Pusher (trilogie) - N. Winding Refn (1996-2005)

[carcharoth]

Le troisième volet qui se concentre sur Milo est à mon avis le plus faible ou le moins intéressant. Refn semble avoir déjà dit ce qu'il voulait dans les 2 premiers mais malgré cela, ce n'est jamais répétitif. Si on accroche à cet univers sordide et à ses personnages pour qui le mot "désespéré" est trop faible, on appréciera les trois.

C’est sans doute étrange mais j’ai trouvé ce dernier volet bien plus réussi que le premier par exemple (plus exagéré mais assez subtile au final), le second restant à mes yeux le plus réussi des trois. Il est en tout cas certain que l’univers dépeint par le réalisateur est salement glauque, méchant, mais non dénué de sentiments et d’un certain sens de l’honneur.

La réalisation est totalement immersive, et il est difficile de ne pas se sentir embarqué dans ces récits urbains dramatiques qui ne sont au final qu’un enchevêtrement de coïncidences bien malheureuses. L’ensemble est très réaliste, et m’a rappelé dans une certaine mesure le cinéma de Bernie Bonvoisin dans Les Démons de Jésus (l’humour en moins) mâtiné d’une bonne louche de Scarface et autres films du genre. A découvrir absolument en tout cas, la trilogie étant d’un intérêt très constant, et les liens unissant ces trois segments, outre le choix du personnage principal, sont peu explicites mais accentuent le réalisme et la cohérence de l’ensemble.

A découvrir en vost en tout cas, car la vf, sans être totalement mauvaise, surprend pas mal au premier abord...

[Pitchblack]

Bon, fini Pusher 2 et 3...

Pusher 2 s'attarde sur un personnage assez gauche et avec un sens des conséquences trés limité. Contrairement à Pusher 1, je trouve que l'empathie marche bien ici, on suit un personnage peu reluisant mais attachant. Le contraste entre ce wannabe truand raté et le panier de crabe dans lequel il évolue marche bien.
Les péripéties sont dans la droite lignée du 1 : une fois de plus, les pièges de cet univers où règnent la mauvaise foi, l'arnaque, le machisme, se referment sur le personnage.
Mais contrairement à Pusher 1, la conclusion n'est pas identique, et quelque part le héros est "sauvé" par ses vulnérabilités.
Clairement mon préféré de la série.

Pusher 3 développe un personnage de caïd sur le déclin. On est à des années-lumière du caïd glamour des films de gangster habituels : on patauge dans le sordide, et le personnage n'a que peu de grandeur.
Pas inintéressant dans son développement, ce dernier personnage est lui aussi victime du fonctionnement pervers de son univers. Le film se termine sur une échappée un peu gore, pas franchement nécessaire, comme si Refn voulait bien nous choquer avant de clore sa trilogie. Pour le coup, c'est certes dégoutant, mais cela reste gratuit.

Bon, au final que reste t'il de ces 3 films ?
La démonstration d'un réel talent pour mettre en place des ambiances glauques et totalement désespérées, pour diriger des acteurs pro comme non-pro, et pour mettre en scène intelligemment des rapports humains violents.
Les films ne sont jamais aussi bon qu'à ces moments là (je pense aux moments de tension de Frank, à la confrontation entre Tonny et son "père", ou au marchandage sur la vente de la fille dans le bar de Milo).

Sous ses aspects documentaire à l'arrache, l'écriture est bien travaillée, car si les situation ont tendance à se répèter, le récit reste fluide et réussit à rester prenant.

Conclusion : Pusher est moins glauque et graphiquement violent que ce que certains peuvent espèrer de ce type de film (même si certaines fulgurances restent en mémoire). Mais il est froid, sordide et désespéré (selon mes critères hein, je suis une petite nature qui n'a pas vu 50 films de drugsploitation avant ).
La description du milieu sonne juste, les acteurs sont bons. La dramaturgie n'est pas parfaite, mais est assez bien ficelé. Tout cela vaut bien une vision.

[moniak]

Cette trilogie est exellente!
Le coté "pays nordique" donne une ambiance assez particuliere a l'ensemble qui pour ma part, tient la route sans aucun soucis.
Pour dire, j'ai enchainé les 3 d'affilés et si il y en avait eu un 4eme je crois que je l'aurai visionné egalement.
Une belle reussite en tout cas je trouve et au prix du coffret il serait dommage de ne pas y jeter un oeil.

