoup plus macho d'habitude

[antropophagus]

La femme de la ville représentant cette maudite mauvais graine de soit disant indépendance féminine qui au finale n'est bien qu'une façade. Le message féministe se trouve bien dans l'émancipation du deuxième rôle féminin qui trouve ça voie, bon c'est sûr c'est par le sang et la violence qu'elle s'éveille

D'après l'interview dans Mad Movies le réalisateur voulait surtout et simplement que le spectateur prenne partie pour l'une ou pour l'autre des jeunes femmes sachant que les deux sont différentes mais ne sont pas foncièrement bonnes ou mauvaises. Ce qui est une intention plutôt intéressante même si dans je trouve que le film manque de finesse à ce sujet (la citadine est clairement montrée comme une ratée !).
Ton explication refléterait plutôt un idée idiote du féminisme comme quoi les femmes d'aujourd'hui seraient plus malines que leurs ancêtres, affirmation bien naïve dont on peut légitimement douter !

[comte vonkrolock]

La femme de la ville représentant cette maudite mauvais graine de soit disant indépendance féminine qui au finale n'est bien qu'une façade. Le message féministe se trouve bien dans l'émancipation du deuxième rôle féminin qui trouve ça voie, bon c'est sûr c'est par le sang et la violence qu'elle s'éveille

D'après l'interview dans Mad Movies le réalisateur voulait surtout et simplement que le spectateur prenne partie pour l'une ou pour l'autre des jeunes femmes sachant que les deux sont différentes mais ne sont pas foncièrement bonnes ou mauvaises. Ce qui est une intention plutôt intéressante même si dans je trouve que le film manque de finesse à ce sujet (la citadine est clairement montrée comme une ratée !).
Ton explication refléterait plutôt un idée idiote du féminisme comme quoi les femmes d'aujourd'hui seraient plus malines que leurs ancêtres, affirmation bien naïve dont on peut légitimement douter !

A non mon brave se n'est pas du fait qu'avant elles étaient moins futée, c'est plutôt la société dans laquelle elle évoluait qui était comme cela, ont sent bien le coté trou perdu, isolé, de l'île ou se situe l'action presque en dehors du temps.
Dsl si le naïf que je suis ait pu paraitre affirmer autre chose
J'ai pas lu l'article de MM pour ne pas me gâcher le spectacle maintenant si le point de vu du réalisateur est ouvertement divisé afin de laisser le choix au spectateur, la piste du film féministe se réduit d'autant... et s'est dommage.
Donc un slasher féminin de plus finalement et c'est tout

[Manolito]

Un film que j'ai beaucoup apprécié pour ma part. La présence dans un festival de cinéma fantastique ne m'a pas choqué outre-mesure, la fin plongeant allègrement dans le gore, le grotesque et la folie meurtrière. Une interprétation intense, un filmage très soigné, une réussite à mon sens.

Par contre, attention, le dvd français propose une image recadrée (environ 2.00 au lieu du 2.35 d'origine !) !