[Dragonball]

Très sympa, du moins si on met de côté tout le battage autours de ces films et sa promotion mensongère laissant a penser qu'on va se retrouver face des polars ultra violent et haut en couleurs. Parce que "Pusher", c'est tout de le contraire des films de Tarantino ou Guy Ritchie.

Pas de gangsters en costards cravates ici ou de punchlines qui font claque, mais le quotidien grisâtre et minable de délinquants plus pathétiques qu'autre chose.

Le premier film est assez moyen (Tout en restant très intéressant), et les deux autres sont vraiment très bien.

[rusty james]

Le 1er est vraiment bon ! C'est très bien écrit, les situations paraissent plus que plausibles et c'est une bonne description des "petits" criminels, qui a le mérite en plus de sortir des sentiers battus américains.

Le deuxième est par contre plutôt une arnaque. Il ne se passe pas grand chose, les personnages ne sont pas vraiment passionnant (il n'y a pas forcément besoin d'aller au cinéma pour ça - ou pour être capable d'imaginer leur vie en tout cas). Deux petites scènes à sauver quand même, celle de la visite au bordel et celle de l'achat du flingue. C'est maigre (ça fait plus auteurisant / drame que série B a mon sens, j'aime moins, et je trouve Mikkelsen pas super crédible - mais c'est peut-être de l'avoir dans d'autres films qu'il a fait par la suite, avant aussi -)

Le troisième je vais laisser tomber parce que le deuxième m'a vraiment refroidi (enfin j'essaierais sûrement à l'occaz' mais pas tout de suite).

PS: et sinon y'a Uro aussi

[StitchTS]

Le troisième je vais laisser tomber parce que le deuxième m'a vraiment refroidi (enfin j'essaierais sûrement à l'occaz' mais pas tout de suite).

J'ai vu que les deux premiers aussi mais paraît-il, le troisième est très bon, considéré comme le meilleur par pas mal de monde.

[antropophagus]

J'ai vu que les deux premiers aussi mais paraît-il, le troisième est très bon, considéré comme le meilleur par pas mal de monde.

Il est dans la lignée des deux autres, si tu as aimé les précédents tu aimeras celui-ci. Et inversement. Globalement j’ai bien apprécié la trilogie même si elle ne mérite pas selon moi les glorieux éloges que j’ai pu lire ici et là. Effectivement il ne se passe pas grand chose mais une fois lancé on a quand même envie de savoir comment ça va finir. Par contre je n'ai aucune envie de les revoir un jour...

[haxandreyer]

Dans le genre "films de petits gangsters", il ma paraît évident que c'est de loin ce qu'il y a eu de plus intéressant depuis Les Affranchis et J'irai au Paradis car l'Enfer est Ici.

La première raison est dans le choix du personnage principal, différent à chaque film, attachant mais quand même un peu répugnant. Cela donne une tonalité dramatique sensiblement différente à chaque volet.

Ensuite parce que c'est bien écrit : le premier est le plus classique, les autres prennent un angle plus original, tout en gardant la même qualité d'écriture.

Et puis la mise en scène est impeccable. Tout cela faisant que nous avons des films avec une forte personnalité, prenants de bout en bout, et surprenants. Par contre, la VF, c'est pas possible.

[MadXav]

J'ai bien accroché au premier, à l'ambiance, au rythme assez lent, au personnage principal et à sa galère qui n'en fini pas. Le bonhomme essaye de garder la tête haute mais il cumule les merdes. Il sent qu'il ne va pas s'en sortir mais il insiste jusqu'à un final..... ben merdique, comme souvent chez Nicolas Winding Refn. On plante le spectateur là et on lui dit rien. Genre "voilà, c'est la loose, ça ne s'arrête pas". Ben ouais mon gars mais ton film il s'arrête là, ça serait bien d'y mettre un point avant de balancer le générique... Bref, j'ai horreur de ces fins qui fleurent davantage la facilité que la vraie démarche de réalisation. D'autant que Refn fait le coup à chaque fois.
Au delà de ça, bon film, bien foutu, bien joué, "underground" dans son propos et sa photographie.
7/10

Le second pour moi est un peu plus difficile à gober. Tout simplement parce qu'il sent la redite, en moins bien. L'acteur (Mads Mikkelsen) est très bon, comme à son habitude, mais son personnage est si con qu'on a davantage envie de le claquer plutôt que de s'attacher à lui et ses problèmes. Je m'en suis senti loin, détaché. Certaines scènes sont sympas, voir amusantes, mais je ne suis pas rentré ce film. L'ambiance lourde et "sale" est la même que dans le premier, PUSHER II est donc sans surprise à ce niveau là. Il reprend par ailleurs une intrigue assez similaire avec toujours cette came qui part à l'eau et la dette impossible à combler. Un peu léger pour un 2eme essai.
5/10

[MadXav]

Et le troisième film donc qui s'éloigne assez des deux précédents. Une bonne chose à mon sens, après le sentiment de redite qui m'avait déplu dans le second. Le personnage n'est pas agréable, mais son profil de vieux Caïd est intéressant. Il s'embourbe mais ne peut s'empêcher de vivre comme il a toujours vécu, en donnant l'apparence de la richesse et de l'argent facile. C'est assez bien vu. Puis le film prend une tournure assez inattendue, après cette tentative de désintox, la pression qui monte, le Caïd qui replonge, puis on assiste à une espèce de plongée gore assez réaliste et décalée. Pourquoi le réalisateur fait-il ça ? Honnêtement je n'en sais rien, je n'ai pas compris le but. Malgré ça, c'est assez bien fait même si encore une fois, je trouve le plan final incroyablement bâclé. Un type qui reluque une piscine vide... Mouais.
6/10.


Donc la conclusion, c'est que Refn devrait apprendre à finir un film sans coller des plans pourris genre "pensez-y" alors qu'en réalité c'est plutôt "Bon je sais plus quoi faire, je tente de t'enfumer ami spectateur". Au-delà de ça, sans être particulièrement brillante, j'ai trouvé cette trilogie bien foutue. Le concept général est intéressant, ça se regarde sans trop de longueurs et c'est une plongée dans un univers bien particulier, assez peu reluisant et plutôt bien mis en scène. Bilan positif donc, même si je n'irai pas jusqu'à faire pleuvoir les éloges.

[Filou]

D'habitude, je n'aime pas parler de films que je n'ai pas apprécié mais je vais faire une exception. Autant j'ai aimé Drive, autant j'ai detesté Pusher (je précise que je n'ai vu que le premier ou plutôt, j'ai arrêté au bout d'une heure environ). Mon premier reproche vient de la photographie : c'est éclairé à la lampe de poche et le rendu est horrible. Ok, c'était peut-être le but recherché (rendre palpable la grisaille quotidienne) mais pour moi c'est juste pas possible. Ensuite cette complaisance pour la violence m'a soûlé à un point ! C'est aussi cette dernière qui m'a gâché la vision de Valhala Rising, parce qu'autrement c'était très beau visuellement parlant.

Pour en revenir au premier Pusher :

Spoiler : :

j'ai arrêté le film au moment où le type qui doit de l'argent au personnage principal se suicide. Oh, comme le monde est méchant et oh, comme j'aime filmer un type s'arracher la tête au fusil de chasse en insistant bien sur tous les détails sordides et sur le fait que le type en question ne méritait pas de mourrir. Beurk.

[Dragonball]

Ensuite cette complaisance pour la violence m'a soûlé à un point ! C'est aussi cette dernière qui m'a gâché la vision de Valhala Rising, parce qu'autrement c'était très beau visuellement parlant.

Heu, "Drive", dans le genre, n'est pas vraiment différent ....

[Filou]

Ensuite cette complaisance pour la violence m'a soûlé à un point ! C'est aussi cette dernière qui m'a gâché la vision de Valhala Rising, parce qu'autrement c'était très beau visuellement parlant.

Heu, "Drive", dans le genre, n'est pas vraiment différent ....

Oui, j'en conviens. Mais Drive était le premier film du réalisateur que je voyais. La complaisance pour la violence m'a moins sauté aux yeux même si elle est évidemment présente. Je me suis tout même demandé, durant la vision du film, si tout ces éclats de violence graphique étaient bien nécessaires. Quoi qu'il en soit, Drive a au moins pour lui une sacré mise en scène, une belle b.o et une superbe photographie, tout ce que Pusher n'a pas.